Dans l'esprit d'un Lunar Knights ou d'un Children of Mana, From the Abyss profite de l'arrivée de l'automne pour se laisser découvrir en version américaine. Cet action-RPG venu tout droit du Japon n'étant pas encore annoncé sous nos latitudes, voyons déjà s'il mérite le coup d'oeil en import.
Développé par un jeune studio japonais, From the Abyss est un jeu de rôle à la fois très conventionnel et en même temps assez déroutant dans le sens où il se situe à mi-chemin entre l'action-RPG et le dungeon-RPG. Enrobé d'un soupçon de narration qui n'est là que pour la forme, le soft nous invite à partir écumer des donjons composés d'étages successifs, eux-même constitués de salles qui, mises bout à bout, forment un enchevêtrement de niveaux à nettoyer de toute présence hostile.
Bien qu'elle n'intervienne pas de manière significative durant l'aventure, l'histoire nous place dans le royaume de Rubenhaut fondé dans l'unique but de protéger un cristal magique donnant accès à une dimension parallèle. Ce cristal, qui fait finalement office de portail vers un monde infesté de créatures démoniaques, est le seul barrage entre la lumière de Rubenhaut et le chaos des Abysses, un lieu maudit que vous allez vous faire une joie d'écumer, l'arme au poing. Le jeu commence par une série de questions ayant pour but de tester votre valeur selon une situation donnée. Mais faire preuve de bravoure ou de générosité n'aura pas forcément les conséquences attendues. Les réponses que vous donnerez auront ainsi un impact direct sur vos aptitudes de départ, celles-ci n'évoluant ensuite qu'à chaque fois que vous gagnerez un niveau d'expérience. Libre à vous, à ce moment-là, de répartir les précieux points obtenus dans les aptitudes de votre choix, sachant que si vous oubliez de le faire, vous vous retrouverez bien vite avec un héros complètement dépassé. Cette phase de création se termine par le choix de l'apparence de votre personnage, mais aucun système de classe n'est à noter puisque votre héros aura la possibilité de manier toutes les armes qui défileront entre ses mains.
From the Abyss laissant davantage la place à l'action qu'à la narration, on ne s'étonnera pas de voir que tous les services offerts par les NPC et nécessaires au bon déroulement de l'aventure sont rassemblés dans un seul et unique village. Il est d'ailleurs impossible de s'y balader véritablement puisqu'il se résume à quelques écrans de menus semblables à ce qu'on a pu voir par exemple dans un jeu comme Etrian Odyssey. Des passages réguliers à l'auberge ou chez le marchand seront tout de même nécessaires pour réorganiser son inventaire entre deux allers-retours dans les donjons. L'argent ne peut s'obtenir qu'en revendant des armes ou des objets, mais leur prix élevé vous incitera plutôt à vous les procurer directement en arpentant les niveaux. Une fois lâché dans les Abysses, c'est un gameplay rappelant celui de Children of Mana qui se révèle, à la différence près que si l'on ne peut pas faire rebondir les monstres contre les murs, on peut tout même contrôler une panoplie d'armes assez variée. Les épées, les lances, les haches, les flèches et les bâtons seront donc vos principaux alliés durant votre quête, chaque arme renfermant un potentiel caché qui ne se révèlera que lorsque vous posséderez l'une des compétences qui lui est associée.
On arrive ainsi à ce qui constitue certainement la vraie particularité de From the Abyss : le système de Soul Capture. Le principe est simple et consiste à absorber l'âme d'un monstre pour lui voler sa capacité. La manoeuvre est facilitée dès lors que vous avez suffisamment affaibli l'adversaire pour l'empêcher de résister à votre capture. Une fois en poche, la compétence ou le pouvoir magique obtenu vient se placer dans votre inventaire sous la forme d'une icône que vous pouvez affecter au bouton de votre choix. Le principe est donc assez intéressant mais c'est bien là la seule originalité de ce titre qui demeure globalement lassant car trop répétitif. On finit par traverser les donjons à la hâte en ne s'arrêtant que pour dérober une compétence nouvelle lorsqu'on rencontre un nouveau monstre pour la première fois. Seul problème, les ennemis sont extrêmement peu variés et n'offrent donc qu'un nombre de compétences limité au final. Ainsi, même en comptant les boss gardant les huit donjons et le niveau croissant de la difficulté, la durée de vie est loin d'atteindre des sommets. L'absence d'énigmes et la redondance du level-design ternissent l'expérience de jeu qui est finalement loin d'égaler celle de Children of Mana. On notera tout de même que les développeurs ont pensé à inclure un mode deux joueurs en coopération, et que les donjons se renouvellent de façon aléatoire à chaque fois que vous créez une nouvelle partie.