Inspiré de la dernière série animée actuellement en cours de diffusion sur La 5, George de la Jungle nous arrive sur consoles dans un jeu de plates-formes qui ne fait malheureusement pas honneur au dessin animé dont il est inspiré. Si le style visuel est assez fidèlement restitué, les trop nombreuses lacunes de gameplay rendent ce titre vraiment pathétique.
A l'instar de la dernière adaptation des Simpsons, George de la Jungle ne profite pas vraiment de sa transposition en jeu vidéo pour rendre hommage à la série dont il est issu. Pire encore, il risque de donner une très mauvaise image de George de la Jungle à ceux qui ne connaissent pas du tout le dessin animé, tant le jeu s'avère pitoyable dans sa conception. Cette parodie de Tarzan tournée vers l'humour et la dérision aurait pourtant semblé propice à une adaptation très originale, ou du moins axée sur autre chose que de la plate-forme à l'ancienne comme on n'en fait plus actuellement. Car si les niveaux de jeu sont bien en 3D, la progression se fait suivant un scrolling délimité et empêche le joueur de s'écarter ne serait-ce que d'un millimètre du droit chemin.
Ainsi donc, George est lancé dans des environnements désespérément linéaires et se contente de sauter sur des nénuphars et de s'agripper à des lianes pour avancer à travers une petite dizaine de niveaux seulement. Ne vous attendez pas pour autant à terminer le titre en un temps record. Ce serait oublier qu'il abrite un fourmillement de défauts qui le rendent, la majeure partie du temps, totalement injouable. Ne pouvant que donner des coups de poings mollassons pour mettre KO ses adversaires, George voit sa jauge de vie, ou plutôt sa jauge de bananes, chuter d'un coup sans qu'il ne puisse réagir si jamais un babouin malappris prend l'initiative de l'échange des coups. On recommence alors au début du niveau ou au dernier checkpoint et on se met à taper dans le vide jusqu'à ce que l'ennemi arrive pour être sûr de le frapper en premier. Le rythme du jeu, déjà très mou à la base, devient fatalement très laborieux lorsqu'on réalise que l'ensemble des pièges fonctionne de cette façon et ne laisse aucun droit à l'erreur. On adopte alors la méthode du "par coeur" et on s'échine à mémoriser l'emplacement des endroits délicats pour limiter le nombre de fois où l'on devra recommencer une même étape dans l'espoir fou de la réussir.
Car la difficulté ne vient finalement pas tant des pièges mis en place que des failles de gameplay qui plombent totalement la jouabilité du titre. Un simple double-saut peut vous lâcher au mauvais moment, quand ce n'est pas la technique de l'écrasement qui échoue sans raison. Les mouvements spéciaux à effectuer à certains endroits précis pour interagir avec l'environnement manquent eux aussi de fiabilité, et plus on avance dans les niveaux, plus ces lacunes rendent l'expérience de jeu horripilante. Le comble est atteint au moment d'affronter les boss, comme le singe boxeur qui vous tue en trois coups, le chimpanzé qui vous lance des noix de coco ou encore le serpent qui rôde dans le marais. Ce dernier exemple met d'ailleurs en pratique la technique du lancer-tornade qui consiste à assommer un crocodile pour le faire tournoyer comme l'épreuve du lancer de vaches des Lapins Crétins. Sauf qu'à l'inverse du titre d'Ubisoft, le mouvement doit être réussi au moins cinq fois de suite pour faire descendre la jauge de vie du boss, et tout cela en évitant les pièges de la zone de jeu. D'autres mouvements spéciaux interviennent ainsi de manière ponctuelle, mais rien de tout ça ne donne le sentiment de participer à quelque chose de divertissant. La difficulté inadaptée rebutera immanquablement le jeune public, et ceux qui apprécient la série animée n'y retrouveront ni l'humour ni l'originalité. Les rares mini-jeux proposés sont d'ailleurs d'un ennui mortel, et aucun mode multijoueur n'a été inclus. On passera donc son chemin sans aucun regret.
- Graphismes8/20
Bien que le style graphique respecte à-peu-près celui du dessin animé, le côté stylisé de la réalisation le rend tout de même bien lacunaire et les animations sont lamentables. Le résultat est identique sur Wii et PS2.
- Jouabilité4/20
Aucune inspiration dans le gameplay. On retrouve de la plate-forme dirigiste comme elle se faisait il y a vingt ans, avec des pièges qui ne font que mettre en évidence le manque de précision et la lenteur du soft. Quasiment injouable, ce jeu est un vrai calvaire. La version PS2 se révèle un peu plus abordable grâce aux mouvements spéciaux qui s'effectuent simplement avec les boutons.
- Durée de vie9/20
Les onze étapes de l'aventure comportent quelques mini-jeux bien soporifiques, mais aucun mode multijoueur. Dans son ensemble, le titre se résume à de la plate-forme à l'ancienne, et la difficulté mal dosée risque de rebuter à juste titre les moins persévérants.
- Bande son9/20
La bande-son passe assez inaperçu et on appréciera uniquement le doublage en français des quelques cut-scenes présentes dans le jeu.
- Scénario4/20
Le docteur Scott a perdu les pages d'un rapport et la raison qui pousse George à braver tous les dangers de la jungle est de récupérer chacun de ces précieux feuillets. Quelque chose me dit que n'importe quel épisode de la série fait preuve de beaucoup plus d'inventivité.
L'adaptation de George de la Jungle sur consoles fait sans doute partie des plus navrantes que l'on ait pu voir. Totalement injouable et dépourvu de la moindre inspiration, ce jeu de plates-formes est tellement navrant qu'il nous donne presque envie de nous jeter à corps perdu sur le tout premier Pitfall. Aussi mauvais sur Wii que sur PS2, rien ne justifie l'écart de prix entre les deux versions (20 euros sur PS2 et 40 euros sur Wii).