Enfin, serait-on tenté de dire, enfin un Persona qui franchit les frontières de l'Europe. Cette alternative à la série des MegaTen, qui est en fait un spin-off, arrivera le mois prochain en Europe. Pour l'heure, nous vous offrons nos premières impressions suite à la découverte d'une démo envoyée par l'éditeur. De quoi se faire une idée sur ce troisième épisode d'une série de RPG relativement atypique...
... Et c'est le moins qu'on puisse dire puisqu'à l'instar de Shin Megami Tensei Lucifer's Call, pour ne citer que celui-ci, l'histoire de Persona 3 se déroule dans un environnement contemporain, urbain et estudiantin de surcroît. L'idée est donc de plonger le joueur dans deux univers se complétant, du moins dans le jeu. Dans le premier, vous devrez vaquer à des occupations à première vue anodines, qui vous mèneront dans divers quartiers d'une sorte de Tokyo virtuel. Vous aurez alors la possibilité d'acheter différents objets, d'aller dans des salles d'arcade, etc. Dans l'absolu, rien de bien excitant sauf que ces activités peuvent s'avérer très utiles. Par exemple, en vous rendant dans le commissariat le plus proche, vous rencontrerez un flic qui vous vendra des armes. So shocking ! Vous l'avez dit, mais sachez tout de même que notre flingueur en uniforme est au courant de votre statut de sauveur du monde car, oui, Persona 3 ne déroge pas à cette règle immuable qui veut que vous, jeune héros muet mais classe, même pas en âge de regarder le film érotique du dimanche soir sur M6, va devoir bouter les démons hors de notre dimension.
Pour ce faire, il vous faudra pourtant patienter jusqu'à l'heure du crime, minuit, enfin plutôt, l'heure qui suit, la 25ème heure. Ainsi, en attendant ce moment, et en sus de vos pérégrinations, vous devrez poursuivre vos études dans le lycée de Gekkoukan High. Cependant, les journées passeront automatiquement, seules quelques cinématiques intervenant entre les différents moments de la journée que sont le matin, le midi, l'après-midi et le début de soirée. D'ailleurs, durant ces scènes, vous aurez parfois à répondre à quelques questions (de vos professeurs la plupart du temps) pour augmenter ici aussi vos caractéristiques ou tout simplement votre niveau de popularité, ceci entraînant une évolution de votre Persona (voir plus bas). Enfin, une fois arrivé à l'heure fatidique, la Dark Hour (qui n'est rien de moins qu'une heure secrète) vous rejoindrez votre groupe de combattants (en fait, des lycéens aussi barjots que vous) enrôlés dans la SEES (une organisation secrète luttant contre les Shadows, entités vivant pour la destruction des humains) et devrez pénétrer dans la tour labyrinthique de Tartarus. S'ensuivra alors une descente dans des donjons peuplés de monstres que vous vous ferez bien entendu une joie d'éradiquer afin de gagner objets, expérience et joie de vivre.
Pour le peu que nous avons pu en voir, Persona 3 jouit d'une esthétique très "hype", très stylisée qui lui permet de se démarquer clairement de ses modèles. Le système de combat, lui, se rapproche déjà plus de celui d'un Megaten en ce sens que vous pouvez attaquer normalement ou à l'aide d'un Persona, une sorte d'esprit résidant dans votre corps que vous ferez apparaître en vous tirant une balle dans la tête... Ben oui, Mario et Kirby sont loin, très loin les amis. A noter que si les combats, au tour par tour, se déroulent à trois, vous ne dirigerez que le héros, vos compagnons agissant d'eux-mêmes. Vous pourrez cependant influer sur leur façon de réagir en orientant leurs faits et gestes à la manière d'un Dot Hack. On ne sera pas non plus surpris de retrouver un bestiaire, sensible à différents éléments, ressemblant à celui des précédents Shin Megami Tensei ou l'option proposant de capturer d'autres Persona afin de s'en servir ultérieurement. Ainsi, si l'on excepte un début de jeu plutôt raté (plus de dix minutes sans pouvoir vraiment jouer), Persona 3 semble avoir de sérieux atouts pour apporter un peu de fraîcheur dans cet univers dominé par l'heroic-fantasy, ne serait-ce que par ce double emploi du temps digne d'un super-héros en culotte courte. On en viendrait presque à espérer que la version commercialisée en France propose les doublages japonais (à défaut d'une vraie localisation qui devrait pointer aux abonnés absents) tant les doubleurs US sont, ou peu impliqués, ou prompts à surjouer. Dans tous les cas, si vous ne vous sentez pas prêt pour la fin du monde Personarrivera à l'éviter à votre place. Un bon geste quoi !