Bien qu'elle ait loupé le wagon en octobre dernier, créneau habituel des sorties de simulations footballistiques, la version PSP de PES 2008 ne compte pas laisser tout le marché au concurrent direct et historique, FIFA, bien plus ponctuel sur le même support. C'est donc avec un retard conséquent qu'elle se présente à nous, sous la forme d'une copie quasi conforme de son aîné. Toute cette attente pour ça...
Il peut être parfois délicat de ne pas paraître blasé par les choix de certains éditeurs sur les moyens consacrés au développement de versions bien particulières de leurs franchises phares. Konami a cette année laissé poireauter les joueurs PSP près de quatre mois. A l'arrivée, la pilule a quelques difficultés à passer tant les délais que se sont accordées les équipes en charge de développer PES 2008 n'ont pas été utilisés pour proposer quelque chose de frais, de novateur. Une mise à jour qui s'explique sans doute par les efforts consentis sur consoles nouvelle génération et PC. En clair, Konami assume le fait de ne pouvoir être au four et au moulin et au final, les joueurs PSP passent après les autres. Rageant mais quelque peu logique tant le support a déjà démontré malgré lui qu'il possédait de grosses limites, notamment au niveau de l'ergonomie de la machine pour ce type de jeu. L'absence de deux touches de tranche supplémentaires et l'imprécision chronique des sticks analogiques et croix directionnelles vont encore une fois rebuter les aficionados de la série.
Difficile de parler de PES sans faire un point sur l'authenticité de la base de données du jeu de Konami, constamment en proie à des soucis de licences et d'actualisation de transferts. Cet opus ne déroge pas à la règle et souffre des mêmes maux que ses aînés. Cette saison malheureusement, les progrès sont mineurs, le jeu régresse même pour certains championnats puisque Konami a dû par exemple troquer les licences d'Arsenal et Chelsea contre celles de Tottenham et Newcastle pour la Premiere League, soit deux clubs de niveau européen et qui jouent les premières places de leur championnat contre deux équipes qui occupent davantage un fauteuil d'outsider. Preuve de la fébrilité de l'éditeur, le compte-gouttes opéré avec l'ajout de clubs de seconde zone comme Anderlecht, le Dinamo Zagreb, le FC Bâle, Fenerbahce, Göteborg, Helsinki, le Panatinaïkos ou le Spartak Moscou. Et pour prouver, si besoin est, du manque de profondeur de la base de données, on peste contre l'absence totale de la Bundesliga, exception faite du Bayern, sans parler de l'actualisation très partielle des transferts intervenus au cours de l'intersaison 2007. Vos pouces vont devoir faire le reste dans le mode Modifier dont on parle juste en dessous. Les joueurs doivent alors se contenter de quatre petits championnats sous licences : la Ligue 1, la Serie A, l'Eredivisie et La Liga. Côté sélections (on en compte une cinquantaine), le Brésil, l'Ecosse, la Grèce, l'Irlande et le Portugal viennent se joindre à la poignée d'autres équipes nationales licenciées.
A ce niveau-là, les différences avec la version PS2 sont donc inexistantes. C'est d'ailleurs un motif de mécontentement parmi d'autres, notamment au niveau des transferts qui n'ont donc pas profité des mois supplémentaires de développement pour être mis à jour. Les modes de jeu n'offrent guère plus de surprises : matches amicaux, Ligue des Masters, Ligues (Internationale, Eredivisie, Liga, Ligue 1, Serie A et "Ligue anglaise), Coupes (Internationale, Européenne, Africaine, Américaine, Asie-Océanie et Konami) et Entraînement pour ce qui est du solo. Notons cependant qu'un mode Tour Mondial apparaît, comme sur PS2. Le principe étant d'enchaîner les rencontres dans le monde entier en remplissant des objectifs de résultat fixés avant les matches. La plupart du temps, on vous demandera de remporter l'opposition par un certain nombre de buts d'écart. Le mode Modifier a quant à lui été complété, afin d'atteindre l'exhaustivité de la version PS2, avec de nouvelles possibilités d'édition, notamment sur les maillots. Enfin, le multijoueur sans-fil permet toujours à deux humains de s'affronter.
PES est encore et toujours la seule simulation sur PSP. En ce sens, le jeu de Konami n'a pas vraiment besoin de progresser pour conserver cette avance assez démentielle sur ses potentiels concurrents. Cette opus 2008 ressemble de près comme de loin à PES 6 et suit l'exacte même évolution que la version PS2. A la différence près qu'il tente de chasser certains démons. On pense notamment à une amélioration sensible de la précision des diagonales, jusqu'à présent très rigides sur PSP. Cependant, après quelques heures de jeu, vos doigts souffriront d'une prise en main peu confortable. Dans le jeu, rien ou presque n'a changé si ce n'est que cadrer les frappes relève désormais du tour de force tant la jauge de frappe est ultra-sensible. En dehors de cela, l'équilibre entre l'attaque et la défense penche toujours du côté des joueurs en phase offensive, que ce soit par les contres favorables ou les bourdes de placement des défenseurs, souvent peu adroits au marquage individuel. Une maladresse poussée jusqu'aux derniers portiers, parfois gaffeurs sur les centres et les balles aériennes et peu inspirés au moment d'intervenir dans une forêt de jambes. Des soucis déjà constatés jadis. A l'image du titre qui ne progresse plus, ces petits problèmes peinent à être corrigés. Le joueur PSP va devoir faire avec.
- Graphismes14/20
Bien animé et toujours aussi proche de la version PS2, PES 2008 sur PSP s'en tire encore une fois avec brio même s'il manque éternellement une certaine variété au niveau des stades et des pelouses.
- Jouabilité14/20
Le fait de pouvoir profiter d'une vraie simulation sur PSP demeure extrêmement jouissif. Pourtant, la machine ne se prête toujours pas vraiment à une pratique intensive de la franchise de Konami, la faute à des touches pas assez nombreuses et parfois imprécies, notamment en défense.
- Durée de vie14/20
L'ajout d'un mode de jeu et les progrès concédés pour le mode Modifier aident cette version à ne pas trop tomber dans le copier-coller de PES 6. Elle en reste cependant très proche, trop sans doute.
- Bande son10/20
Christian Jeanpierre n'intervient que sur les buts marqués pendant les matches. Le reste du temps, c'est picole et sieste massive.
- Scénario/
Peu d'intérêt d'investir dans cette version si l'on a pris le temps d'actualiser les transferts régulièrement dans PES 6. Le gameplay n'a pas évolué, le contenu progresse par petites touches... Du réchauffé qui s'affirme tout de même comme le meilleur jeu de foot sur la machine de Sony.