Dans la famille de ceux qui sont attendus au tournant, je demande Fallout 3, le prochain rejeton de Bethesda Softworks. L'E3 2008 était l'occasion rêvée pour offrir à la presse 30 minutes pad en mains sur le prochain volet de la série apocalyptique.
Pad en mains donc puisque c'est sur Xbox 360 qu'a eu lieu ce premier contact et non sur PC, une nouvelle preuve que les temps changent, que l'on s'y fasse ou pas. 30 minutes pour juger d'un titre comme Fallout 3, tout le monde s'accordera à dire que c'est bien court. Nous voilà donc prêts à quitter le Vault, le bunker dans lequel débute cette découverte. Une fois dehors, après avoir dégusté un bel éblouissement causé par le contraste entre les ténèbres de l'abri antiatomique et le soleil brûlant des terres dévastées, le joueur aventureux peut contempler ce qui reste de la ville locale qu'il surplombe. Des restes décrépis et en ruine qu'il faut partir explorer. Histoire de se mettre dans le bain, on jette un coup d'oeil au PIP, le PDA post-apocalyptique capable de gérer notre inventaire, nos aptitudes ou même de nous aider à repérer et à écouter des radios en décalage total avec le monde environnant. C'est donc au son d'un reliquat de jazz blanc des années 50, façon Glen Miller, que l'on débute cette promenade.
Une chose est certaine, le travail artistique qui donne vie aux environnements du jeu respecte à merveille la charte Fallout. Aussi loin que porte le regard, et la vue est dégagée, tout n'est que ruine, ponts à moitié effondrés, immeubles éventrés et terres stériles offrant un paysage saisissant. Ce souci du détail ne fait que regretter un peu plus un niveau technique encore assez chaotique sur cette version de démo souffrant notamment d'un aliasing prononcé et de modèles 3D qui sentent le "pas fini" à des kilomètres. Qu'importe, on poursuit la balade qui sera ponctuée de nombreuses rencontres peu réjouissantes et de la découverte fortuite de deux options. Tout d'abord, la possibilité de se téléporter d'une zone à une autre afin de s'économiser de longues marches, ensuite, celle de l'attente qui permettra de faire "bondir" quelques heures dans le futur. Mais revenons à ces rencontres. On démarre par les robots dont le design rappelle que dans le jeu, le monde s'est arrêté dans les années 50, puis des bestioles écoeurantes tels que ces scorpions géants au dard mortel. Mais également des maraudeurs humains ou, bien évidemment, un échantillon de mutants particulièrement agressifs. Pour en venir à bout, on mettra à l'épreuve le système de combat qui se présente sous deux formes. La première est la plus simple du monde : en vue à la première ou à la troisième personne, on tire, ou on frappe, en faisant en sorte de viser juste. La seconde approche est plus subtile. D'une pression sur une touche, on met le jeu en pause et on ajuste sa frappe en fonction des points d'action à notre disposition. Un coup à la tête, un autre dans le bras, un troisième sur l'arme, puis on lance l'action retranscrite par une animation qu'il est impossible de zapper.
Avec les points engrangés par ces premiers massacres de mobs, nous voici en route pour un petit upgrade de niveau, passage au level 2, l'occasion d'avancer dans l'arbre de compétences dans lequel, en l'occurrence, nous avions déjà choisi d'accrocher la branche de la brute maîtrisant les armes lourdes. L'idéal quand on n'a que 30 minutes pour défricher le terrain, en si peu de temps, on n'a que faire des classes et des compétences misant sur la furtivité, l'intelligence ou l'habileté néanmoins proposées. Peut-être est-ce pour cela que les rencontres amicales ne furent pas légion ? Pourtant, une poignée de secondes avant d'avoir à rendre le pad, j'aurais pu libérer un pauvre bougre ligoté au milieu du Wasteland, attendant d'être mis en pièces par les mutants. Un pauvre hère reconnaissant qui m'offre ses provisions et son équipement, offre que je décline tel un grand seigneur, prétextant qu'il en aura plus besoin que moi pour se défendre. Et pour cause, on me demande de quitter la pièce et de poser le pad.
Difficile donc de se forger une opinion sur un tel titre en si peu de temps. Certains points pourtant sont plus marquants que d'autres, à commencer par un système de progression du personnage qui semble autoriser une grande liberté ou encore l'ambiance parfaitement maîtrisée qui allie des musiques insouciantes à un décor de cauchemar absolu. D'autres sont moins positifs. On a déjà mentionné l'aspect technique un peu chancelant, on ajoutera le rythme des combats. Il se dégage du jeu une mollesse assez dérangeante. On ne lui reprochera pas d'être lent mais bel et bien mou. Une sensation qui s'explique en partie par le fait qu'il s'agissait de la première mission du jeu. Raisonnement qui n'excuse malheureusement pas le manque de pêche du système VAC et de ses animations un peu bancales qu'il est impossible de couper. En d'autres termes, si Fallout 3 a fait ici une bonne impression, il lui reste encore à nous rassurer sur quelques points.