Coutumier des jeux olympiques, Eurocom nous revient quatre ans après son Athens 2004 pour une nouvelle série d'épreuves en provenance directe de Beijing. De ce postulat, la société nous délivre un titre ressemblant parfois à son modèle direct mais surtout une bonne occasion d'investir dans le pad car comme vous l'imaginez bien, les pouces comme les manettes devraient normalement exploser en même temps que les records.
Quand on parle de multi-épreuves, trois mots nous viennent rapidement à l'esprit : records, convivialité et briquet (ou tube de colle, crayon voire mouchoir selon votre religion). Ce genre, pas né d'hier, est en effet de ceux pouvant facilement fédérer pas mal de joueurs/non joueurs pour peu que la compétition les intéresse un minimum. D'ailleurs, Eurocom l'a bien compris et n'a nullement oublié de barder son bébé de divers modes de jeu afin d'appréhender la configuration qui vous intéresse. Ainsi, on trouve dans la partie Compétition la possibilité de jouer à quatre sur une même machine et à huit en multiconsoles ou en online. Rien a dire sur ce point, tout est là pour s'amuser le temps d'une ou plusieurs parties. Cependant, lors du test, il s'est avéré que les serveurs étaient un peu vides. En espérant que le tout se remplisse avant le début des J.O. En sus, le solo n'a pas été oublié et en parallèle de l'entraînement permettant de s'essayer à une épreuve, on retiendra surtout le challenge Jeux Olympiques s'étalant sur plusieurs jours.
Ce dernier mode est d'ailleurs habilement pensé et fait montre d'une bonne dose d'originalité, enfin dans une certaine mesure. Ainsi, après avoir choisi son poulain, vous devrez utiliser un capital de points pour améliorer certaines caractéristiques comme votre endurance, votre vitesse, votre précision, etc. On notera ici un petit plus lié au Ralenti, qui, comme son nom l'indique, vous permet de ralentir l'action (à l'aide de la touche LB ou RB) dans n'importe quelle épreuve. Très pratique, surtout dans les défis vous demandant d'effectuer une action rapide comme un choix d'angle par exemple. Ce mode étant découpé en journées, vous devrez au minimum passer trois des cinq épreuves disponibles (si tant est que ce soit le critère de victoire) pour continuer votre parcours. De plus, en fonction de votre position finale, vous gagnerez des points supplémentaires que vous pourrez réutiliser entre chaque journée pour booster vos statistiques réclamant chacune un minimum de points. Enfin, n'oubliez pas votre fatigue qui s'accumulera au fur et à mesure des épreuves. Dans ce cas, même topo que précédemment. Si vous voulez retrouver la forme, utilisez vos points pour faire baisser votre fatigue. Bref, ce mode est ma foi très intéressant d'autant que les épreuves sont généralement variées au sein d'une même journée. Par contre, après quelques heures de jeu, je ne saurais vous dire jusqu'à quel point vos attributs influent sur vos performances. Difficile à chiffrer en vérité je vous le dis.
Pour les épreuves en elles-mêmes, on en dénombre pas moins de 36 réparties en plusieurs catégories. Pour ceux cherchant l'exhaustivité, sachez qu'il y est question d'épreuves sur piste (100m, 1500m, 110m haies...), ou sur terrain (triple saut, lancer du disque, saut à la perche...). Suivent les épreuves de natation (50m nage libre, 100m brasse, plongeon Haut-vol...), de gymnastique (anneaux, poutre, exercices au sol...) et de tir (25m pistolet vitesse, 10m pistolet à air comprimé, fusil). Enfin, la dernière catégorie regroupe le tir à l'arc, le judo, le canoë-kayak, etc. Dernière petite précision, on trouve également des épreuves combinées comme le décathlon, l'heptathlon, toutes les épreuves Hommes et ainsi de suite. De quoi faire donc, même si toutes les épreuves ne se valent pas dans leur jouabilité ou dans leur intérêt. Il faut aussi comprendre que le gameplay varie en fonction du défi. Sur ce point, Eurocom a plutôt réussi son coup, en se basant, il est vrai, sur ce qu'ils avaient réalisé avec Athens 2004, mais en n'oubliant pas de mettre en avant une bonne dose de variété en évitant de tout miser sur le matraquage intensif des boutons. Néanmoins, il est vrai que quantité de challenges vous réclameront un tapotement de deux boutons d'action pour prendre de la vitesse afin d'effectuer une action précise pour réaliser un mouvement comme un lancer la plupart du temps. A l'inverse, ce sont surtout les réflexes qui seront à l'honneur en gymnastique ou la précision pour les séquences de tir.
