Ce n'est pas encore Noël et pourtant, certains titres PS3 sont déjà étiquetés par des prix cadeaux. WipEout HD est vendu 18 euros en version téléchargeable sur le Playstation Store. Vous l'imaginez, le contenu proposé est proportionnel au tarif. Reste à découvrir les sensations procurées par cette version haute définition.
Afin d'être précis quant à la nature du produit, précisons que WipEout HD reprend un total de 8 circuits issus des épisodes Pure et Pulse respectivement sortis en 2005 et 2007 sur PSP. Vineta-K, Anulpha Pass, Chenghou Project, Metropia, Moa Therma, Sebenco Climb, Sol 2 et Ubermall pour ne pas les citer. Evidemment, le portage n'a pu se faire qu'au prix d'un relooking poussé, boostant les graphismes jusqu'à la haute définition. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la transition s'est brillamment passée, sans doute parce que les circuits ont tout simplement été redessinés pour offrir cette qualité d'image en 1080p. Sony n'a d'ailleurs pas manqué de communiquer autour de cette performance et de la capacité du jeu à tourner à 60 images par seconde. Ce qui est le cas en solo mais pas à deux joueurs sur la même machine où la vitesse d'animation souffre logiquement du split de l'écran. Quoi qu'il en soit, la bête a fière allure et affiche une fluidité à faire pâlir plus d'un concurrent sur le marché. La finesse des décors, bien sûr futuristes, alliée à des choix de couleurs tape à l'oeil, font de WipEout HD un jeu de courses visuellement unique. Un style qui pourra plaire comme rebuter.
En solo, le contenu de WipEout se résume aux courses uniques mais aussi et surtout au mode Campagne. Dans celui-ci, le joueur va devoir enchaîner une petite centaine d'épreuves à travers 5 types de courses distincts, les mêmes que l'on retrouve par-ci par-là dans les précédents opus de la série : les courses uniques, les tournois (des séries de courses avec un classement par points), les contre-la-montre, les tours rapides (sur 7 tours, le joueur doit réaliser le meilleur chrono possible en utilisant un turbo par tour) et les "zones". Ce dernier mode n'est pas le moins intéressant puisqu'il reprend le principe selon lequel le vaisseau accélère tout seul et augmente progressivement son allure, à tel point que c'est imperceptible. Sa vitesse ne diminue jamais et l'épreuve se termine lorsque le pilote ne maîtrise plus sa monture et la voit exploser au rythme des va-et-vient contre les bordures du tracé. Du grand classique donc. Au niveau du multi offline, le titre propose des face-à-face en écran splitté (horizontalement ou verticalement) mais uniquement en course unique et tournoi. Dommage. Le jeu en ligne suit la même courbe puisque ces deux types d'épreuves sont les seules à être disponibles au moment d'une création de partie. Le joueur qui héberge peut choisir la catégorie des vaisseaux (plus ou moins rapides), le nombre de joueurs (jusqu'à 8) ainsi que la présence ou non d'armes.
Le gameplay rend lui aussi hommage à la série, à tous les étages. A travers les quatre catégories de bolides qui correspondent grossièrement à quatre cylindrées de plus en plus puissantes, le joueur apprend à maîtriser les courbes des tracés et à se souvenir de l'emplacement exact de chaque accélérateur. Via les huit "écuries" en compétition, il est alors possible d'opter pour un vaisseau au comportement proche de son propre style. Certains sont plus rapides, d'autres profitent d'une accélération plus soudaine, d'une meilleure stabilité ou encore d'un bouclier plus puissant pour résister aux attaques adverses. Les principales subtilités de ce gameplay se résument donc à une connaissance parfaite de l'emplacement des turbos, d'une bonne maîtrise des aérofreins latéraux (qui nécessitent souvent de contre-braquer immédiatement) et d'une utilisation judicieuse de la dizaine d'items, des armes pour la plupart. Tout ça, les habitués de la série connaissent. La principale originalité de cet opus, qui se légitime d'autant plus que le titre est très joli, est la présence d'un mode photo. Celui-ci permet, à tout moment pendant une course, pendant une pause, de prendre des clichés de votre vaisseau en pleine action pour ensuite les sauvegarder sur le disque dur. Une idée sympa.
- Graphismes16/20
Dans un style très atypique, WipEout HD offre une réalisation de haut vol. La fluidité est son maître mot, en dépit d'une animation franchement plus lente en écran splitté. Quoi qu'il en soit, on ne note pas la moindre chute de framerate à haute vitesse. Davantage de tracés n'aurait cependant pas été du luxe, pour plus de variété.
- Jouabilité16/20
En bon portage haute définition qui se respecte, cet opus n'apporte rien de neuf à la série en termes de gameplay. Ce qui peut s'avérer décevant lorsque l'on constate avec quelle simplicité les développeurs ont su adapter la chose à la PS3. Mais les sensations sont bien au rendez-vous, l'IA offrant course après course une opposition toujours plus farouche. Les néophytes pourront toujours s'aider de quelques assistances au pilotage dans leur apprentissage.
- Durée de vie10/20
Comme on pouvait s'y attendre, le prix fort attractif de WipEout HD va de paire avec un contenu maigrichon. Mais la proportion est plus qu'honnête dans la mesure où cet épisode s'adresse en priorité aux fans de la série. On regrette en revanche que les différents modes multi se limitent à des courses simples et à des tournois.
- Bande son15/20
Neuf artistes ou groupe (dont Kraftwerk, Booka Shade ou encore Noisia) se partagent la vedette autour d'une bande-son forcément très orientée electro. Des sonorités qui collent bien à l'univers futuriste de WipEout. Si ça ne vous plaît pas, vous pouvez toujours écouter vos propres mp3 !
- Scénario/
WipEout HD offre ce que l'on attend de lui, ni plus ni moins. Et finalement, la recette est savoureuse. Malgré des oublis et un multi peu profond, il convainc par une réalisation d'une rare finesse et un gameplay redoutablement efficace qui comblera chaque amoureux de la série.