Si vous pensez que le FPS se résume forcément à l'élimination sauvage de tout ce qui ose se mettre sur votre chemin ou si vous regrettez que ce genre se résume trop souvent à cela, Cryostasis devrait vous intéresser. En effet, si vous êtes dans le premier cas, il va élargir vos horizons. Et si vous êtes dans le second, il vous donnera l'impression d'avoir été entendu...
Nous l'avions déjà vu l'an dernier à l'occasion du Prague n' Play précédent organisé par l'éditeur 1C et Cryostasis s'est à nouveau offert à notre regard inquisiteur lors de l'édition de cette année. Rappelons qu'il s'agit d'un jeu traité sous la forme d'un FPS qui se déroule à bord du North Wind, un brise-glace nucléaire immobilisé dans l'Océan Arctique. Le héros, Alexander Nesterov, est un météorologue venu enquêter sur la catastrophe qu'a vécue ce navire. Tout l'équipage est mort congelé et les cadavres jonchent encore les ponts et les coursives plongés dans l'obscurité. Ambiance glauque à souhait... Dans ce milieu, le principal ennemi est le froid. Petit à petit, il ronge la barre de santé du héros et peut finir par le transformer en cadavre made in Findus. De loin en loin, le personnage peut se réchauffer quand il croise les braises encore tièdes des incendies qui se sont déclarés à bord lors du naufrage. Le principe prend donc en compte la gestion des allées et venues entre ces havres de tiédeur et la nécessité de faire remonter la barre de chaleur ressentie par le personnage.
Mais l'idée directrice de ce jeu tourne autour de "l'écho mental", un pouvoir étrange dont dispose le héros et qui lui permet de revivre les derniers instants d'un mort. Pour cela, il lui suffit de toucher un cadavre. Le but est alors de trouver le moyen d'éviter que la personne "à l'intérieur" de laquelle on se retrouve passe de vie à trépas. Le plus souvent, cela se résume à éviter que la cause de sa mort puisse la provoquer. Revenu dans le passé, on tente alors d'éliminer les facteurs de risque : une électrocution, une glissade malencontreuse ou la chute d'un objet lourd... Lors de ces petits voyages qui confèrent à Cryostasis un côté "jeu d'aventure" très intéressant, on dénoue petit à petit l'intrigue et on lève peu à peu le voile sur les raisons qui ont conduit au naufrage du North Wind. Une chose est sûre : des forces maléfiques sont à l'oeuvre. Car quand le jeu revient au principe de base du FPS, il offre d'affronter des créatures démoniaques l'arme à la main. Cette partie de Cryostasis laisse plus dubitatif. La visée est pratiquement inexistante et il n'est pas rare de taper à côté alors qu'on est certain de faire mouche. Mais les armes, les munitions et même les ennemis étant plutôt rares, cette partie du jeu contribue avant tout à ajouter à l'ambiance extrêmement lourde qui est la sienne.
La vraie bonne nouvelle de ce dernier essai avant la sortie de ce jeu prévu pour le 23 octobre, c'est que la technique s'est clairement améliorée. C'est notamment visible au niveau des textures qui ont gagné en variété et en précision. Reste que notre avis sur ce jeu, lui, n'a guère évolué. Au risque de donner dans le lieu commun, mais il s'applique parfaitement ici, nous sommes intimement convaincus que Cryostasis ne devrait laisser personne indifférent. Il est intéressant, c'est indéniable, encore faut-il "rentrer dans le trip". Et il nous faudra davantage que les quelques minutes qui nous ont été allouées pour pouvoir construire un avis plus éclairé sur ce titre et de vous indiquer si vous devez plonger ou pas. Donc, rendez-vous dans un prochain test.