Tout commence lorsqu'une jeune fille remporte un concours télévisé et gagne une vieille maison à la campagne. Passionnée de bestioles à poils comme à plumes, elle s'empresse de transformer la vénérable demeure en pension pour animaux. S'ouvre alors une arborescence de scénarios nous mettant au défi de transformer cette petite entreprise sans prétention en centre d'accueil prospère. Dès les premières minutes pourtant, on comprend que la tâche ne va pas être simple. Non que le jeu soit particulièrement difficile, mais tout est fait pour nous dégoûter d'y jouer. L'interface est exécrable. Les menus sont petits, mal agencés et il n'y a aucun moyen de passer facilement d'un animal à un autre. Rien que la gestion de la nourriture est fastidieuse. Il faut se rendre dans la réserve pour poser des aliments dans son sac puis les porter vers l'aquarium, les cages à lapins, ou les bâtiments situés loin de la maison. Une fois la nourriture distribuée, on doit repartir à la réserve pour refaire le plein et ainsi de suite autant de fois que nécessaire. Quand les étagères sont vides, on réalise avec horreur qu'il est impossible de faire le moindre achat en dehors de son bureau ou de l'épicerie du village voisin. Mais le calvaire ne s'arrête pas là...

Comme dans la majorité des simulations animalières, le joueur passe le plus clair de son temps à surveiller les jauges de besoins de ses petits protégés. En plus de les nourrir, il faut leur tenir compagnie, veiller à leur hygiène, assurer leur confort, etc. Chaque activité consiste généralement à frotter les animaux durant des lustres avec le stylet alors que l'on s'ennuie déjà au bout de cinq minutes. Une journée passée à la pension revient à répéter inlassablement les mêmes gestes sur des animaux sans âme apportés par des clients ravis de s'en débarrasser. Et ces activités ultra-redondantes ne se contentent pas d'être soporifiques à souhait. Elles sont aussi tellement absurdes par moments qu'on se demande si les développeurs se sont déjà occupés, ne serait-ce qu'une seule fois dans leur vie, d'un simple Cochon d'Indes. Depuis quand faut-il faire faire de l'exercice à un poisson pour qu'il soit en forme ?! Ca va pas la tête ? Encore plus fort : si l'on veut que sa perruche garde un niveau d'hygiène satisfaisant on doit régulièrement... La brosser ! Oui, oui, la brosser ! Avec Ma Pension d'Animaux 2, non seulement on ne s'amuse pas mais on atteint en prime les sommets du crétinisme. Pour un soft qui se veut réaliste et pédagogique, on croit rêver. Ce n'est pas la peine d'inclure un lexique animalier de plusieurs pages pour imposer par ailleurs de telles inepties.

L'aspect gestion aurait éventuellement pu voler au secours de ce gameplay indigent. Hélas, il n'en est rien. Il complique même les choses car il faut surveiller ses finances en permanence pour ne pas risquer le game over. On doit travailler de longues journées avant de commencer à faire des bénéfices et on est bien mal payé au début. Il n'y a pas beaucoup d'améliorations à apporter à ses installations ni grand chose à acheter au magasin quoique les tarifs soient parfois exorbitants. Rien n'est fait pour nous pousser à développer notre entreprise et ce ne sont pas ces bestioles virtuelles ennuyeuses à souhait ni les quelques bonus à déverrouiller qui retiendront l'attention des jeunes joueuses auxquelles Ma Pension d'Animaux se destine exclusivement. En vérité, entre cette cartouche DS et un véritable petit compagnon bien vivant, le choix sera vite fait pour les parents. Rien ne vaut un animal en chair et en os pour développer la sensibilité de son enfant et lui donner le sens des responsabilités. Un simple lapereau permet à lui seul de faire découvrir à une petite fille combien la nature est merveilleuse et la vie précieuse. On épargnera donc à notre progéniture ou notre petite cousine ce soft abyssal et on foncera à l'animalerie la plus proche pour lui faire une belle surprise.