Jadis premier format à profiter des aventures du célèbre duo composé du Lombax et du petit robot, la PS2 ne doit aujourd'hui plus que se contenter d'un portage PSP. La Taille Ca Compte passe donc au format supérieur après avoir enchanté les joueurs portables.
Aux antipodes de ces héros de plates-formes comme Mario qui n'ont besoin que d'un arrière-train endurci pour écrabouiller leurs ennemis de façon barbare et peu élégante, Ratchet est plutôt de ceux qui raffolent d'accessoires bidouillés avec sournoiserie. Aidé par son acolyte Clank, le robot raffiné à l'intelligence surdéveloppée, le Lombax se passionne pour la mécanique et ne jure que par les armes lourdes aux concepts improbables, surtout si elles restent améliorables à volonté. Ainsi, bien que son outil de prédilection reste la clé à molette spécialisée dans le déboulonnage des ennemis mécaniques, Ratchet ne dispose pas moins d'un arsenal à toute épreuve. Outre les armes relativement classiques comme le Brûleur ou le Lacérator, la panoplie du parfait Ratchet comporte, entre autres, un aspiro-canon capable de recracher les petits ennemis comme des balles et le Tremblator cracheur de graines. Imaginez une bonne douzaine d'armes lourdes dans ce genre-là, et vous aurez une idée assez précise de ce qui vous passera entre les mains tout au long du jeu. N'oubliez pas non plus que tout cet arsenal est évolutif et que vous pourrez régulièrement améliorer son efficacité en augmentant le niveau de maîtrise de chacune de ces armes aussi puissantes que tordues.
L'équipement de Ratchet comporte par ailleurs une pléthore de gadgets insensés, comme le Germinator qui permet d'arroser les plantes polymorphes pour les conduire dans des endroits où elles pourront se transformer en toutes sortes de choses. L'hyperswing peut également faire office de liane pour se balancer dans les airs, tandis que le rayon réducteur sera réservé aux cas extrêmes exigeant un rétrécissement de la taille de votre personnage. On trouve ainsi une bonne vingtaine d'accessoires et de pièces d'armure à équiper qui modifient l'apparence de Ratchet. Pour autant, Clank n'est pas en reste puisqu'il est également jouable dans cet épisode et que plusieurs niveaux lui sont exclusivement dédiés. Il lui faudra, par exemple, se faufiler dans des espaces étroits pour activer des mécanismes en donnant des instructions à une horde de robots-gadgets qui ne le quittent pas d'une semelle. Ces alliés de fortune vous seront particulièrement utiles pour attaquer les ennemis ou mettre en route certains objets, sachant que tout se fait via un système d'ordres simples facile à utiliser. Ces sous-niveaux avec Clank comportent d'ailleurs pas mal de subtilités, et apportent un peu de fraîcheur à la progression.
Mais quand Ratchet sort l'artillerie lourde, ça se passe aussi au niveau technique, puisque le soft se paye le luxe d'intégrer de nombreuses cinématiques en images de synthèse, complétées par un doublage intégral en français. Ces séquences narratives soulignent à merveille le caractère opposé des deux héros, et brillent aussi par leur humour et leur mise en scène impeccable. Les phases de jeu n'ont heureusement rien à leur envier, même si le titre souffre de quelques problèmes techniques assez grossiers, en partie liés au fait qu'il s'agit d'un portage PSP vers PS2. Une transition pas toujours supportée par de genre de titre. Parfaitement jouable en dépit de sa variété, cet opus ne pose aucun problème de gameplay en dépit de gros soucis de caméras que l'on ne parviendra jamais à corriger. De son côté, la visée automatique apporte un certain confort qui se retrouve d'ailleurs dans la possibilité de switcher rapidement entre les armes via un menu rapide.
La progression est pertinente mais pas toujours facile, ce qui n'est pas pour autant un problème dans le sens où les niveaux comportent de nombreux points de passages. Les défis optionnels sont certainement ce qui reflète le mieux la variété des phases de jeu proposées, et constituent des moments de détente privilégiés offrant parfois un sérieux challenge. Les épreuves s'échelonnent suivant une difficulté progressive, et s'inspirent de titres aussi distincts que Lemmings ou Destruction Derby. Dans le même style, vous devriez apprécier les courses en skyboard, les descentes dans les glisso-verrous et les phases de shoot spatial aux commandes du mécha Clank géant. Vous voyez que ce nouveau Ratchet ne fait pas les choses à moitié en terme de contenu, y compris pour tout ce qui concerne les challenges en marge de l'aventure principale. Il faudra en effet redoubler d'efforts pour dénicher la totalité des boulons de titane indispensables pour acheter les costumes spéciaux de Ratchet. Et n'oublions pas les parties proposées en multijoueurà deux.
- Graphismes14/20
Le portage a quelques peines à passer et le titre est techniquement parfois décevant. Si elle conserve le charme et l'identité qui la caractérisent, la série connaît un petit coup de moins bien, la faute à la grossièreté de certaines textures et à des effets mal maîtrisés. Tout ceci ne ternit cependant pas la prestation générale qui profite toujours de la variété des planètes et des ennemis que l'on rencontre au fil de l'aventure.
- Jouabilité14/20
En dehors des énormissimes problèmes de caméras impossibles à corriger en dépit de la présence de plusieurs configurations possibles et de phases à véhicules souvent indigestes, ce nouvel opus demeure parfaitement jouable. La progression se fait d'un trait, sans prise de tête, avec un rythme toujours aussi soutenu. Notons la présence davantage d'armes et gadgets dans cette version PS2 que sur PSP.
- Durée de vie15/20
Il suffit d'à peine 10 heures pour voir le bout du solo, ce qui est largement suffisant. Ajoutez à cela un mode 2 joueurs qui permet de jouer en face-à-face ou en coopération.
- Bande son16/20
La qualité du doublage fait une nouvelle fois des merveilles. Les musiques sont en parfaite adéquation avec l'ambiance des différentes planètes et contribuent à l'excellente ambiance du soft.
- Scénario12/20
Pas grand chose à signaler au niveau du scénario qui s'articule toujours autour du paradoxe entre le courage et la ténacité de Ratchet et Clank d'un côté et la lâcheté du Capitaine Qwark.
S'il frôlait l'excellence sur PSP, La Taille Ca Compte se contente du minimum sur PS2, tout en insistant sur tout ce qui caractérise un bon jeu d'action/plates-formes. Techniquement un peu flemmarde, cette version sera un bon moyen pour les joueurs PS2 de revenir à un schéma plus classique après un Gladiator certainement trop bourrin.