Livré par l'un des créateurs de Devil May Cry, Bayonetta a tout ce qu'il faut pour s'imposer comme un challenger de poids dans la famille des beat'em all à forte valeur esthétique.
Combinaison de cuir, chignon strict et lunettes reposant négligemment sur le nez, Bayonetta la sorcière nous la joue femme fatale dans tous les sens du terme. Déambulant plutôt du côté des antihéros, cette prêtresse des forces obscures dont on ignore encore les motivations n'est pas là pour en découdre avec des démons mais avec des créatures sorties du paradis et qui vont y retourner fissa. Sérieusement équipée, la donzelle n'aime pas faire comme tout le monde et la première chose que l'on aura eu à coeur de nous mettre en pleine face, c'est qu'elle ne se contente pas de trimballer 1 seule paire de flingues mais deux, la seconde étant carrément vissée à ses chevilles. Voilà donc Bayonetta enchaînant la mitraille classique sur une parfaite exécution de la position du poirier pour dézinguer du vilain à coups de talons, juste pour bien l'humilier et prouver que "tirer comme un pied" n'est pas une insulte dans son cas.
Après cette petite démonstration de gymnastique, il est temps d'aller fracasser de l'angelot, de belles bêtes en l'occurrence puisqu'ils devaient mesurer la taille d'un petit fourgon de la Poste. Et là, c'est le déluge, Bayonetta bouge à toute vitesse et distribue les mandales avec classe et aisance, faisant feu de tout bois en n'hésitant pas à ramasser les armes abandonnées par ses adversaires au tapis. Mais les combos enchaînés et les coups de tatanes ne sont pas les attaques les plus étonnantes et les plus marquantes de cette démo. Si Bayonetta tient ses cheveux bien serrés ce n'est pas simplement pour coller à l'image de la secrétaire sexy qui semble obséder tant de mâles mais parce que son système capillaire a tendance à s'agiter à l'occasion. Lancer une attaque spéciale basée sur la transformation de sa tignasse, voilà qui est original. Bayonetta peut donc projeter ses cheveux à travers un portail dont ils ressortiront en ayant pris une nouvelle forme, poing géant ou carrément créature gigantesque prête à engloutir ses ennemis. Et pour rester dans le registre des coups spéciaux, enchaînons sur les tortures attacks, des sorts qui feront apparaître des machineries barbares telles qu'une guillotine ou une Dame de Fer. Et tout ça en à peine quelques minutes.
On vous épargnera le couplet visant à faire part de la ressemblance qui existe entre Bayonetta et Devil May Cry, le dernier-né de Hideki Kamiya a certes un héritage indéniable, mais il a déjà su imposer sa propre identité en moins de 15 minutes. A n'en pas douter, Bayonetta va beaucoup faire parler de lui dans les mois à venir, d'autant plus qu'à un an de sa sortie, le titre, du moins le niveau présenté, était déjà techniquement plus propre et avancé que bien des jeux prêts à sortir. On pourra déplorer une démarche un peu trop accentuée du personnage, mais côté design et technique, le jeu envoie du gros, si je puis me permettre.