A quelques semaines de sa sortie, nous avons pu jeter un coup d'oeil à Condemned 2. Dans la continuité du premier, il vaudra mieux éviter d'y jouer passées certaines heures de la nuit dans un grand manoir perdu dans la campagne, surtout si vous êtes cardiaque.
Condemned 2 débute onze mois après la fin du premier opus. On retrouve le héros de l'aventure d'origine, Ethan Thomas, qui a donné sa démission de l'Unité des Crimes en Série. Comme on s'en rend compte dès les premiers instants du jeu, il porte un pansement en lieu et place du doigt qu'il s'est fait arracher dans le premier volet, continuité oblige. Continuité toujours au niveau de l'ambiance, glauque à souhait. Metro City est toujours une ville crasseuse, mal éclairée voire pas éclairée du tout et sur laquelle pèse une ambiance de menace lourde. C'est dans ces bas-fonds qu'a échoué Ethan Thomas, devenu clochard. Mais les dirigeants de son ancienne unité ne vont pas tarder à se rappeler à son bon souvenir afin qu'il leur prête main-forte pour enquêter sur la disparition de son ancien coéquipier.
Le niveau que nous avons pu voir se déroule dans un hôtel devenu le rendez-vous des drogués du quartier. On vous avait prévenu : comme son prédécesseur, Condemned 2 ne fera pas dans la dentelle. Avec deux autres membres de l'équipe d'intervention, Ethan Thomas cherche des traces du disparu tout en faisant face aux attaques des habitants des lieux qui n'apprécient pas vraiment qu'on les dérange. Puisqu'on en parle, sachez que les combats constituent la plus grande partie des innovations de ce nouvel opus. Les armes à feu sont un peu moins rares que dans le premier Condemned mais ne comptez pas trop sur elles. Il faudra leur préférer les divers objets contondants récupérés dans les décors : battes de base-ball, gourdins cloutés, conduits divers arrachés aux murs, briques...
Mais malgré la présence de toute cette quincaillerie, Condemned 2 fera quand même la part belle aux combats à mains nues. Les développeurs de Monolith ont ajouté plusieurs systèmes de combinaisons qui offrent une efficacité accrue dans la distribution de mandales. En enfonçant le joystick de gauche tout en tapant, on pourra par exemple déclencher des crochets dévastateurs, qu'on tienne une arme ou pas. Autre subtilité : réagir à des suites de touches qui s'affichent à l'écran. Cela permet de frapper jusqu'à achever son adversaire sans jamais perdre la main. Mais toute erreur se paye cash. Seule solution dans ce cas : parer les coups en appuyant au bon moment sur la touche idoine. Ce n'est pas toujours facile à évaluer dans la semi-obscurité qui baigne le rendu à l'écran. Dans certains combats, on peut même s'emparer de l'agresseur et le maintenir le temps d'aller, par exemple, lui enfoncer la tête dans une télévision. Oui, ces phases sont très brutales pour l'électroménager. Donc, si vous voulez épargner ces objets, vous pourrez également briser la nuque de votre ennemi.
Mais Condemned 2 n'est pas qu'un FPS où on élimine des méchants pas beaux à tour de bras. Ethan Thomas est là avant tout pour enquêter en se servant d'une gamme de matériel high-tech : lampe à ultraviolet pour déceler des indices invisibles à l'oeil nu, détecteur de son très utile pour se diriger vers certains objectifs de mission, etc. Au fur et à mesure de ses constatations, Ethan sera interrogé par un agent de l'Unité resté au bureau. Il faudra répondre à ses questions en choisissant la réponse la mieux adaptée au sein d'une courte liste de possibilités. Si les réponses sont pertinentes, le héros obtiendra de bonnes notes qui permettront de déverrouiller des accessoires très utiles pour la suite comme un coup de poing américain qui lui conférera un certain avantage dans les bagarres. Précisons que, selon les représentants de Sega qui nous ont accompagnés durant ce premier contact, l'enquête devrait être moins dirigiste que dans le premier volet. Les connaisseurs diront que cela ne devrait pas être trop difficile...
Bien que nous n'ayons pas pu explorer cette partie, Condemned 2 proposera également un mode multijoueur. Ces parties à plusieurs demanderont, par exemple, qu'on mène une enquête tout en affrontant les autres joueurs connectés. Voilà qui promet d'être intense. Dans l'ensemble, ce deuxième Condemned ne trahira pas le premier. Bien au contraire, il a été pensé pour aller plus loin dans certains aspects très caractéristiques de ce jeu qui sait si bien distiller un malaise palpable. Ceci dit, âmes sensibles ne pas s'abstenir tant la qualité semble au rendez-vous aussi bien au niveau du scénario qu'en ce qui concerne l'ambiance graphique.