Si Saints Row 2 aurait dû prendre la place de vedette du Gamers Day de THQ, il s'est sans l'ombre d'un doute fait voler la couverture par Darksiders, le beat'em all de Vigil Games qui nous avait déjà fait forte impression l'année dernière à l'E3.
Il faut dire qu'aux commandes de Darksiders : Wrath Of War, on ne trouve pas n'importe qui. Comptant parmi les fondateurs du studio, Joe Madureira est un auteur de comics dont le CV a de quoi faire pâlir, le monsieur s'étant fait connaître, notamment, par son travail sur les X-Men dont il avait opéré un changement de design. Alors fatalement, Darksiders ne manque pas d'attirer le regard pour le garder ensuite collé à lui. Ce qui tombe plutôt bien puisque le titre n'était malheureusement pas jouable. Et c'est bien dommage, parce qu'il donne sacrément envie de coller ses pattes avides sur le pad.
Avant toute chose, une piqûre de rappel s'impose sur le scénario de ce titre dont on a guère entendu parler depuis un an. Comme son design le laisse comprendre, Darsiders se déroule après l'Apocalyspe, ou en tout cas, un simulacre de fin du monde provoquée par les Destroyers dont on ne sait pas grande-chose. Attirés par les événements, les principaux protagonistes du Jugement Dernier se précipitent sur Terre et commencent à se mettre sur la tronche. Ces joyeux lurons, ce sont bien entendu les Anges et les 4 Cavaliers de l'Apocalypse qui retourneront rapidos chez eux après avoir compris qu'ils se sont fait avoir. Tous sauf un, War qui reste bloqué sur Terre et se retrouve pris dans le combat des Anges et des Destroyers. Un affrontement épique qui ravage la planète. Avec un tel pitch et un design signé par Joe Madureira, le premier contact avec Darksiders est assez saisissant, le titre offrant une esthétique de fin du monde des plus soignées et surtout tout aussi spectaculaire qu'un God Of War. Peut-être même plus puisque le titre de Vigil est bien plus ouvert, se dotant d'une démesure qui ferait parfois presque passer le pauvre War pour un nain. Si le niveau présenté mettait l'accent sur les ruines d'une ville dévastée, on se souviendra également de ce passage dans une cathédrale gigantesque au sein de laquelle combattaient un énorme dragon et une créature supposément angélique mais pas particulièrement souriante et tout aussi immense que son adversaire. Là encore, il y avait dans cette mise en scène quelque chose de God Of War, mais en encore plus bluffant.
D'un Cavalier de l'Apocalypse dont la spécialité est la destruction par la guerre, on s'attend évidemment à un conséquent potentiel de mise à sac. A raison puisque le très grincheux War est loin de manquer de ressources. Capable d'enchaîner des combos dévastateurs s'achevant par des finish moves sanglants, War a une certaine prédilection pour le recours à son épée d'une dimension affolante qu'il délaisse parfois pour une arme à feu plus commode dans les affrontements à distance. L'idéal lorsque l'on souhaite nettoyer les démons mineurs qui servent de renforts à l'un des monstres gigantesques que l'on devra affronter, parfois en ayant recours aux désormais incontournables séquences contextuelles. Outre cette épée et ce flingue de l'enfer, War aime à se servir de ce qui lui tombe sous la main. Poteau, voiture, pans de murs, tout est bon pour fracasser de l'Ange ou du Destroyer.
Mais le charme de Darksiders ne vient pas simplement de son aspect beat'em all surprotéiné. Afin de se démarquer du genre, le titre laissera de côté la linéarité si typique dans les jeux de baston et adoptera un caractère plus aventureux composé d'une bonne grosse dose d'exploration ponctuée de donjons dont la durée devrait avoisiner l'heure et demie. Ainsi, War fera souvent appel à son cheval (qui surgira du sol) afin de raccourcir ses trajets et ne manquera jamais d'employer les ressources de cette monture capable de charger comme un éléphant contrarié dont on aurait fourré la trompe de pili-pili. Cette part d'aventure ne sera pas un simple gadget mais bien une composante à part entière du jeu intiment liée aux combats eux-mêmes. En massacrant ses ennemis, War collectera des âmes qui lui donneront accès à de nouveaux items et compétences, autant de petits plus qui finiront par lui ouvrir de nouvelles portes. Nul doute que si les développeurs parviennent à allier cette exploration à la mise en scène poussée qu'on a pu voir à l'oeuvre, Darksiders risque de faire de l'ombre aux ténors du genre. Pour l'instant en tout cas, on n'hésitera pas à parier sur ce cheval infernal.