Qu'est ce que Wii Sports ? Un titre à mi-chemin entre démo complète et jeu à part entière choisi pour mettre en avant les qualités d'une jouabilité qui va bouleverser nos habitudes de gamer. En dépit d'un contenu assez succinct, il a le mérite de tester la précision de la Wiimote et de nous permettre de tirer les premières conclusions sur la réelle efficacité du concept. Un concept des plus basiques et pourtant peu imaginable il y a encore quelques années qui consiste à mimer les mouvements d'un avatar qui s'exerce au tennis, au baseball, au bowling, au golf et à la boxe. Ce dernier sport est d'ailleurs le seul à utiliser le Nunchuk, un accessoire qui se branche directement sur la Wiimote. Concrètement, le jeu propose à un, deux, trois ou quatre joueurs de se défier et de tenter de battre des records dans des parties qui peuvent durer ou non mais dans lesquelles il est difficile de s'ennuyer. Et clairement, la sauce prend immédiatement et malgré la légèreté du contenu, les habitués de soirées multijoueurs vont y revenir sans arrêt, encore et encore. La recette est simple mais diablement grisante et ce, pour tout les types de joueurs, droitiers ou gauchers, quel que soit l'âge ou l'expérience affichés. Et ça, c'est déjà beaucoup.

Wii Sports c'est avant tout la création de votre Mii. Le Mii est votre pendant virtuel, un avatar aux formes basiques et au faciès qu'il vous faudra modéliser depuis le menu principal de la machine. Sexe, forme du visage, type de coiffure, forme des sourcils, des yeux, de la bouche, pilosité, accessoires divers, couleurs arborées... Tout se paramètre à votre guise afin d'entrer dans le monde mignon et coloré de la Wii, pacifiste avant tout. Mais Wii Sports, c'est aussi cinq sports et cinq prises en main distinctes, plus ou moins intuitives. Il est en réalité délicat d'évaluer globalement la qualité du titre dans la mesure où l'on note une certaine irrégularité au niveau des disciplines. Si certaines s'en tirent admirablement bien, comme le bowling ou le golf, d'autres peinent à établir un lien sans cassure entre les mouvements des joueurs et la retranscription virtuelle. On pense notamment au tennis, trop imprécis ou à la boxe qui se transforme trop vite en grand n'importe quoi qui va faire fumer votre déodorant. C'est pourquoi nous décrirons successivement chaque discipline afin que vous puissiez vous rendre compte à la fois des points forts et des limites d'un gameplay perfectible mais déjà très amusant.

Dans l'ordre, commençons par le baseball. La Wiimote est tenue, lorsque l'on incarne le batteur, telle une batte. Le joueur se place donc sur le côté afin d'avoir un maximum d'angle pour frapper la balle. Si les sensations sont là, la trajectoire de la balle aura tendance à être très aléatoire et à dépendre en grande partie de la qualité du lancer effectué par l'adversaire. Avec un peu d'entraînement, le joueur gagnera en précision mais cette obligation d'enchaîner les heures de pratique tranche considérablement avec le côté grand public du soft. Le timing nécessite en effet une concentration maximum pour ne pas taper trop tôt ou trop tard et les homeruns ne s'enchaînent pas au rythme souhaité. De son côté, le lancer bénéficie d'une certaine variété puisqu'il est possible, en maintenant enfoncées les touches A et B pour donner différents effets : balle fronde, balle tordue, balle courbe. De quoi mettre un peu de piment dans les parties un peu moins rythmées que dans les autres jeux. Notons que les joueurs ne pourront contrôler qu'un batteur ou un lanceur mais pas les hommes de bases, automatiquement contrôlés par l'IA.

Le tennis a grossièrement les mêmes petits problèmes de précision, à son échelle. Cette fois, c'est sans doute le sport qui souffre le plus d'un calibrage douteux de la Wiimote, pas franchement synchronisée avec une raquette qu'elle est censée remplacer. Le tennis se joue systématiquement en double et sur gazon. Précisons que si le choix de surface avait été différent, les réactions de la balle n'auraient pas changé d'un millimètre. En solo, le joueur contrôle les deux joueurs de son équipe en même temps. Ceux-ci effectuent donc les mêmes mouvements et tapent ensemble lorsque le joueur déclenche un coup. Les déplacements sont automatiques et chacun des deux joueurs va se cantonner à son rôle de fond de court ou de volleyeur au filet sans jamais quitter sa zone. A moitié automatisés, les échanges ont rapidement tendance à tourner en rond et à se répéter inlassablement. D'autant qu'il demeure un problème majeur, celui de l'orientation des coups. Trop souvent, quelque soit la position adoptée par le joueur et la courbe de son coup, c'est une frappe de balle croisée qui sera déclenchée. Certes, le joueur peut calibrer la vitesse et l'angle du coup mais le placement pas toujours très judicieux des tennismen fait que l'on renvoie la balle en priorité pour qu'elle reste dans le court mais pas vraiment pour orienter le jeu d'un côté à l'autre du court. Le plaisir de jeu est cependant au rendez-vous mais les perfectionnistes auront tendance à laisser la Wiimote et à passer leur tour.

