Baja, Mexique. La péninsule accueille des courses sauvages entre buggys, 4x4, trucks et autres coccinelles. Un cadre idyllique où les mécaniques vont souffrir. La terre, la poussière, les cailloux, les tracés sinueux...
Dans la lignée d'un Motorstorm, potentiellement comparable à un MX vs ATV ou de très loin à un Pure, Baja fait partie de ces jeux de courses qui tournent le dos aux circuits fermés. Les épreuves sont ici plus qu'ailleurs disputées dans des environnements ouverts, offrant au fur et à mesure toujours plus d'itinéraires différents. Baja compte même un mode "Balade" qui se résume à l'exploration de tout un cadre au bon vouloir du joueur qui peut ainsi tester l'interaction avec les décors, basique au possible. Vous l'aurez compris, l'objectif est d'immerger le joueur dans des lieux certes désertiques mais par pour autant dénués de vie puisque quelques axes rapides traversent ces montagnes de sable. Quoi qu'il en soit, on n'oublie pas que faire le gugusse dans le désert n'est pas forcément bon pour la mécanique. Ainsi, le joueur doit veiller à ce que ses niveaux d'eau et d'huile, l'état de ses pneus et freins et l'état de ses amortisseurs et de son embrayage lui permettent d'aller au bout de la course. L'endurance de sa machine, qu'il est possible de réparer à chaque tour, via le stand prévu à cet effet, est donc la clé du succès. Une crevaison ou une suspension cassée et ce sont de précieuses secondes de perdues.
Le gameplay dépend tout autant de votre pilotage que de l'état du bolide conduit. Ainsi, se la jouer bourrin, c'est risquer de voir le véhicule tirer la langue dans les côtes ou peiner à la moindre accélération. Même si le gameplay ne s'y prête pas forcément, tenter des dépassements propres est le meilleur moyen de ne pas voir tout un peloton vous griller la politesse à quelques hectomètres de la ligne d'arrivée. Tout en étant par moment arcade (on peut par exemple diriger sa voiture en l'air...), la jouabilité de Baja n'est pas aussi simpliste qu'il y paraît. Le titre a le mérite de proposer un vrai challenge, une difficulté qui provient en priorité des innombrables bosses qui peuvent vous faire perdre une trajectoire ou manquer un freinage. Les véhicules réagissent assez violemment au moindre gros caillou qui dépasse, à la moindre bosse mal négociée, au changement brutal de direction, etc... D'ailleurs, en sortie de virage, on note un survirage assez pénible qui conduira systématiquement le joueur à relâcher les gaz pour ne pas terminer sa course dans les graviers. Si l'on a l'impression de conduire sur des œufs, force est de constater qu'une connaissance quasi parfaite des tracés est plus que nécessaire pour réaliser des chronos honorables. Précisons que Baja ne comprend malheureusement pas de vue intérieure, ce qui aurait pourtant pu rehausser le plaisir de jeu. Des quatre caméras disponibles, celle qui s'en rapproche le plus surplombe le capot.
Le principal souci de Baja est qu'il n'a finalement pas grand-chose pour lui, en dehors de ce côté sauvage et liberté qui fera son effet quelques minutes avant de s'estomper à jamais. Pour commencer, si la profondeur de champ est bluffante, le titre semble bien incapable de rivaliser visuellement avec ses concurrents directs. En 720p par exemple, les contours des voitures sont aliasés, ce que l'on constate en mouvement mais pas forcément sur ces images. D'ailleurs, tout le côté technique est à revoir. La modélisation des dégâts est très sommaire, tout juste verra-t-on quelques bouts de tôle se détacher tout en bloc des voitures. La gestion des collisions quant à elle est complètement foirée et souffre de quelques bugs assez grossiers, notamment lorsque deux roues se rencontrent et finissent par se traverser. La moindre touchette est du reste un petit calvaire sonore, à l'instar de ce que l'on entend dans les pires production du genre. On note à ce sujet que les bolides conduits par l'IA sont bien plus résistants à nos "attaques" que l'inverse. L'IA, parlons-en. Elle maîtrise parfaitement le côté sauvage des courses de Baja puisqu'elle n'hésite jamais à nous percuter joyeusement à chaque fois que cela lui est possible. Fair-play ! Au moins, on ne pourra pas se plaindre de son niveau, plutôt élevé, même en facile, ce qui gonfle indirectement la durée de vie, déjà très satisfaisante.
