Fidèle à la tradition, le nouveau Need for Speed se décline sur portable après avoir vrombi dans nos cossus séjours. Les versions de salon de ProStreet se sont d'ailleurs révélées assez moyennes, alors qu'en est-il sur PSP ? Le jeu va-t-il s'offrir le podium ou, au contraire, partir à la faute à fond à fond à fond dans les graviers ? Le suspense est à son paroxysme.
Comme ses consoeurs de salon, cette version portable de ProStreet abandonne les environnements urbains ouverts pour revenir tourner sur circuits fermés. Ce n'est pas forcément la meilleure idée qu'ait eue la série, surtout que les tracés ne sont pas toujours très inspirés. Il faudra pourtant les parcourir dans tous les sens dans les divers types de courses proposés : contre-la-montre, radar, knock-out... Rien que du déjà-vu. Pour l'originalité, il faudra repasser...
Cette version PSP propose pourtant bien quelques idées pour se démarquer. La première, c'est de tenter d'introduire l'intuition du pilote. D'une simple pression sur rond, on peut faire apparaître la trajectoire idéale durant un court instant, et bénéficier d'un bonus d'accélération en la suivant. Pourquoi pas, mais cet ajout se révèle finalement anecdotique. L'autre nouveauté, c'est la gestion des dégâts tant réclamée qui fait enfin son apparition. Bon, en pratique, ça reste assez limité, puisque la voiture se répare automatiquement après chaque course, ponctionnant un peu d'argent au passage. Mais en course, on sent bien l'influence d'une roue abîmée lors d'un choc violent, il faut donc tout de même songer à ménager sa monture. Dernier point à noter : notre avatar monte en niveau au fil des courses. Il pourra ainsi gagner des bonus d'accélération, au mépris de toute logique... Le montant des points d'expérience gagnés dépend du niveau d'aide choisi. En tant que "terreur des faubourgs", la voiture freine automatiquement à l'approche des courbes, mais on gagne moins de points. Alors que dans la peau d'un "empereur de la vitesse", sans assistance aucune, il va falloir prouver qu'on n'est pas manchot (empereur, manchot, vous suivez ?).
Contrairement à son prédécesseur, j'ai nommé le sympathique NFS Carbon Own the City, ProStreet ne propose pas de scénario. Le mode carrière, qui constitue comme d'habitude l'essentiel du contenu, ne consiste donc qu'en une longue série de courses qui s'enchaînent sans lien tangible. Enfin, "longue série", c'est peut-être un peu exagéré, tant le jeu est court. Autre point noir qui décevra les amateurs de tuning : le manque de possibilités pour customiser ses bolides. Hormis les jantes et les couleurs, on ne peut rien modifier. On est loin de Juiced 2 qui, lui, autorisait le mauvais goût le plus fou à grand renfort d'ailerons, de spoilers et d'autres artifices m'as-tu-vu indispensables. Personnellement, ce manque me laisse de marbre, mais il faut le savoir. En revanche, si l'amélioration de l'apparence est réduite, celle des performances est bien présente. Moteur, turbo, châssis... Tout est là pour vous permettre d'obtenir une meilleure synergie entre la gomme et l'asphalte. Sans oublier le protoxyde d'azote, le fameux gaz utilisé pour booster temporairement l'accélération en scotchant le conducteur au fond de son siège tel un vulgaire flan collé au fond de son pot. Au niveau des véhicules, on est servis, avec pas moins de 32 bolides à débloquer dans différentes catégories (sport, supercar, muscle car, etc.). Nissan Skyline, Dodge Challenger, Lotus Elise, Mazda RX-7, Corvette, Camaro ou encore la mythique Shelby GT 500 sont quelques-unes des merveilles au volant desquelles on pourra se glisser. Ce parc automobile de légende est bien la seule force qu'il reste à ce Need for Speed par ailleurs bien fade. Pas qu'il soit mauvais, mais il est court, répétitif et finalement sans personnalité. Bref, un jeu moyen.
En raison d'une incompatibilité entre notre appareil de capture et le jeu, les images de ce test proviennent de l'éditeur.
- Graphismes12/20
Les voitures sont bien modélisées et facilement reconnaissables. Les décors, en revanche, sont souvent trop dépouillés et aliasés, à l'exception de quelques jolis environnements comme Tokyo. De toutes façons, ces rares velléités sont noyées sous un déluge de motion blur du plus mauvais effet.
- Jouabilité13/20
Le gameplay est une fois de plus très classique. Autrement dit, une conduite très arcade prise en main en soixante secondes chrono. On retrouve les mêmes sempiternels défis (contre-la-montre, radar, knock-out...) sans innovation aucune, sur des tracés sans grand génie. Les possibilités de personnalisation des véhicules sont limitées. Seules l'intuition et la gestion des dégâts, bien que sommaire, viennent ajouter un brin de nouveauté bienvenu.
- Durée de vie9/20
Comptez à peine une huitaine d'heures pour venir à bout de la carrière, c'est bien peu. D'autant qu'il faut souvent refaire les mêmes tracés, ou des variantes, pour débloquer les suivants, la lassitude s'installe donc rapidement. Et comme cette fois aucun scénario ne vient pousser à continuer... Reste heureusement le mode multijoueur.
- Bande son12/20
Comme d'habitude, la bande originale est composée d'une sélection de morceaux rock ou hip-hop. Si elle ne plaît pas, on pourra toujours la remplacer par ses propres musiques stockées sur le Memory Stick. Les sons des moteurs sont corrects.
- Scénario/
Prestation bien terne pour le dernier-né de la série Need for Speed sur PSP. Electronic Arts s'est contenté du minimum et nous livre un jeu de courses lambda que rien, absolument rien, ne viendra sortir de la masse dans laquelle il se noie.