Quand on s'appelle Bioware et que l'on a déjà développé des titres comme Baldur's Gate, Neverwinter Nights, Star Wars : Knights of the Old Republic ou encore Mass Effect, il est logique que la moindre présentation des prochaines productions ne passe pas inaperçue. L'agenda des développeurs était donc bien rempli lors de cette Games Convention 2008 pendant laquelle nous avons pu voir tourner ce titre très attendu. Et nos premières impressions sont plus que positives !
Dragon Age Origins est donc un jeu de rôle (surprenant de la part de Bioware non ?). Et de l'aveu même des développeurs, il ne s'agit ni plus ni moins que de l'héritier spirituel des deux premiers Baldur's Gate parus sur PC ! C'est surtout au niveau des combats que c'est visible. C'est désormais un grand classique, mais comme dans BG, vous pouvez mettre la pause à tout moment pour définir les actions de votre groupe de personnages et comme dans BG, votre petite équipe sera confrontée à des batailles qui semblent perdues d'avance contre des ennemis a priori plus forts, plus gros et plus nombreux que vous (jusqu'à 20 adversaires en simultané). Il faudra donc la jouer malin, la méthode du rentre dedans étant vouée à l'échec. La dimension tactique est importante et il sera question d'utiliser au mieux les spécificités de vos personnages, les potions et autres artefacts que vous trouverez lors de vos pérégrinations. Ne vous attendez donc pas à un Diablo-like, ici c'est bien Baldur's Gate le maître étalon.
L'ambition de Bioware est aussi, comme dans la majorité des productions de la firme, que l'on s'attache aux personnages et pour cela, quoi de mieux que de proposer au joueur une histoire à forte charge émotionnelle ? Contrairement à des titres comme Baldur's Gate ou encore Star Wars : Knights of the Old Republic qui tirent leur background d'un univers déjà existant, l'histoire de Dragon Age est entièrement nouvelle et sort des cerveaux fertiles de l'équipe de Bioware. Pendant la présentation, l'accent a d'ailleurs été mis sur cet aspect puisque la profondeur de l'univers est un élément important dans la réussite d'un jeu de rôle. A première vue, on a affaire à de l'heroïc-fantasy, mais en fait, il s'agit plus de dark fantasy en cela que l'ambiance est plus sombre, plus noire, plus "sale" que dans les classiques de l'heroïc-fantasy. Ici, pas d'elfes qui discutent entre eux dans de superbes villages ou de hobbits gambadant dans la Comté, mais un monde brutal où vos actions auront une influence sur l'ensemble du monde. Vos choix auront en effet un impact énorme sur le déroulement de l'histoire et sur le rapport que vous entretenez avec les différents personnages qui y prennent part. Les développeurs veulent néanmoins rester assez flous sur ce point pour ne pas gâcher la surprise de la découverte quand enfin on pourra jouer longuement à Dragon Age.
Ce que l'on peut déjà dire en revanche, c'est que l'aventure s'architecture un peu comme celle de... heu... Baldur's gate en fait ! Et oui, encore lui ! Au début vous créez donc votre personnage (en choisissant parmi trois archétypes de base : guerrier, rogue ou sorcier) et c'est au cours de vos pérégrinations et en fonction de vos actions que vous pourrez enrôler jusqu'à trois compagnons. En clair, ce sont les choix moraux qui détermineront vos relations avec les PNJ et par conséquence ceux que vous pourrez enrôler. Faites de votre personnage un égocentrique qui ne pense qu'à lui et à l'or et votre équipe penchera du côté obscur de la force. En revanche, si vous sauvez constamment la veuve et l'orphelin, vous pourrez former un groupe de héros. Evidemment, si un de vos membres n'est pas d'accord avec votre façon d'agir il pourra vous le dire et même purement et simplement quitter votre équipe en cas de désaccord définitif. Et ça, c'est plutôt mauvais si cette séparation intervient avant des combats délicats...
Au cours des combats justement et au niveau des contrôles de vos compagnons, vous pouvez soit laisser l'IA agir et vous concentrer sur votre personnage principal, mais vous pouvez aussi à tout moment prendre le contrôle de n'importe lequel des membres de votre groupe en cliquant simplement sur son portait. C'est utile pour, par exemple, utiliser une de ses compétences particulières. Prenons un exemple : votre personnage principal est un guerrier et un de vos adversaires a mis le feu à une grande partie de l'aire de jeu. Pour éteindre cet incendie, rien de mieux que de prendre le contrôle de votre sorcier et de jeter un sort de blizzard. On nous promet d'ailleurs une flopée d'interactions possibles entre les sorts mais aussi avec les décors (les sorts de feu peuvent enflammer la graisse par exemple...). Ce qui intéresse certainement beaucoup d'entre vous, c'est aussi de savoir comment se comporte la caméra. Eh bien en fait, vous avez le choix : vous pouvez la placer derrière le dos de votre personnage ou bien adopter une vue plus classique des RPG à l'ancienne, à savoir en 3D isométrique (vue qui sera d'ailleurs plus pratique pour gérer son groupe lors des combats).
Que dire d'autre sur Dragon Age : Origins ? Que le titre est jouable en solo uniquement ? Qu'il proposera un éditeur de niveaux pour créer ses propres aventures ? Que certaines cinématiques font penser à des scènes du Seigneur des Anneaux de par leur aspect épique ? Que si l'accueil est bon, Bioware compte bien en faire le premier volet d'une franchise ? Oui, on peut dire tout ça, mais nous terminerons simplement en précisant que si sous ses airs de jeu de rôle classique, Dragon Age Origins peut paraître un peu conservateur, il ne faut pas oublier qu'il profite de toute l'expérience acquise par Bioware en la matière. Il risque donc bien d'être fignolé dans le moindre détail et de nous faire vivre une aventure inoubliable.