Après une première expérience relativement concluante, Race Driver passe la seconde sur DS et s'ouvre à l'univers "GRID". Comme sur consoles de salon, le jeu de courses fait voyager les pilotes en herbe des Etats-Unis au Japon en passant par l'Europe.
Race Driver GRID suit les bases de son aîné et même bien plus que cela. En réalité, c'est une bonne partie de l'interface, du contenu et du gameplay de Race Driver : Create And Race qui a été vulgairement porté dans GRID. Très largement orienté arcade, cet opus tente tant bien que mal de conserver son identité alors que ses homologues sur PS3, Xbox 360 et autre PC faisaient davantage office de mix le plus total de tous les bons jeux de courses du marché. Sur DS, les joueurs ont affaire à un titre assez basique, très accessible, offrant de très bonnes sensations de vitesse et une mine de circuits officiels, ce qui est plutôt rare sur ce support. Cette variété, également constatée au niveau des véhicules (près de 30 voitures sous licences), se traduit aussi par des courses aux profils bien distincts : des courses de rue aux Etats-Unis, de drift au Japon et sur circuit en Europe. Autrement dit, le joueur a de quoi faire et jouit d'un dépaysement agréable lorsqu'il dompte le Mont Haruna, les courbes piégeuses du tracé de Spa ou les virages serrés du circuit de Detroit.
Le souci de Race Driver GRID, c'est qu'il oublie les fondamentaux. Si la voiture répond au doigt et à l'oeil aux commandes, il existe nombre de points noirs qui pourrissent le gameplay. Le premier d'entre eux, c'est la physique des bolides, complètement surnaturelle, ne répondant à aucune logique, de gabarit notamment. Il suffit de voir l'IA tourner sur place à 200km/h pour se rendre compte que quelque chose cloche. La seconde, c'est la gestion des collisions complètement bâclée. Les véhicules rebondissent les uns sur les autres dans un tintamarre assourdissant (déjà peu aidé par les morceaux techno choisis pour les courses), laissant quelques bribes de carrosseries çà et là sur la piste. Précisons qu'il est possible de réparer sa monture en passant par les stands afin de corriger tout dysfonctionnement lié à la boîte, à la direction, aux suspensions, au moteur ou aux roues. Parfois, dans les regroupements massifs aux abords des virages les plus serrés, la place manque tellement que l'IA semble se téléporter, faute de pouvoir forcer le passage d'elle-même. Enfin, les maps affichées sur l'écran du bas manquent cruellement de précision et ne permettent pas d'apprécier la distance qui nous sépare du prochain virage ni de sa courbe. Il est donc indispensable d'apprendre chaque tracé sur le bout des doigts.
En parallèle, le contenu de Race Driver GRID est largement décevant, bien que paradoxalement varié. En solo, tous les types de courses et de défis ont été réunis dans le seule mode Race Driver. L'idée aurait pu avoir du bon mais ce regroupement rend le tout assez bordélique. Cela diminue également le nombre de championnats, devenus anecdotiques. La progression demeure tout de même linéaire. Le joueur doit réussir au mieux chaque épreuve pour débloquer d'autre courses et de nouveaux véhicules. S'enchaînent alors assez rapidement les courses simples, les mini-championnats, les contre-la-montre, les tests de vitesse (conserver une vitesse moyenne sur un tour de circuit), les tests de freinage et d'accélération (principe de départ arrêté classique), les tests de pilotage (passer rapidement à travers une série de portes), les poursuites (rattraper un concurrent parti avec une longueur d'avance), les survies (principe inverse), les drifts, les "touges" (un aller-retour le plus rapide possible entre un point A et un point B), les circuits d'entraînement, et les créations originales de tracés entiers. Enfin, notez que le jeu comprend des possibilités de customisation en installant des pièces sur les voitures de votre garage ou créant vos propres stickers pour les installer ensuite sur la carrosserie.
L'éditeur de circuit est donc toujours au rendez-vous. La petite variante avec l'édition précédente, c'est qu'il a été inclus dans le mode Race Driver telle une épreuve. Ainsi, des organisateurs de courses vous allouent un budget pour construire votre propre circuit. Mais vous n'avez pas forcément carte blanche dans la mesure où quelques exigences viennent diminuer votre liberté. On vous imposera une distance exacte pour le tracé ainsi qu'un profil assez précis. Par exemple, vous devez disposer quatre longues lignes droites de 250 mètres chacune, trois virages à vitesse moyenne, deux chicanes et un virage large en épingle. Un concept assez sympa qui oblige le joueur à ne pas faire n'importe quoi et ajoute un peu de challenge à la création de circuits. Toutefois, si l'éditeur est assez complet, il peine encore à être suffisamment intuitif pour les esprits un peu longuets. Si le stylet apporte cette simplicité, l'interface manque encore un peu d'options permettant de zoomer et dézoomer rapidement, afin de mieux se rendre compte de l'espace libre et utilisé. Enfin, précisons qu'un mode multijoueur donne accès à des parties de deux à quatre joueurs, sur une seule cartouche ou en multi-cartes. Là aussi, c'est important de le noter, tous les jeux du genre n'offrent pas cette possibilité.
- Graphismes14/20
Si la voiture que l'on conduit progresse de manière assez fluide, ce n'est pas vraiment le cas de l'IA. Les tracés sont en revanche assez fidèles à la réalité malgré un moteur 3D pas toujours très convaincant. Le jeu de Codemasters s'en tire honorablement grâce aux efforts faits sur les carrosseries des véhicules.
- Jouabilité12/20
Si les sensations de vitesse sont bien là, le reste du gameplay demeure bien instable. L'IA assez débile, la physique des voitures irréaliste et la gestion des collisions totalement manquée font des épreuves de GRID des courses de stock car sans grand intérêt. Du coup, le joueur profite des moments où il est seul en piste, pour un vrai plaisir de jeu...
- Durée de vie16/20
Si GRID est complet, il n'en reste pas moins un peu trahi par cette exhaustivité, mal exploitée. Le joueur subit plus qu'il ne choisit et regrette l'absence d'un mode événement unique, juste pour le fun. En dehors de cela, difficile de reprocher un manque de variété à GRID qui propose, en sus, un éditeur de courses ainsi qu'un mode multi, que tous les joueurs aient une cartouche ou non.
- Bande son7/20
Vos petites oreilles ne sont guère gâtés par des morceaux particulièrement inadaptés aux courses et par des bruitages d'un autre temps.
- Scénario/
Très inégal, GRID aurait pu être bien plus qu'un simple bon jeu DS. Les errances de son gameplay le condamne à ce statut, à l'instar d'un environnement sonore franchement loupé. Heureusement, il se présente comme un jeu de courses varié et complet, ce qui n'est pas si fréquent sur DS.