Vous connaissez le nom, vous connaissez le numéro. L'agent le moins secret de Sa Très Gracieuse Majesté s'apprête à reprendre du service sur nos consoles vers la fin de l'année. Et si les aventures cinématographiques de ce héros sont redevenues très fréquentables, nous ne pouvons nous empêcher de ressentir quelques doutes en ce qui concerne leur adaptation en jeu vidéo. Premier rapport, rien que pour vos yeux évidemment...
Le renouveau instillé à James Bond au cinéma par le biais du dernier film, Casino Royale, constituait une excellente nouvelle pour les cinéphiles mais en sera-t-il de même pour les joueurs ? C'est la question que nous nous posons depuis que nous avons vu quelques minutes du prochain jeu que développe Treyarch et qui sera publié par Activision au moment de la sortie du prochain long métrage de la série titré Quantum of Solace. Précisons que le scénario du jeu s'inspirera des deux films précités ce qui est assez logique dans la mesure où Quantum of Solace devrait débuter quelques heures après la fin de Casino Royale. La démonstration à laquelle nous avons assistée à Londres -forcément- tournait plutôt autour de la partie Casino Royale du jeu, histoire sans doute de ne rien révéler du scénario de Quantum of Solace. Bond, sous les traits d'un Daniel Craig très bien modélisé, doit rejoindre Le Chiffre qui vient d'être fait prisonnier par un de ses "donateurs" (pour plus de détails, voyez le film...).
D'emblée, la personne qui dirigeait la présentation nous a annoncé qu'il y avait plusieurs façons de faire les choses. D'un côté la méthode dite du "bulldozer" qui tient en quelques figures imposées : je trouve un pistolet mitrailleur et je tire sur tout ce qui bouge en me mettant à couvert dès que ça chauffe trop. Précisons que si on opte pour cette façon de faire, le jeu propose une caméra qu'il convient d'appeler "à la troisième personne", c'est à dire un plan présentant le dos de l'agent secret et une vue assez large sur l'action. Autre méthode : "l'anguille fantôme". Le fidèle Walther PPK de l'agent est alors manié en vue subjective pour gagner en précision. C'est moins enlevé et rythmé que l'autre façon de faire et il faut donc prendre son temps pour que chaque tir compte. En cas de manqué, l'adversaire que vous visiez va donner l'alerte et la situation va vite dégénérer. Généralement, on vise donc la tête de sa cible pour éliminer immédiatement tout risque de contre-attaque. Mais cette façon de faire très furtive permet également d'approcher discrètement d'un garde qu'on aura repéré sur le radar monté dans le téléphone de l'agent secret. Quand 007 se trouve suffisamment proche, le jeu affiche alors une série de boutons qu'il faut suivre pour mettre son ennemi hors d'état de nuire après quelques secondes de close combat.
Au fur et à mesure de sa progression, Bond tombe sur des clés USB qu'il télécharge dans son téléphone mobile et qui lui offrent divers renseignements sur les lieux dans lesquels il se trouve. Cela lui permet de découvrir des passages auxquels il n'aurait pas eu accès autrement. Dont acte avec le passage par un conduit de climatisation. Là, on constate que le jeu sait tirer partie de déclenchements scriptés quand une rafale vient perforer les parois en alu du passage. Au bout d'un moment, Bond ne peut rien faire d'autre que de tomber dans une salle où les ennemis pullulent. Il lui faut alors se servir au mieux des différents abris que constituent les meubles, les piliers ou les murets tout en bougeant un maximum dans la mesure où ces malfaisants sont dotés de grenades et qu'ils n'hésitent pas à s'en servir pour déloger le héros dès qu'il pense pouvoir rester à couvert. En ce qui concerne le rendu à l'écran, sachez que Quantum of Solace est développé avec le moteur graphique de Call of Duty 4 ce qui constitue un gage de qualité. Les impacts, la fluidité et la bouche en cul de poule de Craig tirent très convenablement partie de ce plus technique. Si nous pouvons déjà nous sentir satisfaits de ce que nous avons vu, nous restons dubitatifs quant à la variété de ce que le jeu aura à proposer au final.
Comme nous vous le laissions entendre dans le premier paragraphe, le renouveau de Bond au cinéma est effectif. Il passe par un traitement nettement plus à hauteur d'homme, avec moins de gadgets, la mise en sourdine du côté dragueur de l'agent secret et aussi moins de moments vraiment hauts en couleur auxquels nous avaient habitués les films précédents de la série. Le jeu qui se doit de coller à ce canevas paraît donc bien parti pour ne proposer que du combat, du combat et encore du combat. On sait qu'il n'y aura pas de poursuite en voiture et, comme l'a précisé le représentant de Treyarch qui faisait la démonstration, pas de partie de poker même si elle constitue un moment essentiel de Casino Royale. Nous craignons donc fort que Quantum of Solace soit monotone à la longue. Pour faire mentir le titre français d'un des films de la série, il est juste de dire qu'ici tuer est jouer mais qu'on aurait aimé que ce jeu ne se résume pas qu'à ça. Seuls éléments laissant supposer que nous nous trompions : toute la partie "Quantum of Solace" qui reste à découvrir et, ensuite, le fait que l'extraordinaire poursuite à pieds qui ouvre Casino Royale soit reproduite dans le jeu. Ce niveau, totalement dénué d'arme, fera en revanche la part belle aux réflexes puisqu'il faudra appuyer sur des boutons s'affichant à l'écran pour passer les obstacles. Si cette première vision nous a laissé son lot de doutes, on a hâte d'en (sa)voir plus.