Il était une fois un long métrage Disney alternant dessin animé et images filmées. Sorti à la fin de l'année 2007, le film raconte les aventures de Giselle, une princesse de dessin animé envoyée malgré elle dans le monde réel. L'adaptation sur DS reprend point pour point le scénario et propose de nous faire revivre l'épopée abracadabrante de ce film parodique. Ce titre réussira-t-il à devenir votre jeu de chevet ?
Fidèle à son concept original, la version interactive de Il Etait Une Fois joue à fond la carte de l'alternance. Alternance d'univers d'abord, avec le monde enchanté dans lequel évoluent en temps normal la princesse, son prince charmant et la vilaine sorcière, alternance de personnages ensuite puisqu'à chaque niveau on jouera un avatar différent (la princesse, le prince ou encore l'écureuil) et enfin alternance de gameplays. Chaque personnage possède sa propre jouabilité composée d'un patchwork de gameplays pour le moins inattendu, jugez plutôt. Le maniement hybride se compose à la fois des commandes traditionnelles et du stylet. La croix sert à déplacer son personnage, les boutons à attaquer ou à sauter, quand au stylet, il intervient pour les phases de mini-jeux ou lors des épreuves contextuelles (prendre de l'élan autour d'un axe...). On se retrouve à jongler en permanence avec le stylet que l'on apprend vite à ne pas ranger une fois l'action terminée. Un bel exemple de créativité tordue qui ne nous a pas empêché d'avancer suffisamment loin dans le titre pour vous dire ce qu'il a dans le ventre.
Commençons en premier lieu par l'héroïne. Tantôt gourdasse en ville complètement perdue à New-York et tantôt clone de Lara Croft dans la verte forêt de son royaume enchanté (où elle se remémore ses élucubrations lors d'ennuyeux flash-back), Giselle donne dans les bons sentiments et le copinage avec les animaux de tout poils. La plus grosse partie de son gameplay est en effet orienté vers l'usage à bon escient de ses animaux de compagnie (une demi-dizaine). L'oiseau pourra être envoyé dans des endroits inaccessibles pour récupérer des objets, alors que le rat fera l'appât parfait pour attirer les monstres visqueux vers la grille d'égout qui leur sera fatale. Parfois, la belle croisera de petites scénettes sur lesquelles il faudra chanter une chanson (sous forme de mini-jeu) pour bénéficier d'un pouvoir spécial (bien souvent l'invincibilité). Clin d'œil à Cendrillon, la belle princesse devra aussi de temps à autre sortir son balai ou sa balayette pour faire un brin de ménage (épousseter une toile d'araignée, ramasser des feuilles) et découvrir ainsi de nouveaux objets. Ces derniers pourront par la suite être échangés via Wi-Fi avec d'autres joueurs(euses). Chouette alors, du multijoueur ! Ah, non, juste une bourse d'échange...
Par opposition aux niveaux plan-plan de Giselle, le prince verse dans une jouabilié bourrue, qu'on dirait tout droit tirée d'un beat them all. Lorsque ce dernier n'est pas sur son fidèle destrier à battre la campagne en évitant soigneusement de se prendre une branche d'arbre dans la tronche, il fait tâter de sa lame aux horribles trolls et autres vermines gluantes qui se mettent en travers de sa route. Et si un bouton est assigné au maniement de l'épée, il ne vous sera en réalité d'aucune utilité puisque les combats se déroulent entièrement sous forme de mini-jeux. Pour engager un ennemi, il faut le toucher avec le stylet, puis, à la demande, cliquer frénétiquement sur une zone avant la fin du temps imparti, déplacer une icône pour effectuer une parade ou encore attraper des étoiles, le tout au stylet, bien entendu. C'est amusant la première fois, mais on s'en lasse vite, d'autant que lors de joutes interminables avec certains adversaires, le prince fuira lâchement vous faisant perdre du temps inutilement.
Pour se détendre de ces jouabilités originales mais fastidieuses, des niveaux nous proposent d'incarner le petit écureuil pour de la plate-forme pure et dure à la Sonic. Cette fois-ci, on se déplace à la croix, on saute avec un bouton, enfin un peu de simplicité dans ce monde féérique ! Surtout que là, on a droit à une 2D exemplaire qui nous rappelle instantanément combien l'on a perdu en qualité graphique avec la 3D. Particulièrement avec ce titre où les phases en 3D (80% du jeu) sont vraiment laides avec des textures qui fleurent bon les premiers jeux sur PSone. Et puis avec une caméra automatique qui change d'angle de vue à chaque coin de rue, on n'est vraiment pas à la fête. Il n'est d'ailleurs pas rare de rester bloqué parce que la caméra ne nous permet pas de voir suffisamment clairement un détail. Au final, avec ses multiples ambitions mais une réalisation bien en deçà des normes actuelles, vous l'aurez compris, Il Etait Une Fois n'est pas vraiment un titre que l'on vous recommandera !
- Graphismes6/20
Le gouffre qui sépare la finesse des graphismes en 2D aux textures hideuses dès que l'on passe en 3D ne joue pas en faveur de cette cartouche.
- Jouabilité9/20
L'équipe de développement a été animée par la volonté d'innover dans la jouabilité d'un jeu de ce type sans arriver à fournir un résultat satisfaisant.
- Durée de vie11/20
En deux ou trois jours de jeu avec des horaires raisonnables vous aurez raison de ce titre pour peu que vous fassiez abstraction des problèmes de jouabilité.
- Bande son12/20
Sans être transcendante, la bande-son du titre accompagne joyeusement les personnages dans leurs pérégrinations, s'accélérant même lors des combats.
- Scénario14/20
Original tout comme le long métrage, l'enchaînement des tableaux est logique et nous entraîne sans mal dans une aventure aussi farfelue que rafraîchissante.
C'est indéniable, l'adaptation sur DS du film Il Etait Une Fois était ambitieuse. Graphismes 3D, multiplicité de gameplays et surtout volonté de redonner de l'intérêt pour celles et ceux qui connaissent déjà l'histoire. Malheureusement, le temps où les productions vidéoludiques estampillées Disney était réussies est bel et bien révolu. Le jeu ressemble à un conglomérat d'idées sans arriver à nous motiver suffisamment pour passer outre ses défauts de conception.