Jouer la carte de l'extra violence sur Wii n'est pas vraiment la voie que choisissent la plupart des développeurs, sans parler des éditeurs souvent assez frileux à l'idée de prendre des risques. On appréciera donc d'autant plus le pari osé que représente Mad World, un délire graphique d'une rare violence mais qui est loin de se prendre au sérieux.
Bien que l'on ignore les détails du scénario de Mad World, on en sait aujourd'hui suffisamment pour être capable de situer l'action dans une sorte de reality show barbare dont, d'une façon ou d'une autre, vous allez devenir la star. Depuis son annonce, il n'aura échappé à personne que Mad World arbore un design étonnant où la seule couleur apparente est le rouge sang venant s'imposer sur des environnements et des personnages en noir et blanc. A lui seul, ce choix artistique suffit à faire de Mad World un jeu peu commun. D'autant que la chose se révèle efficace et que d'un point de vue technique, le moteur est sans faille, offrant des animations détaillées et fluides mais fuyant simplement l'idée même d'un réalisme quelconque. Le but étant en vérité de renouer avec l'esprit des jeux d'arcade d'antan et de remettre le fun pur et dur au centre du jeu, sans se soucier de photoréalisme et d'immersion. Quelque part, Mad World est finalement moins violent que bien des FPS militaires.
Car Mad World, ça n'est pas simplement "le jeu en noir et blanc sur Wii", c'est aussi "le jeu super gore sur Wii". En quelques mouvements du couple Wiimote/Nunchuk, le joueur exécute des enchaînements destructeurs qui envoient valdinguer les adversaires dans tous les sens, séparant assez fréquemment les diverses parties d'un même corps. L'exagération portée à son paroxysme de la violence, couplée à ce design qui détache complètement de la réalité finissent par transformer les combats en un spectacle burlesque, ce qui est précisément la volonté des développeurs. Et si les attaques de base sont déjà sanglantes, ça n'est rien en comparaison des coups plus élaborés. Outre les armes, le joueur pourra à sa guise utiliser l'environnement pour se débarrasser de ses opposants. Attrapez un gus et plantez-le à plusieurs reprises sur des pieux, empalez le suivant sur un panneau de signalisation, lourdez le troisième dans une poubelle et coupez ce qui dépasse en refermant le couvercle et surtout n'hésitez pas à être créatif, l'imagination sera récompensée par des points permettant l'acquisition de nouveaux jouets. Et quand on sait que l'arme par défaut est une tronçonneuse, je vous laisse imaginer les autres. Cerise sur le gâteau, Mad World ne semble pas se laisser aller à une prise en main approximative et offre des contrôles cohérents à la Wiimote. Comprendre ici que la violence du jeu sort de l'écran pour atterrir dans vos mains. Inutile de préciser que Sega a toutes les chances d'avoir de sérieux problèmes quand il s'agira de commercialiser la bête.
Pour conclure cette première démo, achevée un peu brutalement sur la brève apparition d'un boss, nous aurons pu jeter un oeil sur les mini-jeux parsemant le titre. Ces bloodbath challenges se débloqueront une fois un certain score atteint. En guise d'illustration, le Man Darts consistait à projeter à l'aide d'une batte des vagues d'ennemis pour les planter dans une cible de fléchettes géante. Une épreuve gentiment débile qui résume assez bien l'esprit de Mad World. A surveiller de près.