Le Cahier de Vacances pour Adultes ne vous a pas suffi ? Vous êtes toujours en quête du logiciel idéal pour parfaire votre culture ? Basé sur la collection "Pour les Nuls" désormais bien connue, La Culture Générale pour les Nuls entend vous aider à passer des vacances studieuses. Quitte à squatter les plages cet été, bronzez au moins utile avec l'aide de votre DS !
De par sa sortie quasi-simultanée avec le Cahier de Vacances pour Adultes de Mindscape, La Culture Générale pour les Nuls, édité par Anumam Interactive, suscite forcément la comparaison. Issu lui aussi d'un ouvrage vendu en librairie, adapté lui aussi sous la forme d'un simple quiz, proposé lui aussi plus cher que dans sa version papier, La Culture Générale pour les Nuls tente de s'imposer comme l'achat culturel incontournable de l'été sur DS. Dans les faits, s'il remplit un peu mieux son rôle que son rival, il souffre d'un manque total de ludisme couplé à des problèmes d'ergonomie rédhibitoires.
Que faire pour se démarquer de la concurrence quand on n'a pas d'idées ? Eh bien par exemple, proposer une tenue de la console à la verticale, à l'instar de ce Programme d'Entraînement Cérébral qui s'est si bien vendu. La question posée à gauche, les réponses possibles à droite, une utilisation des fonctionnalités tactiles de la DS : le tour est joué. Sauf que concrètement, cela n'apporte absolument rien, si ce n'est des problèmes de jouabilité dont on se serait bien passé. Voir les réponses défiler de haut en bas les unes à la suite des autres ne sert qu'à agacer l'utilisateur devant la vitesse de défilement non paramétrable. La palme revenant aux colonnes de mots à relier (exemple : associer des duos d'acteurs célèbres, des pays à leur monnaie...). Les deux listes ne pouvant rentrer dans l'espace vertical de la console, les mots ont été remplacés par des lettres : il faut donc passer le stylet sur ces dernières pour voir les mots s'afficher, un à la fois, dans la partie supérieure de l'écran. Un véritable supplice. La Culture Générale pour les Nuls propose également, à l'occasion, de poser et de résoudre quelques opérations sur une ardoise virtuelle. Hélas, malgré tout le soin qu'on peut essayer de consacrer à leur tracé, les chiffres sont reproduits de façon atroce et à peine lisible. De toute façon, l'ardoise est bien trop petite pour permettre de calculer correctement des produits complexes et des quotients non exacts. Et pour bien enfoncer le clou, sachez que ces derniers laissent l'utilisateur dans le flou le plus complet, ne lui fournissant aucune indication sur le nombre de chiffres après la virgule et le type d'arrondi demandés. L'ensemble laisse donc à penser que les développeurs auraient dû lire "L'Ergonomie pour les Nuls". Et ce n'est pas l'enrobage ludique artificiel (les réponses sont parfois présentées dans des ballons qu'il faut éclater au stylet) qui permettra d'avaler la pilule. D'autant qu'aucune illustration ne vient jamais égayer les questions posées, rendant le titre peu attrayant visuellement. Bref, ergonomie zéro plus ludisme zéro égalent la tête à Toto.
