Après une mouture Xbox exceptionnelle et son director's cut, sobrement sous-titré "Black", Ryu Hayabusa revient égayer nos consoles next-gen. Enfin surtout la 360 hein, exit le Sigma développé par une équipe alternative pour la PS3, la vraie suite de Ninja Gaiden avec Tomonobu Itagaki aux manettes est une exclu pour la console de Microsoft. Invités à nous essayer au titre sur une version bien avancée, nous n'avons pu résister à l'envie de dessouder du quidam à grands coups de katanas.
Dès les premières secondes on reconnaît la patte de la Team Ninja. Les développeurs de la série des Dead Or Alive font une fois de plus dans la démesure puisque l'introduction du jeu nous présente Sonia, une jolie brune aux formes plus qu'avantageuses (ça veut dire des seins gigantesques !). La belle est à la recherche de Ryu et questionne un vieil homme lorsqu'elle est attaquée par une bande de ninjas. Hayabusa se pointe, mais trop tard, Sonia est enlevée. Il ne saura ce qu'elle lui voulait que s'il parvient à la libérer. Enoncé comme cela, ça ne fait pas rêver. Mais je vous assure que manette en mains, on se fiche bien du prétexte, d'autant que l'on n'a pas le temps de réfléchir à ce qu'il vient d'arriver que des hordes de ninjas nous attaquent. Armé de son Katana, Ryu Hayabusa est vif comme l'éclair, précis comme une horloge et efficace à souhait. Les commandes répondent à la perfection et le ninja virevolte, esquive et enchaîne les combos à la manière d'un Dante au meilleur de sa forme.
Un coup fort (qu'il est possible de charger pour déclencher un combo dévastateur), un coup faible et rapide qui oblige ses ennemis à la parade, et quelques shurikens bien placés composent l'essentiel de votre attirail offensif. A l'instar de son ancêtre Shinobi, Ryu possède aussi des pouvoirs magiques, dont l'utilisation est limitée, au cas où le combat classique deviendrait trop périlleux. Et ces situations arrivent vite, très vite. Ninja Gaiden II tire autant son gameplay des chambaras japonais (longs métrages de sabre nippons) que des films d'arts martiaux made in Honk Kong. Les combats à l'arme blanche sont légion et les chorégraphies ne sont pas sans nous rappeler la série SoulCalibur de Namco. Petite nuance cependant, dans Ninja Gaiden II, vos adversaires attaquent toujours en groupe de 3 à 8 individus. Comme ces derniers sont des ninjas comme vous, ils maîtrisent vos techniques sur le bout des doigts. Ils parent, contrent, etc… En plus ils sont vraiment motivés, même avec un bras ou une jambe en moins, ils continuent à vous harceler ! Et pendant que vous vous acharnez sur un quidam, un autre vous attaque dans le dos ou sur le côté pendant qu'un troisième vous bombarde de shurikens à distance. Il va donc falloir oublier les techniques de petits joueurs qui mettent à profit la garde plus de cinq secondes ou le bourrinage intensif d'un seul adversaire. A l'instar d'un Bruce Lee aux prises avec une bande de mafieux, il faut en permanence changer de cible pour maintenir la pression sur les vilains et éviter au maximum une position statique.
Le niveau de difficulté des jeux de la série Ninja Gaiden a toujours été diablement élevé. Et ce n'est pas l'ajout d'un mode « facile » qui devrait changer beaucoup de choses avec cette prochaine mouture. La caméra, quoi que mieux gérée que dans les précédentes versions, reste un handicap pour apprécier le combat et les positions exactes des multiples adversaires. Ceci étant dit, on se rend compte que si les armes (katanas, tonfas, griffes, épées, lances…) et les capacités de son ninja évoluent, ce qui fait vraiment la différence dans Ninja Gaiden, c'est l'apprentissage du joueur. Rarement un jeu a demandé autant de « skills », de mouvements d'attaque, de combinaisons ou d'esquives sortis à la frame d'animation près. Mais ce qui peut rebuter de prime abord (mourir tous les deux mètres, ça énerve, forcément), rend ce jeu jouissif pour peu que l'on s'y attarde. On s'améliore, on meurt moins souvent, on sort des combos impressionnants (que l'on peut enregistrer à la manière du mode Forge de Halo 3), et on prend confiance en soi jusqu'à ce que l'on tombe sur un boss qui nous lamine sans que l'on n'ait pu le toucher. Si ce genre d'expérience vous tente, si piquer une petite tête dans le monde merveilleux du hardcore gaming ne vous effraie pas, alors réservez votre copie dès aujourd'hui. Ninja Gaiden II ne réinvente pas le genre mais il le sublime.