C'est l'été, le soleil commence à percer (ou presque), il est urgent de brûler les calories superflues. Virtuellement tout du moins car Sports Island, tout en se présentant sous la forme d'un party-game classique, n'est pas de la trempe des jeux qui vous font transpirer. Tout effort est moindre. Un jeu de sport petitement développé et à destination de feignasses.
Ils sont 10. Dix sports à faire le contenu de ce Sports Island, sorte de mélange plus ou moins goûteux entre Wii Sports et Game Party. Et sans surprise, la combinaison d'un bon titre et d'une production bien plus médiocre ne donne rien de transcendant. Pourtant, l'équipe de développement à l'origine de cette petite plaisanterie s'appelle Hudson Soft qui revendique la paternité de Bomberman, un véritable gage de qualité. De quoi, de prime abord, espérer tenir en main le Party Game ultime de la machine. Niet, nada, que nenni. Il s'agit en réalité d'un jeu qui commet les mêmes erreurs qu'une horde de titres Wii. En schématisant, l'idée est bonne et les mini-jeux bien choisis mais le tout est horriblement mal exploité. Imprécis, semi-automatisé, mou, rigide, répétitif, Sports Island cumule tous les maux possibles et inimaginables. Une vraie déception dans la mesure où le design n'est pas pour nous déplaire, bien qu'assez similaire aux fameux Miis et qu'à quatre, les sensations auraient pu être bien plus grisantes.
Dix sports disais-je donc : Football, Basket-Ball, Karting, Supercross, Beach Volley, Badminton, Curling, Snowboard, Tir-à-L'arc et Patinage Artistique. Autant de disciplines réunies dans des mini-jeux paramétrables en fonction de la difficulté, de la durée et des règles choisies. Tantôt jouables à deux en affrontement, à quatre en équipes de deux, à quatre chacun son tour, ces mini-jeux se rapprochent dans l'âme de ce qu'un Wii Sports sait parfaitement bien faire. Rien d'original donc, pas même les contrôles, assez basiques tout en étant fouillis et finalement peu influents sur le jeu, trop automatisé. Par exemple, le Badminton et le Beach Volley font l'impasse sur le Nunchuk et ne proposent du coup pas la possibilité de déplacer son sportif. Les seules commandes assignées à l'utilisateur concernent alors les frappes de balle (ou de volant). Un choix sans doute assumé par Hudson Soft qui vise pour le coup un public très jeune ou peu coutumier du genre. Si les sports mécaniques sont passablement foirés, des sports collectifs comme le football et le basket-ball ne s'en tirent guère mieux. La faute à des contrôles trop rigides. En foot, les matches se terminent la majeure partie du temps par des morts subites interminables tant il est compliqué de marquer et simple de ne pas encaisser de but. En basket, on passe son temps à essayer de comprendre le système d'interception, très aléatoire.
Au final, les mini-jeux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui exigent un soupçon de technique, à savoir le Tir-à-l'Arc et le Patinage Artistique. Le premier fait appel à votre dextérité au moment de viser une cible éloignée à l'aide du curseur Wii assez sensible. Le second nécessite une certaine précision dans les déplacements du patineur et de bons réflexes au moment d'effectuer des sauts, des figures et des combinaisons. Mais là aussi, tout est un peu trop géré par la machine, ce qui fait qu'en quelques minutes, le joueur a fait le tour des 10 sports en question. Si les menus de Sports Island font état de quatre modes de jeu (Match Libre, Tournoi, Liguet et Mini-jeu), il s'avère que ces derniers sont extrêmement similaires et par déduction, très redondants. Seul, à deux, ou à quatre, le constat est le même. Demeure une unique subtilité dans le choix des personnages. Ceux-ci sont classés selon leurs compétences, des équipes plutôt rapides à celles plus orientées sur la puissance en passant par une combinaison des deux. Qu'importe au final, ce choix-là n'est pas si crucial qu'il paraît même si l'on note quelques variantes entre un petit rapide et un grand mou. L'absence de jeu en ligne se justifie d'elle-même après qu'on ait testé le solo et le multijoueur offline. Sports Island a été développé sans conviction, sans vrais moyens. Il mise tout, comme beaucoup, sur le caractère convivial de sa jaquette mêlé à un support largement orienté multijoueur pour attirer l'affection de joueurs peu renseignés.
- Graphismes12/20
Les couleurs sont vives et les personnages un poil plus fouillés que les Mii de Wii Sports. Sans être laide, l'esthétique du jeu n'a rien d'originale. Mentionnons le flou assez gênant des courses de Kart et de Supercross.
- Jouabilité9/20
A destination d'un public jeune et des joueurs très occasionnels, Sports Island souffre de quelques imprécisions, d'une sous-exploitation du Nunchuk et d'une certaine répétitivité. Seul ou à plusieurs, on s'ennuie ferme.
- Durée de vie7/20
La redondance des modes de jeu et le manque de profondeur du gameplay, trop automatisé, nous conduisent à qualifier ce titre de banale distraction. Parions qu'il squattera davantage vos fonds de tiroir que le lecteur de votre Wii.
- Bande son8/20
Des thèmes musicaux très discrets, des personnages peut loquaces... Rien à souligner ou presque.
- Scénario/
On connaît nombre de jeux gratuits capables de nous amuser beaucoup plus et de nous tenir en haleine de longues heures, ce dont est incapable Sports Island. Le jeu paraît bridé à tous les étages et n'a aucune chance de devenir le party-game de la Wii. Au suivant.