A l'instar de Cars, qui a récemment connu une seconde adaptation vidéoludique, THQ nous propose une suite à son Ratatouille sorti l'été dernier. Exclusif à la DS, ce second volet entend profiter de l'engouement actuel pour la cuisine au stylet, mais son arrière-goût de réchauffé aura du mal à contenter les palais les plus fins.
L'été dernier, alors que le dernier long-métrage de Pixar faisait un carton sur les écrans, il bénéficiait inévitablement d'une adaptation vidéoludique sur toutes les plates-formes existantes. Les versions PC et consoles de salon avaient été confiées à la jeune société bordelaise Asobo, tandis que les développeurs américains de chez Helixe s'étaient chargés de l'opus DS. Celui-ci alternait de façon plutôt convaincante des niveaux de plate-forme et des phases de cuisine au stylet s'inspirant fortement de Cooking Mama. Ce sont ces dernières que l'on retrouve aujourd'hui dans ce second volet, dont la sortie concomitante à celle de Cooking Mama 2 est un pari plutôt audacieux. Reste à savoir si Ratatouille : Cuisine en Délire représente une alternative valable au best-seller de 505 Games.
Hélas, on s'aperçoit rapidement que ce nouveau Ratatouille n'a aucun argument pour prétendre concurrencer son modèle. Première faiblesse : son contenu. Là où Cooking Mama 2 propose des épreuves variées et des dizaines de recettes à réaliser, Cuisine en Délire ne contient que 7 mini-jeux, dont trois étaient déjà présents à l'identique dans le premier volet. Il s'agit de la coupe des ingrédients, de la cuisson et de la préparation des assiettes, qui voient leur difficulté rehaussée par un nouveau système de jauge à remplir (source d'agacement plus que de challenge). Les nouvelles épreuves proposées sont quant à elles plutôt originales, même si peu passionnantes au final : lancer des éponges à des escargots envahissants, faire sauter des poissons frits sur le plateau des serveurs qui font des va-et-vient... Tout ça amuse l'espace de quelques minutes, mais devient rapidement soûlant. A noter que l'un des nouveaux mini-jeux est une sorte de pastiche culinaire du mode "Attraper" de Tetris DS, loin d'égaler l'intérêt de ce dernier.
Ratatouille : Cuisine en Délire propose une progression structurée de la façon suivante : il y a dix "recettes" à réaliser, et pour chacune d'elles vous devez vous acquitter de la totalité des mini-jeux ; ceux-ci sont proposés dans un ordre aléatoire, en dépit de toute cohérence, de sorte que l'on n'a jamais l'impression de préparer un vrai plat. Une fois la première "recette" effectuée, la difficulté augmente d'un cran dans la suivante, jusqu'à atteindre un niveau extrêmement élevé, rendant le jeu inaccessible au jeune public. Chaque "recette" menée avec succès débloque l'un des mini-jeux en mode Partie Libre, ainsi qu'une ou deux images du film (quelle affaire !). Ou comment dissimuler un manque de contenu sous de fausses options. Car on n'a vraiment rien de plus à se mettre sous la dent : le mode multijoueur présent dans le premier volet a carrément disparu. Quelques mots enfin sur l'aspect technique. Les mini-jeux ont conservé les graphismes très particuliers qui accompagnaient déjà les phases de cuisine dans le premier opus : d'un aspect très cartoon, on les croirait tout droit sortis d'une contrefaçon du dessin animé. Quant à la jouabilité, elle peine toujours à procurer la précision chirurgicale requise par les épreuves.
En somme, ce Ratatouille : Cuisine en Délire n'a pas grand-chose pour lui. Terriblement frustrant pour les plus jeunes, inconsistant pour les autres, il rejoint la longue liste des jeux à licence sans aucun intérêt.
- Graphismes7/20
Bon, c'est encore une histoire de goût, mais on ne peut pas dire que le style graphique rende le jeu particulièrement attirant. On lui préférera celui, beaucoup plus fidèle au dessin animé, qui accompagnait les phases de plate-formes du premier volet.
- Jouabilité7/20
Les gestes à effectuer au stylet doivent être très (trop) précis, et la difficulté croissante et excessive du jeu écarte d'emblée le public auquel il paraissait s'adresser.
- Durée de vie4/20
Sept épreuves seulement - dont trois resucées du premier Ratatouille - et dix "recettes" qui n'en sont pas vraiment. C'est aussi maigre et aussi insipide qu'un fromage 0 %.
- Bande son10/20
Les bruitages sont moins convaincants et rendent l'expérience moins sensorielle qu'un Cooking Mama. En revanche, les thèmes musicaux très "parisiens", pour certains issus du film, soulignent bien l'action.
- Scénario/
Doté d'un contenu famélique et ultra-répétitif, Ratatouille : Cuisine en Délire gonfle sa durée de vie en proposant une difficulté particulièrement relevée, qui le rend inaccessible aux plus petits. Si on lui ajoute une réalisation médiocre, il ne lui reste guère que sa licence pour attirer les joueurs non-avertis en quête d'une alternative à Cooking Mama.