Désastreux sur la forme, La Culture Générale pour les Nuls se rattrape heureusement un peu sur le fond. Le titre propose trois modes de "jeu" (les guillemets sont de circonstance), qui consistent invariablement en des quiz. A l'instar du Cahier de Vacances pour Adultes, l'un des trois modes est une sorte d'entraînement par champ disciplinaire et par thème, préalable obligatoire avant de se lancer dans les deux autres, qui prennent valeur de contrôles. A moins bien sûr que votre culture générale ne soit déjà au top, auquel cas vous pouvez prendre part directement aux tests, ou mieux encore : vous abstenir carrément de vous procurer la cartouche. Sachez en tout cas que l'objectif est, en gros, de mémoriser le plus possible de bonnes réponses pour pouvoir les reformuler lors des séances de test, qui mélangent les thèmes (mode Challenge) ou les abordent un par un via des séries de questions de difficulté progressive (mode Défi Général). La Culture Générale pour les Nuls brosse deux grands domaines : les matières générales (reliquats des notions vues durant la scolarité) et le divertissement (culture générale dans le sens le plus vaste du terme). Les matières générales sont divisées en six champs disciplinaires (Histoire, Géographie, Sciences exactes, Français, Sciences humaines, Langues vivantes), eux-mêmes découpés en différents thèmes (exemple : Histoire propose des questionnaires sur la mythologie, les chefs d'état, la musique classique...). Le divertissement offre quant à lui cinq catégories (Médias et loisirs, Sciences, Art, Sport, Vie quotidienne), qui se subdivisent chacune en plusieurs thèmes (exemple : Médias et loisirs propose des questionnaires sur le cinéma, la BD, le jeu vidéo...). Cette organisation permet d'apprécier la variété des questionnaires (plus de cent thèmes sont abordés), sachant qu'on sera paradoxalement déçu par le faible nombre de questions incluses dans chacun d'eux : une vingtaine, c'est peu, bien trop peu pour ne pas retomber sans cesse sur les mêmes. D'un autre côté, la répétition fait partie intégrante du concept du titre.
Concernant les questions elles-mêmes, elles se révèlent souvent pertinentes tant que l'on reste dans le domaine des matières générales. Dès que l'on rentre dans celui du divertissement, on déchante un peu : la culture générale est ici envisagée dans son acception la plus large, si large qu'on pourrait l'étaler sur une biscotte géante (vous connaissez le dicton, n'est-ce pas ?). De Bienvenue Chez les Ch'tis jusqu'à Harry Potter, la culture qui prévaut est celle du best-seller. On tombe également sur des questions d'un intérêt tout relatif étant donné qu'elles portent sur l'actualité immédiate et qu'elles seront forcément obsolètes dans quelques mois. Exemple : "Quelle est la présentatrice du 19/20 sur France 3 ?". Autre aspect regrettable, les questions sont régulièrement ponctuées de fautes d'orthographe qui font un peu tache. Ces coquilles concernent souvent les noms propres : de "Dark Age of Cameloot" (pas mal le jeu de mot involontaire) à "Audrey Poulvar" (réponse à la question posée un peu plus haut), elles ont au moins le mérite de nous dérider. Plus grave : on trouve également quelques erreurs qui portent sur les réponses attendues (la Nintendo DS est sortie en France en 2005 et non en 2004 !). Rien de dramatique, mais disons que l'ensemble, extrêmement mal étudié sur le plan de la forme, souffre également d'un manque de finition au niveau du contenu. Notons enfin que contrairement à son concurrent, La Culture Générale pour les Nuls ne propose aucun mode multijoueur. Au final, on a donc affaire à un titre développé bien trop vite, qui se destine aux joueurs peu regardants, ou ayant expressément besoin de combler leur manque de culture. Si vous faites partie de ces derniers, privilégiez la version papier ou mieux : faites l'acquisition d'une véritable encyclopédie.
- Graphismes8/20
Peu gaie, peu attrayante, l'interface fait l'économie d'images pour se consacrer à l'essentiel. Le résultat est beaucoup trop austère et ne donne pas franchement envie.
- Jouabilité4/20
L'ergonomie est déplorable, la reconnaissance de l'écriture est très imparfaite et les intitulés sont parfois incomplets (cf. divisions). Bref, c'est un ratage complet sur ce plan.
- Durée de vie6/20
2000 questions, c'est vraiment trop peu pour ne pas retomber très souvent sur les mêmes. D'un autre côté, cela semble justement être le principe de ce titre. Mais n'importe qui aura tôt fait de se désintéresser de ce challenge qui n'en est pas un.
- Bande son4/20
Les deux ou trois accords de jazz qui passent en boucle de façon ininterrompue vous pousseront très vite à aller couper la musique dans les options.
- Scénario/
La Culture Générale pour les Nuls n'est qu'un vulgaire quiz au principe répétitif, qu'une réalisation désastreuse et une absence de tout ludisme rendent particulièrement peu attrayant. Énième titre développé à la va vite pour tirer profit du marché florissant du casual-gaming, il se destine aux joueurs peu regardants qui auraient expressément besoin de parfaire leur culture. Mais pour cela, il existe des moyens moins onéreux et bien plus intéressants.