Quel petit garçon n'a jamais rêvé de devenir policier, pompier ou pilote de courses, voire les trois à la fois ? Ce vieux fantasme de gosse prend corps dans Panique Aux Urgences, un soft au nom un peu trompeur, qui nous laisse choisir notre profession avant de nous lâcher dans une ville en proie à toutes les catastrophes possibles et imaginables.
Panique Aux Urgences n'est pas né de la dernière pluie. Initialement prévu pour débarquer sur PS2 et sur la première Xbox, le titre avait vu son destin contrarié par la mort tragique et prématurée de son papa, Acclaim. Sauvé du désastre par Codemasters, le jeu a finalement trouvé le chemin de la Wii et se prépare à nous faire suer sang et eau sous la blouse d'un ambulancier, l'uniforme d'un policier et la combi ignifugée d'un pompier d'élite. En début de partie, il faudra effectivement choisir votre crémerie avant de vous retrouver dans l'un des quatre petits quartiers qui composent la bien nommée Crisis City. En fait, un seul d'entre eux est accessible au début, mais si vous parvenez à réduire de manière significative la barre de panique avant la fin du temps imparti et ainsi à restaurer la paix dans le quartier en question, vous débloquerez les suivants rapidement.
En fonction du métier que vous aurez choisi, vous vous retrouverez logiquement au volant d'une voiture de police, d'un camion de pompier ou d'une ambulance. Vous devrez alors commencer à sillonner les rues de la ville afin de dégoter des missions (matérialisées par des halos de lumières, comme dans un GTA ou un Saints Row), missions dont le thème dépendra évidemment de votre profession. Au cours de vos pérégrinations, vous pourrez également récupérer tout un tas de bonus, comme ces chronos qui offrent une poignée de secondes supplémentaires, ces réducteurs de panique ou bien même quelques denrées alimentaires. Ces dernières servent en fait à remplir votre jauge de sirène, que vous pourrez utiliser ponctuellement pour prévenir la population de votre arrivée et faire s'écarter véhicules et passants de votre route. Ben ouais, faut pas croire, les rues de Crisis City sont bel et bien remplies de véhicules divers et de passants suicidaires, tous désireux de se coller entre vos pattes de bon samaritain au moment critique pour vous faire perdre du temps.
Les différentes missions proposées se divisent en deux grandes catégories : les courses et les mini-jeux. Les premières s'avèrent tout à fait classiques et en dépit de quelques variantes, consistent généralement à partir d'un point A pour rallier un point B. Le tout en suivant tant bien que mal la direction indiquée par une flèche de direction placée en haut de l'écran. A ce titre, notez que si l'on se perdra un peu lors d'une première session de jeu, la petitesse de chaque environnement fait qu'on se repérera rapidement après seulement 5 minutes de conduite. Car Panique Aux Urgences, même s'il affiche des décors chamarrés, vivants et agréables, n'offre au final qu'une aire de jeu particulièrement réduite, loin de celle proposée par un soft tel que Driver : Parallel Lines sur le même support. Cela dit, l'optique est ici totalement différente et se focalise sur le fun et les activités délirantes. Très rythmé, le jeu propose ainsi une bonne tripotée de mini-jeux qui, comme indiqué précédemment, changeront en fonction de votre profession du moment.
Tirant parti des fonctions de détection des mouvements de la Wiimote, ces activités demanderont par exemple à un ambulancier de pratiquer un massage cardiaque, ou de faire sortir une mouche de l'estomac d'un patient en train de suffoquer. Le policier devra quant à lui désamorcer des bombes, rebrancher les câbles d'un feu routier devenu fou, avant de partir capturer des malfrats. Quant au pauvre pompier, il lui sera demandé d'éteindre quantité d'incendies et de veiller à ce que les malheureux habitants d'un immeuble en proie aux flammes ne finissent pas par s'écraser lamentablement sur la chaussée. Présentées comme cela, ces activités semblent tout à fait divertissantes, mais le jeu n'en comprend qu'une petite trentaine, souvent très semblables les unes aux autres et répétées inlassablement toutes les 30 secondes. Très vite, on aura donc l'impression de tourner en rond dans Crisis City et de refaire encore et encore les mêmes gestes. Un manque de variété dommageable qui fera rapidement naître un ennui dont on ne pourra plus se départir, même en tentant de pratiquer les mini-jeux en multijoueur.
- Graphismes13/20
Une ville en cel shading animée, remplie de jolies couleurs et d'automobilistes mollassons qui pourtant, n'hésitent pas à vous faire des appels de phare frénétiques et désespérés lorsque vous leur coupez la route. Tout cela confère à Panique Aux Urgences une atmosphère sucrée et rafraîchissante.
- Jouabilité9/20
La conduite des différents véhicules est agréable et intuitive, malgré des accélérations parfois un petit peu trop brutales. Les sensations se rapprochent un peu de celles procurées par Crazy Taxi. Mais malheureusement, l'aire de jeu proposée est trop réduite, et les différentes activités, bien que plaisantes à pratiquer à la Wiimote, trop semblables pour nous éviter de sombrer dans le sommeil.
- Durée de vie6/20
Quel que soit le mode de difficulté choisi, Panique Aux Urgences ne vous opposera guère de résistance. Avec 4 zones de petite taille, une trentaine de mini-jeux dont au aura rapidement fait le tour - au point même de risquer une overdose - ainsi qu'un multijoueur anecdotique, le titre ne vous retiendra pas plus d'un après-midi.
- Bande son12/20
Une musique et des bruitages sympatoches contribuent à donner vie à l'univers de Panique Aux Urgences. C'est mignon, sans plus.
- Scénario/
Partant pourtant d'un concept pour le moins attirant, Panique Aux Urgences tombe malheureusement bien vite dans le piège de la redondance. Amusant quelques minutes, le soft de Supersonic s'essouffle en se contentant de resservir encore et encore les mêmes mini-jeux jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il conviendra néanmoins aux plus petits, le temps d'un mercredi après-midi, mais ne tournera probablement pas plus longtemps que ça dans la console. Dommage, nos vieux rêves de gosses méritaient sans doute un petit peu mieux.