A l'aube de l'événement sportif (et politique) le plus médiatisé sur notre planète bleue, Summer Athletics truste les rayons d'un marché qui sera éphémère mais forcément prisé. Surfant sur la vague d'un Beijing 2008 des plus complets, ce titre n'est autre qu'une seconde vision de l'effort olympique, un autre moyen de se défouler sur nos pads, souvent victimes de notre soif de victoire.
Alors que les délégations nationales désertent progressivement leur patrie respective en direction du sud-est asiatique pour y défendre leurs couleurs, une autre compétition se profile sur nos PC et consoles. Celle des simulations olympiques qui se résume au duel Beijing 2008-Summer Athletics. Autant être honnête d'entrée, l'affrontement est quelque peu déséquilibré et penche du côté du premier nommé. Si celui-ci nous a prouvé qu'il était de taille à représenter un genre trop souvent mis de côté, Summer Athletics, avec toute sa bonne foi, peine à offrir une opposition digne de ce nom. Les raisons sont multiples, à commencer par une animation corporelle des athlètes plutôt douteuse. Suivent une réalisation sommaire, l'absence préjudiciable de licences officielles ou d'un mode multijoueur en ligne et un gameplay finalement assez pauvre. S'il a le mérite d'éviter soigneusement le plagiat de son concurrent direct, il se contente de mécanismes déjà visités par une mine de productions banales, sans y apporter son lot de subtilités. Le tableau affiche donc de nombreuses zones d'ombres ponctuées cependant par quelques illuminations. C'est déjà ça.
Car tout n'est pas nécessairement bon à jeter dans Summer Athletics. Son gameplay, aussi prévisible soit-il, s'avère en réalité très accessible. Pourtant, le choix des développeurs de zapper un didacticiel visuel pour des instructions écrites n'a rien de très sexy. On prendra donc le soin d'ignorer ces mini-notices d'avant-épreuve pour passer directement à la pratique et apprendre sur le tas. A quelques exceptions près, les allergiques au matraquage caractérisé de boutons seront à la fête. En effet, en dehors du 100m ou de quelques prises d'élan, on n'exigera pas de vous de sacrifier vos doigts plus que de rigueur. L'effet est immédiat, on transpire clairement moins qu'au contact d'un Beijing 2008 ou de tout autre jeu multi-épreuves utilisant cette méthode barbare (pourtant si efficace soit dit en passant). Le procédé cède la majeure partie du temps sa place à un mouvement circulaire avec les sticks analogiques. Plus technique mais aussi plus gérable sur la distance. Le gameplay n'offre guère de surprises puisqu'il n'est question que de réflexes, de rythme et de précisions dans les enchaînements. On ne peut cependant pas enlever à Summer Athletics une certaine variété d'une épreuve à l'autre, dans le fonctionnement tout du moins.
Prenons quelques exemples pour illustrer plus concrètement cette jouabilité. Ainsi, la plupart des lancers suivent la même succession de mouvements. Un premier, circulaire, avec le stick droit pour prendre de l'élan, un second, avec le stick gauche pour ajuster l'angle et un dernier, avec une touche de tranche pour valider le lancer avant que l'athlète ne fasse faute. Les sauts utilisent d'autres combinaisons de touches mais possèdent un final commun. Après avoir appuyé sur les touches qui apparaissent à l'écran ou après avoir pris un élan en matraquant le stick, le joueur doit enchaîner les mouvements circulaires pour assurer le passage "technique" qui valide ou non l'essai. Il s'agit à ce moment-là de corriger une trajectoire défaillante ou de donner le coup de rein nécessaire à passer une barre. Les courses répondent à des mécanismes plus classiques. Sur 100m, la seule véritable subtilité concerne le départ qui teste votre temps de réaction. Mais même avec un départ manqué, il sera aisé de remonter ses adversaires pour parfois devancer le second de plus d'une seconde. Aussi étonnant que surréaliste. Les distances plus longues font de leur côté la part belle à la gestion de l'effort, l'objectif étant de répartir intelligemment l'énergie du coureur pour qu'il ne soit pas épuisé avant la phase de sprint. Un principe globalement repris dans l'épreuve du cyclisme sur piste et de natation.
La liste est assez exhaustive dans la mesure où l'on décompte pas moins de 26 épreuves issues de sept disciplines distinctes. Le joueur fait donc son choix parmi les épreuves de natation (100m brasse, 100 dos, 200m papillon, 100m nage libre, relais demi-fond 4x100m), de plongeon, de saut (saut à la perche, saut en longueur, triple saut, saut en hauteur), de lancer (lancer du poids, lancer du disque, lancer du marteau, lancer du javelot), de course (100m, 200m, 400m, 4x100m, 11m haies, 800m, 1 500m), de tir-à-l'arc (arc à poulies 70m, arc recurve 50m) et de cyclisme sur piste (contre-la-montre, poursuite par équipe et contre-la-montre par équipe). Un paquet de possibilités se dit-on. Oui, mais c'est sans compter sur quelques absences notables comme la gymnastique, le judo, la boxe, l'escrime ou le canoë-kayak pour ne citer qu'eux. Certaines d'entre elles se prêtaient sans doute moins au format jeu de rythme affiché par Summer Athletics. S'il est possible de s'essayer à l'olympisme par des épreuves simples, des compétitions de plusieurs épreuves (la liste peut être par défaut ou personnalisable) ou via un mode carrière, force est de constater que l'on tourne rapidement en rond et que tout ceci n'est que redondance et répétition. Un manque de personnalité qui caractérise malheureusement bien Summer Athletics qui propose pourtant un éditeur d'athlètes. Mais là aussi, les limites techniques du jeu font qu'il ne s'agit que d'un gadget sans grand intérêt.
- Graphismes10/20
Malgré un univers coloré et pas désagréable à zieuter, Summer Athletics est deux tons en dessous de Beijing 2008. Les athlètes manquent cruellement de détails et affichent une esthétique sous-réaliste pendant que l'animation éprouve de grosses difficultés sur la moitié des épreuves.
- Jouabilité13/20
Les mécanismes de Summer Athletics sont prévisibles et manquent un peu de personnalité. On apprécie cependant d'échapper au gameplay typé Beijing 2008 pour une approche légèrement différente et un côté accessible à tous les types de joueurs.
- Durée de vie12/20
La durée de vie est limitée pour plusieurs raisons. Quelques disciplines sont aux abonnées absentes, aucun mode multijoueur en ligne n'est au rendez-vous et les différents modes de jeu ont tendance à être très redondants. Dommage car le nombre d'épreuves est tout à fait correct et les commandes suffisamment variées.
- Bande son12/20
Les réactions du public sont assez appropriées aux performances du joueur. Une voix off accompagne chaque épreuve mais se répète assez vite au fil des heures de jeu. L'ambiance sonore est au final sympathique sans plus.
- Scénario/
Summer Athletics est ce que l'on appelle un second choix de qualité moyenne et peinera à s'imposer après le passage d'un certain Beijing 2008. Assez loin d'exploiter pleinement le support, il manque trop de personnalité pour assurer le coup malgré un gameplay accessible et pas mal pensé.