Passons au bowling, le sport qui fera sans doute l'unanimité au sein de votre famille ou de votre groupe d'amis tant il se rapproche des sensations offertes par un vrai bowling. Il vous faudra d'ailleurs de la place si vous souhaitez mimer jusqu'au bout le geste du joueur. Ici, la Wiimote fait évidemment office de boule que l'on expédie sur la piste, destinée à aller faire le ménage au milieu des dix quilles. La particularité de ce jeu est de prendre en compte très précisément votre manière de lancer, de la puissance que vous mettez aux tics bien involontaires que vous devrez corriger petit à petit. Et quand bien même vous ne parvenez pas à lancer droit, il est possible de déplacer le joueur de droite à gauche ou de modifier l'angle du lancer. Evidemment pratique lorsqu'il s'agit de tenter un spare sur une quille décentrée par exemple. Quoi qu'il en soit, les sensations sont clairement les meilleures données jusqu'à présent par un jeu de bowling et vous ne pourrez vous en prendre qu'à votre maladresse si les strikes et spares ne sont pas au rendez-vous. Le calcul de points est calqué sur les règles de base du bowling et sera donc une raison de plus pour parfaire votre technique afin d'atteindre des scores quasi parfaits et débloquer ainsi de nouvelles boules, propres à votre niveau.

Le golf affiche approximativement la même qualité. Là aussi, on a véritablement l'impression d'avoir un club entre les mains d'autant qu'il faut ajuster son swing en fonction de la pente du terrain et de la direction et la puissance du vent. Si les plus truqueurs pourront tenter de jouer assis sans trop se fouler et de ne tenir la Wiimote que d'une main, l'efficacité sera plus facilement au rendez-vous en adoptant une posture proche de celle d'un golfeur. Des trois à neuf trous, sur trois niveaux de difficulté habilement étalés, les joueurs vont pouvoir également choisir le club qui correspond le plus à la situation (distance, surface...). A vous de choisir d'utiliser un putter, un fer, un bois ou un driver sachant que, par défaut, la solution qui s'impose logiquement vous sera proposée. Idéal pour aider les débutants peu habitués à la pratique du golf et au choix crucial de l'équipement adéquat. Et à l'aide du repère disposé en bas à gauche de l'écran, l'utilisateur va pouvoir très rapidement se rendre compte de la distance qui le sépare du trou et des potentiels obstacles à éviter, comme des arbres ou une marre d'eau. Sans aucun doute l'un des jeux les plus sympathiques de Wii Sports.

Enfin, terminons avec la boxe. C'est le seul sport qui utilise le Nunchuk qui, une fois branché à la Wiimote, va faire office de second poing. La Wiimote et le Nunchuk vont donc servir à frapper l'adversaire mais aussi à se protéger le visage ou à se balancer de droite à gauche afin d'éviter les coups. Mais la majeure partie du temps, dans l'élan, les joueurs vont adopter un rythme trop rapide qui va provoquer un véritable décalage entre le déclenchement du coup et sa répercussion à l'écran. Du coup, l'issue des combats est très aléatoire et relève plus de la chance que d'une véritable maîtrise des coups portés, qui peuvent être assénés sur le corps ou la tête de l'adversaire, par de simples directs, des crochets ou des uppercuts. Autre détail, une fois à terre suite à une série de coups qui fait chuter sa jauge d'énergie, le joueur n'a pas vraiment de moyen de faire se relever plus rapidement le boxeur. Souvent, il n'éprouve aucune difficulté à se remettre de sa première chute mais les suivantes sont quasi synonymes de K.O., d'où l'intérêt de penser avant tout à se protéger, sans attaquer à corps perdu mais en plaçant au maximum de coups. Au final, la boxe se révèle être un défouloir, particulièrement fatiguant, dont on fait très rapidement le tour.