Ce n'est un secret pour personne, la série des Léa Passion vise clairement un public de préadolescentes plus à l'aise avec une brosse à cheveux qu'avec un lance-missiles. Pour autant, Ubisoft prendrait-il les filles pour des demeurées, incapables d'apprécier la qualité d'un jeu vidéo ou d'un morceau de musique ? Car non seulement Star de la Pop est un jeu vidéo absolument raté mais ses développeurs ont poussé la désinvolture jusqu'à massacrer la bande sonore sur laquelle on est soit-disant censé s'amuser. En vérité, les morceaux de "musique" inclus dans le soft semblent avoir été composés sur un bontempi en carton par un enfant de douze ans. Au départ, on trouve ça drôle mais au bout du quatrième concert, on a envie de jeter sa DS à la Seine. Même les airs diffusés en boucle dans les menus inspirent la pitié. Difficile dans ces conditions d'accrocher au concept, par ailleurs usé jusqu'à la corde, de Star de la Pop.

Avant de lancer une partie, on sélectionne l'un des quatre instruments de musique disponibles (guitare, basse, batterie, et clavier) puis, Léa Passion oblige, on customise notre pop star à l'aide d'un éditeur de personnage ultra-simplifié. En fait, on peut seulement choisir la couleur de ses cheveux, de ses yeux ou de sa peau. Pour les vêtements et le maquillage, il faudra passer au centre commercial quand on aura gagné des sous. Une fois le scénario introduit par trois ou quatre tableaux fixes mal dessinés, le joueur subit un petit examen d'entrée avant d'être parachuté sur une carte. Là, il peut lire : "voyons voir... Je dois faire quoi, maintenant ?". Figurez-vous qu'on se pose exactement la même question ! Alors on clique au hasard sur la bibliothèque par exemple. Surprise, il y a justement un concert au beau milieu des étagères de bouquins. Sans chercher à comprendre comment un tel prodige est possible, on empoigne son instrument et c'est parti pour le show.

On découvre alors la mécanique de jeu archi-conventionnelle des prestations musicales. Après avoir choisi une chanson, des symboles défilent sur l'écran tactile. Le joueur doit alors toucher la corde, la touche ou l'élément de batterie qui correspond à ces symboles dès qu'ils atteignent une cible dans le coin supérieur gauche. Selon la précision dont on fait preuve, on gagne plus ou moins de points et il est possible d'enchaîner des combos en se concentrant sur la régularité du jeu. Y a pas à dire, ça sent vraiment le réchauffé... Si encore c'était bien fait on pourrait passer l'éponge mais que nenni ! La bande-son est ridicule et les notes ne sont même pas toujours bien calées sur le rythme. Les mélodies que l'on doit jouer à la guitare ou au piano sont toutes aussi ennuyeuses les unes que les autres. Les séquences de batterie n'ont ni queue ni tête. Bref, c'est le naufrage total. Pourtant, une fois ce calvaire passé, il faudra remonter sur scène encore, encore et encore dans l'espoir (sic) de débloquer de nouvelles chansons, de nouveaux lieux et des objets à acheter avec notre argent. La progression est d'une lenteur effroyable et le scénario est tellement absent qu'on erre piteusement d'un menu à l'autre avant de mettre fin à la torture en éjectant la cartouche. Si vos enfants aiment la musique sur DS, offrez leur plutôt Elite Beat Agents ou Guitar Hero : On Tour, ils ne seront pas déçus.