Vous n'avez pas écouté mes conseils, vous avez quand même acheté Winx Club : Mission Enchantix et après l'avoir revendu, vous vous demandez bien quoi faire ? Eh bien tant pis pour vous, ça vous apprendra. Bon, maintenant, que les remontrances sont passées, j'espère que vous allez me prendre un peu plus au sérieux quand je vous dis que Kira Kira Pop Princess ne vaut pas grand-chose sous ses épaisses couches de vernis.
Kira Kira Pop Princess n'est pas véritablement un jeu vidéo dans le sens où le seul élément vidéoludique (le jeu de danse) ne constitue nullement la partie la plus importante du titre. C'est à ce point marquant qu'il est possible d'opter en début de partie pour deux modes de difficulté (Facile ou Normal), le premier demandant simplement au joueur d'appuyer sur l'écran tactile pour faire bouger le personnage durant les phases de rythme. Non, ce qui ressort de ce soft tient au fait que les développeurs ont tout misé sur un univers kawaï en utilisant tous les codes des mangas Shojo, ouvrages à destination des jeunes demoiselles. On ne sera donc pas étonné de retrouver un univers uniquement peuplé de fifilles toutes plus mimies les unes que les autres dont le but dans la vie est de s'habiller à la dernière mode et de briller sur les dance-floor.
En somme, le parallèle avec les adaptations de Winx Club est évident puisque si Mission Enchantix, pour ne citer que ce dernier, incluait un mode Beat'em all, c'est bel et bien le fait de jouer à la poupée virtuelle qui importait le plus. Pourtant, Kira Kira Pop Princess va encore plus loin dans la "niaiserie" en faisant surjouer ses idoles de pixels qui ne perdent pas une occasion de sautiller à la fin de chaque dialogue, de prendre des poses pour bien faire passer leur ressenti, etc. Au final, tous les codes graphiques des animes japonais pour adolescentes sont bien là et il ne sera donc pas rare d'avoir droit durant une conversation à un temps nuageux pour symboliser la déception ou une pluie d'étoiles pour bien faire comprendre à qui de droit que Julie, Monique, Suzanne ou toutes leurs copines sont contentes. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Si la version française a troqué les patronymes nippons contre des prénoms plus occidentaux, le design des fillettes est en tout point marqué par une imagerie japonaise. Design Super Deformed, yeux prenant les ¾ du visage, costumes branchés, rien n'a été oublié. C'est bien beau tout ça mais quel est le but de Gabrielle, la jeune demoiselle qui vient d'arriver à Arc-en-Ciel, une ville située entre l'Ile aux enfants et la chocolaterie de Willy Wonka ?
Eh bien, la jeune Gaby va devoir se faire des copines en écumant les différents quartiers de la cité pour gagner en popularité après avoir hérité du club Angela de la Colline Blanche. Pour se familiariser avec son nouveau foyer, la nunuche pourra compter sur ses amies Anne et Elvira qu'on jurerait tout droit sorties de Disgaea. Pour le reste, et afin de faire avancer le semblant d'histoire du mode principal, vous aurez simplement à visiter la ville scindée en plusieurs zones. Dans chacune d'entre elles, vous pourrez vous rendre dans un club pour affronter une mistinguette (et ainsi gagner de l'argent), dans un magasin pour acheter des fringues, jouer à une sorte de Gashapon afin d'obtenir un cadeau ou prendre une photo souvenir devant un monument représentatif du quartier. Le butsera alors d'obtenir de plus en plus de fric pour s'acheter de plus en plus de tenues. Ensuite, en revenant à votre appart, vous pourrez changer complètement de look.
C'est d'ailleurs un des points forts de Kira Kira Pop Princess qui propose des dizaines de personnages pour le prix d'un. En effet, sachant qu'il est possible de changer de coiffure, de haut et de bas, de rajouter des accessoires, vous pouvez modifier votre apparence du tout au tout. Précisons enfin que c'est également dans votre loft que vous pourrez jeter un oeil à votre profil, sauvegarder... Cerise sur le gâteau, il sera aussi question d'échanger par le biais du Wi-Fi des tenues, des photos ou même des adresses avec toutes vos copines. Bien entendu, rien ne vous empêchera de bouger votre popotin avec une amie pour savoir si vous avez le rythme dans la peau. Ici, vous devrez alors choisir une chanson, retourner la console à la verticale puis appuyer ou faire glisser le stylet (de droite à gauche ou de haut en bas) au bon moment sur une des trois zones de l'écran afin de ne pas perdre le tempo. Rien de bien compliqué même si je n'ai pas vraiment capté le système de notation finale très élitiste me gratifiant généralement d'un D+ alors que j'avais un maximum de très bons pas de danse. M'enfin, comme je le disais plus haut, ce n'est pas le plus important dans l'histoire, même si pour se vêtir, il faut de l'argent et donc gagner des concours de danse. A vous de voir maintenant si vous pensez que le jeu en mérite la chandelle monnayée à 35 euros.
En raison d'une incompatibilité entre notre appareil de capture et le jeu, les screens de ce test viennent de chez l'éditeur.
- Graphismes11/20
Le design des gamines est craquant de même que leurs mimiques. Les codes des mangas sont ici utilisés pour représenter la moindre expression des fillettes et si on ne sait plus où donner de la tête avec tous ces vêtements et accessoires, on restera quand même objectifs en précisant que, sorties des jeunes filles (en tout bien, tout honneur), il n'y a pas grand chose à se mettre sous la rétine.
- Jouabilité9/20
Le seul élément requérant un peu de dextérité est à chercher dans les concours de danse. Si vous ne voulez pas vous embêter avec ça, optez pour le niveau Facile demandant simplement de toucher l'écran pour garder le rythme. Le mode normal, lui, sollicitera un peu plus d'attention de votre part vu que vous devrez faire glisser le stylet ou taper au bon endroit, au bon moment. Cependant, malgré la simplicité d'ensemble, le résultat est parfois peu probant et nous laisse dubitatifs quant aux résultats. Le reste du gameplay tournant autour d'achats de fringues ou de prises de photos, on passera cordialement à la suite sans s'appesantir sur ce point.
- Durée de vie9/20
Si vous accrochez au côté "customisation", vous risquez de passer des heures à acheter des vêtements, coiffures ou autres accessoires afin d'essayer les multiples possibilités de relooking. D'autant plus intéressant qu'il est permis d'échanger vos photos ou tenues par le biais du Wi-Fi. Mais dans l'absolu, le mode Histoire est très loin d'être intéressant à moins de carburer au Shojo.
- Bande son9/20
Si plusieurs styles de musiques sont présents (rock, classique, hip-hop, jeux vidéo), les compositions ont toutes pour point commun d'être mauvaises. Manquant de rythme, de pêche et de consistance, il est difficile d'accrocher d'autant que les cris et les chorégraphies des jeunettes ne s'accordent quasiment jamais avec les chansons sur lesquelles elles se trémoussent.
- Scénario/
Quand Candy se rend à son premier Teknival...
Non d'une Petoko que ce jeu est kawaï, frais et entraînant... Dommage que le seul élément vidéoludique se montre si peu concluant. En l'état, Kira Kira Pop Princess ne s'adresse finalement qu'aux jeunes demoiselles et aux geeks désireux de reluquer des gamines shootées aux amphétamines s'extasiant pour n'importe quoi (couleur de gloss non conforme, nouvelle pose de gourdasse mettant en valeur le dernier body kaki acheté, etc). Gosford, si tu me lis...