On ne se plaindra donc pas de cette diversité même si parfois, on a un peu de mal à pardonner quelques détails. Par exemple, le système de départ (basé sur une jauge de puissance) n'est pas très probant et la plupart du temps, on se prend quelques mètres dans les dents. Ensuite, il arrive qu'en fonction des épreuves, "la technique du mouchoir" soit totalement inefficace, remplacée au pied levé par une utilisation du stick pour prendre de la vitesse. De plus, un même gameplay ne sera pas toujours aussi efficace compte tenu de la nature de l'épreuve. Ainsi, le plongeon, où on doit suivre un indicateur avec les sticks, est un peu prise de tête alors que le tout passe très bien avec les anneaux. Les épreuves plus "exotiques" ne sont pas non plus les plus jouables. Le tennis de table est trop lent et tient difficilement la comparaison avec Table Tennis d'autant que, pour je ne sais quelle raison, notre pongiste ne bouge plus, une fois un échange commencé. Dans le même ordre d'idées, on trouvera étrange que le tir au fusil laisse aussi peu de latitude. On a beau ne pouvoir déplacer le réticule que sur un axe prédéfini, on loupe très souvent la cible alors qu'elle semble précisément en plein milieu de notre viseur. Bizarre. Pour autant, Beijing 2008 est une très bonne surprise qui réussira sans aucun mal à accrocher le sportif qui sommeille en vous. Sans être parfait, le soft fait quand même preuve de beaucoup d'originalité en dispensant un énorme contenu parfois redondant mais souvent euphorisant, surtout si la victoire suit. On lui pardonnera donc son ergonomie pas toujours tip top et ses quelques épreuves peu engageantes surtout que ce ressenti pourra énormément varier en fonction de vos préférences.
- Graphismes15/20
La modélisation des sportifs est plus que satisfaisante tout comme leurs animations d'un très bon niveau de réalisme. Pour le genre, les décors sont eux aussi plutôt convaincants et bien que la foule ne comprenne que quelques modèles de NPC, ils ne font pas vraiment d'ombre au tableau. Du bon boulot.
- Jouabilité14/20
Les 36 épreuves ne sont pas toutes aussi jouables les unes que les autres mais dans l'ensemble, Beijing 2008 s'en sort haut la main. La difficulté est progressive, quelques challenges sont originaux et si les épreuves un peu plus inhabituelles sont parfois moins convaincantes, rendons hommage à Eurocom qui a essayé de faire évoluer les choses. Tous les choix ne sont pas judicieux mais avec un peu d'entraînement, on parvient rapidement à battre quelques records olympiques.
- Durée de vie15/20
Ici pas de soucis à se faire, la durée de vie est assurée entre le défi Jeux olympiques et les divers modes multijoueurs.
- Bande son13/20
Il faut aimer l'ambiance technoïde des menus qui cède sa place durant les épreuves à des bruits de foule en délire. Une bande-son qui n'a en somme rien de particulier et qui reste dans la moyenne des jeux du même genre.
- Scénario/
Beijing 2008 innove par bien des côtés et propose une multitude d'épreuves qui ne se valent pas toutes mais qui ont le mérite d'offrir un large spectre de disciplines. Bien qu'on ait du mal à dompter quelques-unes d'entre elles, on se fera plaisir en survolant ce titre qui cherche avant tout à convaincre l'amateur et le néophyte, bref tout le monde. Le résultat est maîtrisé, et malgré quelques approximations et une ergonomie parfois douteuse, le bébé d'Eurocom est à recommander toute affaire cessante si vous êtes de ceux qui savent qu'au bout de l'effort se trouve la consécration.