Comme tout MMORPG qui se respecte, Warhammer Online (WAR pour les intimes) débute par la phase de création de personnage. Six factions sont disponibles, trois côté "gentils" (l'Ordre) et trois autres côté "méchants" (la Destruction). Ces races sont opposées deux par deux : les humains de l'Empire contre ceux du Chaos, les hauts elfes contre leurs sombres cousins elfes noirs, et enfin les peaux vertes (orques et gobelins) contre les courtes pattes (les nains). Les adeptes du Rat Cornu regretteront l'absence des skavens en tant que race jouable, mais ils devraient faire quelques apparitions, au moins sous la forme d'ennemis ou de PNJ. Ces six factions disposent chacune de quatre classes, ici appelées carrières, ce qui porte donc leur nombre total à vingt quatre, un chiffre rarement atteint dans un MMO, à l'exception peut-être d'Everquest II ou de DAoC en son temps.

Bon, évidemment, toutes n'étaient pas disponibles lors de la petite séance d'essai. Les développeurs nous avaient mis à disposition deux personnages peaux vertes préconçus de niveau trente environ (sur un total de quarante possibles). Le premier était un orque noir, classe de guerrier à la fois résistant et puissant en attaque. Engoncé dans son armure lourde hérissée de piquants, il se meut lourdement mais constitue une terrible menace pour ses adversaires. A l'opposé, il y avait aussi un chétif chaman gobelin, capable de soutenir ses équipiers par des sorts de soin et de protection comme de causer des dégâts aux ennemis grâce à ses pouvoirs offensifs. Une fois l'un de ces avatars en main, mes craintes concernant les affrontements se vérifient rapidement : difficile de passer après Age of Conan et son système de combat dynamique. Si auparavant un gameplay plus automatique passait, faute de mieux, on a désormais l'impression d'un douloureux retour en arrière depuis la sortie du titre de Funcom. EA Mythic a tout de même pensé à intégrer quelques mécanismes pour éviter l'ennui. Ainsi, les compétences de l'orque noir s'activent petit à petit, certaines nécessitant d'en utiliser préalablement d'autres avant d'être déclenchables. Dans le même registre, certaines compétences du chaman en boostent d'autres au fil des itérations. Par exemple, plusieurs utilisations successives d'un pouvoir permet d'améliorer le sort de soin. Ces quelques idées rendent les combats finalement pas si inintéressants.

Des idées, WAR n'en manque décidément pas pour se démarquer de la concurrence. On trouve par exemple des quêtes publiques. Il s'agit de missions plutôt classiques au niveau des objectifs. Dans celle que j'ai pu essayer, la première étape consistait à occire soixante-dix monstres d'un certain type, puis il fallait allumer une vingtaine de feux, et enfin tuer un boss dans la dernière partie. Jusque là, rien qui sorte de l'ordinaire, mais la particularité d'une quête publique c'est qu'elle est accomplie par tous les joueurs se trouvant dans la zone, sans qu'ils aient besoin d'être réunis dans un groupe. Ainsi, pendant la première partie, dès qu'un personnage venait à bout d'un ennemi, ça incrémentait le compteur pour tout le monde. C'est bien pratique pour éviter de se battre à chaque apparition d'un monstre, et ça renforce la sensation d'appartenir à une faction, ça soude les joueurs d'un même camp autour de buts communs. L'accomplissement de ces quêtes est évidemment synonyme de gain d'expérience, mais également d'un accroissement de la réputation auprès des PNJ locaux. Ce système n'est pas là que pour faire joli, puisque ceux-ci vous récompenseront avec des items à mesure que vous monterez dans leur estime. Des objets souvent directement issus du riche univers Warhammer grâce à la collaboration avec Games Workshop. Ce monde est bien l'intérêt principal du titre et les développeurs l'ont bien compris en intégrant le Livre de la Connaissance, une sorte d'encyclopédie qui s'enrichit au fil de vos découvertes. WAR est un MMO qui fait la part belle à l'exploration, avec de nombreuses choses à trouver par soi-même. Dommage que les graphismes ne fassent pas vraiment honneur à l'univers Warhammer, avec quelques textures peu reluisantes et des animations pas toujours au top. Mais le design est fidèle, c'est l'essentiel, on retrouve bien le style de John Blanche.

Tout cela, c'est l'aspect PvE (joueur contre environnement). Quid du mode joueur contre joueur, le fameux PvP ? L'attente est grande à ce niveau-là, EA Mythic ayant déjà une bonne expérience en la matière avec Dark Age of Camelot. Malheureusement, cette session d'essai était une peu courte et surtout il n'y avait que quatre PC disponibles, donc difficile de tester le PvP de masse dans ces conditions... Il faudra pour l'instant se contenter des promesses. Déjà, les développeurs ont la volonté d'amener les joueurs tout en douceur au PvP. C'est alors via une quête PvE que notre avatar devrait se retrouver pour la première fois dans une zone contestée, où il pourra goûter à quelques escarmouches. Les affrontements prendront progressivement de l'ampleur jusqu'à devenir de gigantesques batailles royaume contre royaume au niveau quarante. Dans la dernière zone, Ordre et Destruction se battent pour anéantir la ville adverse. Les capitales augmentent ou diminuent de niveau en fonction des actions des armées. Sur le papier, c'est assez alléchant, bien que tout cela soit encore un peu difficile à cerner sans une séance de test en bonne et due forme. Attendons donc un prochain essai avant de nous emballer, mais ce premier contact se conclut sur une impression globalement positive.