Alors que les supporters de l'Europe entière débattent des chances de leur club favori de ne pas ressortir bredouille de la saison en cours, PES 2008 n'en est qu'à l'échauffement sur Nintendo DS. Un retard conséquent sur l'actualité footballistique qui risque de se transformer en mauvaise habitude, le support demeurant très largement secondaire dans l'esprit de Konami, comme dans celui d'autres éditeurs. PES 2008 sur Nintendo DS, c'est un peu le foot du pauvre...
Comment mieux démontrer qu'un titre ne fait pas des priorités autrement qu'en accusant un retard déraisonnable sur les délais de sortie et en développant un clone du précédent opus ? PES 2008 débarque sur Nintendo DS sans ambition aucune, si ce n'est celle de squatter les rayons de la grande distribution, s'appuyant sur le nom d'une prestigieuse licence, en perte de vitesse certes, mais éternellement synonyme de référence. Tout en ayant un charme certain et des bases solides profitant de l'expérience de la série sur d'autres supports, cette version tend donc nettement à la suffisance et vers du vrai réchauffé. Comprenez qu'il faudra chercher les innovations ailleurs et que le public visé par ce titre est davantage celui qui se contente de peu, tant en termes de contenu que de gameplay. Certainement plus orienté simulation que n'importe quel autre jeu de foot sur consoles portables, PES 2008 n'en est pas moins assez basique, répétitif et surtout mou du genou. Ce n'est pas non plus le meilleur exemple de l'exploitation des fonctionnalités exclusives à la machine.
Comme la saison passée, PES 2008 a le mérite d'être on ne peut plus complet en termes de choix de sélections nationales avec une cinquantaine de pays disponibles d'entrée dans la base de données. Une exhaustivité qui n'est pas la même quant au nombre de clubs au rendez-vous puisqu'on n'en dénombre qu'une douzaine sous licence (Bayern Munich, Celtic Glasgow, FC Porto, Glasgow Rangers, Inter Milan, International, Juventus Turin, Lazio Rome, Milan AC, Newcastle, River Plate, Tottenham) plus trois autres sous des noms fictifs (Barcelone, le FC Valence et le Real Madrid). Des limites qui sont amplifiées par l'impossibilité d'éditer les tactiques et formations à d'autres moments qu'avant une rencontre. Les menus d'édition se limitent à la modification des noms des joueurs et des équipes ou à la formation originale composée des désormais célèbres Castolo et autres Minanda, utilisée dans le mode Tour du Monde. Grossièrement, ce sont les mêmes fonctionnalités qui sont au rendez-vous et les mêmes possibilités qui font défaut, comme les transferts, étonnamment oubliés. Une option qui n'aurait de toute façon, convenons-en, guère d'utilité au vu du contenu très succinct du jeu.
Les modes de jeu sont rigoureusement les mêmes qu'il y a douze mois : un entraînement libre ou sur coups de pied arrêtés, des matches amicaux, un réseau jusqu'à quatre avec autant de cartouches ou jusqu'à deux sur une seule cartouche, une coupe Konami et le Tour du monde. De quoi trouer des gardiens abandonnés par leur défense quelques heures tout au plus. Car au-delà de ses limites de base, PES 2008 a le défaut majeur d'être beaucoup trop simple à maîtriser, même en difficile et face aux meilleures formations de la planète. Le jeu développé sera forcément stéréotypé, la faute à des joueurs qui ont tendance à effectuer inlassablement les mêmes courses et à une IA qui rompt toujours de la même façon. Si les passes en profondeur ont souvent peu de chance d'aboutir, un enchaînement de passes en diagonale suffira à déstabiliser des défenses un peu trop adeptes du marquage individuel. Pourtant, tout ne va pas dans le sens des attaquants. Par exemple, l'utilisateur aura toutes les peines du monde à reprendre des centres de volée ou de la tête, le timing nécessitant une précision diabolique. L'histoire se répète, les tares n'ayant pas été corrigées, pas plus que la sous-exploitation du stylet et de l'écran tactile de la machine, réduits à régler le degré offensif de l'équipe pendant les matches, à orienter la caméra des ralentis ou à tirer les penalties...
- Graphismes8/20
Une réalisation toujours un peu miniature qui tend à hacher les animations des protagonistes et une chute de framerate malvenue sur coups de pied arrêtés font de PES 2008 un jeu techniquement moyen. Il se permet même de stagner et d'offrir un rendu à peine supérieur à ce qu'un GBA serait capable de faire.
- Jouabilité11/20
Si la construction du jeu est assez nettement supérieure à la moyenne constatée sur Nintendo DS, elle reste très stéréotypée et dépend en partie des erreurs défensives de l'IA adverse. Inutile d'être très exigeant au niveau du gameplay, certes agréable et très accessible mais en grand manque d'originalité, la faute à un côté technique largement délaissé.
- Durée de vie6/20
Investir dans PES 2008, c'est faire le choix d'opter pour une simulation sportive dont on fera le tour en quelques petites heures. Le gros point fort de cette version est de pouvoir jouer jusqu'à deux sur une seule cartouche et quatre avec autant de cartouches. En solo, l'intérêt est moindre et le contenu honteusement calqué sur PES 6.
- Bande son5/20
Le supporters ont la fâcheuse tendance à prolonger la minute de silence d'avant-match pendant toute la rencontre. Du coup, c'est une ambiance d'entraînement à huis-clôt qui règne sur la pelouse. Même Christian Jeanpierre ne prend la peine d'intervenir que sur les buts...
- Scénario/
PES 2008 n'a rien de plus ou de moins que PES 6, c'est simplement sa copie conforme douze mois plus tard. Du coup, les critiques sont les mêmes. Contenu médiocre, jouabilité accessible mais répétitive, ambiance sonore oubliée... Rien qui ne justifie son achat, déjà six mois après le début de la saison 2007-2008...