En effet, les 55€ dépensés passent en partie dans le contenu du jeu, relativement conséquent. En plus de compter 8 classes de véhicules (toutes ayant un châssis de 4x4 ou de buggy), le titre propose 6 types de courses. Les courses de type circuit (épreuves classiques entre véhicules d'une même classe), de type rallye (contre-la-montre où différentes classes sont regroupées), de type course de côte (montée et descente d'une pente de montagne), de type classe ouverte (8 véhicules issus de 8 classes distinctes, les plus lents partent en premier, les plus rapides en dernier), de type balade et de type Baja. Ces dernières sont des courses d'endurance qui durent trois heures et qui vont nécessiter de faire appel à plusieurs reprises aux services de l'hélicoptère d'assistance mis à disposition des pilotes. Autant d'épreuves que l'on retrouve en mode Carrière, principale attraction de Baja. Dans celui-ci, vous achetez vos propres bolides et les modifiez à souhait en passant par le garage. Au total, 400 pièces peuvent être installées, du moteur aux flexibles en passant par le groupe motopropulseur, les pneus, les freins, les suspensions, le refroidissement, l'aérodynamisme ou encore le poids du véhicule. Mais pour accéder aux 95 courses du mode Carrière, le joueur doit acheter un bolide dans chacune des catégories. Cet argent provient de ses performances mais aussi des sponsors. Ceux-ci vous récompensent à condition que leur logo n'ait pas été détérioré par les péripéties de la course. De quoi vous obliger à soigner votre conduite !
Mais Baja comprend aussi et surtout un mode particulièrement original. En revanche, il ne sera accessible qu'à une extrême minorité d'entre vous. Explications. Ce mode Panorama rappelle quelques simulateurs qu'on ne trouve que chez des développeurs ou dans des bornes d'arcade. Il nécessite trois consoles, trois écrans et trois jeux Baja. Ainsi, une fois le tout connecté, le joueur peut vivre sa course via un angle de caméra nettement plus large puisque chaque machine fait tourner l'un des trois côté du véhicule : la vue conducteur, le côté gauche et le côté droit. Il nous manquait malheureusement deux exemplaires du jeu pour tester ce mode-là. Du côté du multijoueur, Baja comprend un mode offline qui permet de jouer jusqu'à 4 en écran splitté ou à 10 en liaison multiconsole. De plus, le jeu en ligne s'avère assez fourni puisque là aussi, ce sont jusqu'à 10 utilisateurs qui peuvent prendre part simultanément à des courses avec classement ou en matchmaking. Le joueur qui héberge peut alors choisir le type de course, le nombre d'humain toléré, la présence ou non de dégâts avec les décors ou les autres véhicules ainsi que l'environnement dans lequel est disputée l'épreuve.
- Graphismes10/20
Avec ses textures plates, sa gestion des collisions risible, ses effets basiques et sa modélisation des dégâts sommaire, Baja fait pâle figure face aux autres productions du moment. Bien qu'une tentative d'interaction avec les décors est à saluer, c'est surtout la profondeur de champ qui sauve la partie technique.
- Jouabilité11/20
Si Baja n'est pas une simulation, il n'en reste pas moins assez technique et propose un gameplay capricieux. Parfois très exigeant, il nécessite une bonne connaissance des tracés et surtout d'opter pour une conduite la plus subtile possible. Ce qui est malheureusement impossible au contact d'une IA sans cervelle. Difficile donc de s'amuser vraiment...
- Durée de vie15/20
Que ce soit seul ou à plusieurs, offline ou online, Baja vous occupera de longues heures. Suffisamment difficile pour bénéficier d'une forte rejouabilité, le titre de THQ avance un mode Carrière très complet bien qu'assez classique.
- Bande son12/20
Si les sonorités des moteurs sont convaincantes, ce n'est pas le cas du reste des bruitages, bâclés. Quant à la musique, elle est assez discrète et colle bien au côté sauvage de Baja, si on prend le temps de l'activer.
- Scénario/
Baja a loupé l'évaluation technique, manque cruellement de fun et peinera à convaincre des joueurs déjà passés par MotorStorm. Trop de défauts le condamnent au rang de tentative avortée bien que possédant une vraie personnalité. Un gameplay plus profond lui aurait sans doute épargné un tel constat car son contenu, lui, tient vraiment la route.