Prévue initialement pour le mois de mars, la sortie de Blue Dragon Plus a déjà été repoussée deux fois par AQ interactive. Le passage d'une console puissante comme la Xbox 360 à la Nintendo DS semble se révéler plus compliqué que ce qu'avaient prévu ses concepteurs. Mais les joueurs apprécieront que l'éditeur ait pris le risque de retarder la commercialisation du jeu, pour se donner le temps de développer une version conforme à la qualité souhaitée.
Blue Dragon Plus s'inscrit dans la droite lignée du scénario de Blue Dragon, sorti sur Xbox 360 au Japon au mois de décembre 2006. On retrouve Shû et ses compagnons d'aventure. Le nouvel épisode est censé se passer un an après les événements qui ont vu la défaite de Néné. Des milliers de cubes, formant des petits mondes, flottent désormais les uns à côté des autres. A l'aide de leur aéronef, Shû et ses amis explorent ces mondes cubiques. Un jour, en visitant des ruines, ils tombent sur un mystérieux adversaire, une espèce de Mécha-Robot d'un type jamais vu, équipé d'une ombre de dragon rouge extrêmement puissante et maléfique. Il est escorté d'une armée de Mécha-Robots plus classiques, du type de ceux que Shû et ses amis ont combattus à maintes reprises un an auparavant. Ils apprennent qu'il s'agit de la "Horobi no Sembei", l'avant-garde de la Destruction.
A la suite d'un combat épique, ils réussissent à repousser leurs adversaires, et poursuivent l'exploration des ruines. Après avoir pénétré dans la cavité d'où semblait surgir l'armée de Mécha-Robots, ils découvrent les traces de la réincarnation de l'âme de Néné (le Boss de l'épisode précédent) dont ils pensaient s'être débarrassé définitivement. Après un court repos, la bande d'aventuriers se reforme et repart explorer les Cubes pour tirer tout cela au clair, et régler son compte au gars Néné une bonne fois pour toutes ! Graphiquement, cette version "Plus" a subi un changement important par rapport au jeu original. La 3D n'est plus, paix à son âme, car le processeur graphique de la Nintendo DS est incapable de produire les images en 3 dimensions de la version 360. A la place, on trouve une 3D isométrique avec des décors et des sprites 2D qui ont été dessinés pour donner une impression de 3D en jouant sur les couleurs et les ombres. Les séquences cinématiques, même si elles sont moins nombreuses que dans l'épisode précédent, sont toujours présentes pour illustrer le scénario.
Le deuxième changement majeur de la version DS, c'est la modification du système de combat. D'un RPG classique, où les adversaires s'affrontent chacun à leur tour, on est passé à un jeu plus proche de la stratégie temps réel, où les déplacements se font librement pendant le combat. Grande nouveauté, les personnages peuvent se déplacer et combattre en même temps. Grâce au stylet, on sélectionne une icône pour donner ses ordres sur le champ de bataille. La première permet d'indiquer un endroit de la carte à rejoindre à un unique membre de votre équipe. La deuxième permet aux membres sélectionnés par le joueur de se déplacer au point indiqué. Et la troisième fait accomplir la même chose à toute l'équipe. En mode combat, les personnages attaquent l'ennemi à proximité automatiquement, au cours de leurs déplacements. Les attaques spéciales utilisent l'ombre du dragon : le héros "mime" l'agression, qui est en même temps exécutée avec une puissance dévastatrice par l'ombre en forme de dragon qu'il a invoquée contre l'adversaire. Pour la lancer, il faut maintenir appuyé un bouton pour remplir une jauge bleue, puis le relâcher pour la déclencher.
Le système d'upgrade des membres de l'équipe reste sensiblement identique à celui de la version 360. Des points sont gagnés suivant le nombre d'adversaires éliminés. Lorsqu'un certain nombre de points est atteint, le personnage voit automatiquement son niveau être augmenté. Il acquiert ainsi de nouvelles attaques spéciales pour son ombre. A la fin d'un combat contre des Mécha-Robots, on peut récupérer des pièces détachées et des circuits intégrés pour se construire ses propres Mécha-Robots, ou les updater. Le nombre de ces pièces est très important : générateur, arme, système de déplacement... Elles permettent de mettre au point de nombreuses variétés de Mécha-Robots, qui se joindront à vous pour combattre l'ennemi. On peut également améliorer un de ses Mécha-Robots en remplaçant une de ses pièces par une plus puissante. Pour cela, le joueur utilise le stylet dans l'écran du bas pour configurer les éléments qu'il souhaite échanger ou ajouter, en reliant entre eux les circuits et pièces souhaités, récupérés sur le champ de bataille. Il décide s'il veut ajouter un poing d'acier redoutable ou plutôt un autre type d'arme, et choisit le pourcentage de la puissance totale du Mécha-Robot attribué à cette pièce.
Hormis le contenu du jeu en lui-même, il est intéressant de s'attarder un peu sur son arbre généalogique qui n'est pas des plus simples. Blue Dragon Plus a été conçu par le studio Mistwalker, fondé (grâce aux fonds de Microsoft) par Sakaguchi Hironobu, le créateur historique de la série des Final Fantasy. Mistwalker ne réalisant que le design et la conception de projets de jeux, l'entreprise n'a pas d'équipes de développeurs et fait appel à des programmeurs externes. Pour ce projet, 2 studios de développement japonais ont été sélectionnés : Brownie Brown, une société montée par des anciens de Square et qui appartient à Nintendo, et Feelplus, créé grâce aux fonds de Microsoft pour aider au développement de Blue Dragon, elle-même filiale d'AQ Interactive, l'éditeur de Blue Dragon Plus. Le développement chaotique de Blue Dragon Plus n'a pas dû être facilité par le recours à 2 équipes de développeurs différentes.
Mais, il est fort probable que Mistwalker veille attentivement à la qualité finale du jeu car, si les ventes du Blue Dragon original ont été un peu décevantes au Japon par rapport à la réputation de ses auteurs, la renommée de ses 3 créatifs (Sakaguchi et son épopée Final Fantasy, Toryama le manga-ka de Dragon Ball et Uematsu, le compositeur préféré de Sakaguchi) a tout de même permis d'accroître sa visibilité. Décliné en dessin animé par le studio Pierrot et en jeux de rôle sous forme de jeux de cartes par Konami, son arrivée sur la DS, la plus répandue des consoles, devrait lui permettre d'étendre considérablement sa notoriété.
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