Les Sprint Cars, ce sont ces monstres de 800 chevaux capables d'accélérations foudroyantes, mais à la tenue de route pour le moins délicate. Si vous appréciez la discipline, il y a fort à parier que vous trouverez votre bonheur dans Sprint Cars Road to Knoxville. Dans le cas contraire, prenez la prochaine bretelle de sortie et n'y revenez pas !
Le principe (immuable) des courses de Sprint Cars est d'effectuer un certain nombre de tours d'une piste ovale. Il se rapproche donc des épreuves de Nascar, à ceci près que les circuits sont des pistes de cross boueuses à souhait. Les courses sont donc beaucoup plus spectaculaires, et les véhicules taillés en conséquence. Dans Sprint Cars Road to Knoxville, vous avez le choix entre trois catégories de voitures : les Sprint Cars classiques, comme celui que vous voyez juste au-dessus, les Open Wheel Modified, qui ressemblent à des voitures de Nascar modifiées, et les ¾ Midget, des sortes de mini dragsters qu'on croirait tout droit sortis de Mad Max. Le point commun de ces véhicules est d'être de véritables moteurs sur roues, l'habitacle étant souvent réduit à sa plus simple expression. Ces voitures sont conçues pour gagner une accélération maximum en ligne droite, tout en étant suffisamment maniables pour négocier de longs virages en driftant un peu. Ainsi, la circonférence de la roue arrière droite est disproportionnée afin d'accroître l'adhérence et la stabilité du véhicule dans les courbes.
Sprint Cars Road to Knoxville est une simulation très complète, qui vous propose une pelletée de modes de jeu et d'options diverses et variées. Le mode arcade vous permet de rentrer directement dans le vif du sujet par l'intermédiaire d'un entraînement, d'une course simple, d'un championnat, d'un contre-la-montre, ou encore d'une course multijoueur en écran splitté. Mais vous disposez aussi d'un mode carrière, dans lequel vous prenez la direction d'une équipe : recrutez des pilotes, achetez-leur des voitures, signez des contrats de sponsoring, puis planifiez les compétitions auxquelles vous allez participer tout au long de la saison. Ce mode de jeu quasi-exhaustif ravira ceux qui aiment tout contrôler de A à Z. A noter que le jeu est en anglais mais que la notice très complète qui l'accompagne vous apporte une mine d'informations indispensables pour débuter.
Toutes les courses se déroulent de la même façon : vous commencez par quelques tours d'entraînement, avant de prendre part à la séance de qualifications. Vous feriez bien de ne pas négliger cette dernière, vu qu'elle détermine votre position de départ sur la grille. Ensuite, onze autres bolides vous rejoignent sur la piste pour concourir dans une première manche de classement. Si vous terminez dans les 6 premiers, vous rejoignez le groupe A pour la course finale (en nocturne). Sinon, vous avez accès au groupe B (course de repêchage) où vous pouvez encore remporter quelques gains intéressants si vous vous classez bien. Quelle que soit leur localisation, toutes les courses proposent ces mêmes règles. Les tracés, eux, ne varient pas beaucoup : ce sont uniquement des ovales ou des cercles, avec des lignes droites plus ou moins longues et des courbes plus ou moins relevées. Seul le nombre de tours à accomplir dans chaque manche varie en conséquence.
Des tours de pistes, vous allez donc en avaler jusqu'à satiété ! Mais qu'en est-il de la jouabilité ? En fait, elle dépend directement du niveau de difficulté sélectionné : en mode Rookie, votre véhicule est peu rapide mais en contrepartie très maniable ; en mode Veteran, ses capacités d'accélération sont bien meilleures mais il est moins facilement contrôlable ; en mode Pro enfin, vous avez l'impression de chevaucher un taureau enragé. A noter que la croix directionnelle se révèle à l'usage plus convaincante que le stick analogique, notamment quand il s'agit de donner de petits à-coups pour corriger la trajectoire dans les virages. Quant à l'agressivité de vos concurrents, elle dépend elle aussi du niveau de difficulté choisi. Sachez cependant que si vous prenez régulièrement leur aspiration, ils finiront par vous en tenir rigueur et viendront jouer du pare-choc avec vous dès qu'ils en auront l'occasion. Le jeu propose une gestion des dégâts localisée, non visible sur votre véhicule, mais portée sur un petit schéma présent à l'écran. En mode carrière, les dégâts subsistent à l'issue des courses, mais si vos fonds vous le permettent vous pouvez effectuer à tout moment les réparations nécessaires. Bref, dans son aspect simulation, le jeu est exempt de tout reproche.
Le vrai problème de Sprint Cars Road to Knoxville, c'est qu'à l'issue de quelques courses, et une fois les trois catégories de véhicules essayées, rien n'est fait pour vous convaincre d'y revenir. Ce n'est pas que le jeu manque de richesse ; il propose même des réglages très pointus qui raviront les passionnés. Mais les courses sont peu spectaculaires, et la réalisation graphique manque de relief. Tous les circuits se ressemblent, et les voitures ont un habillage plutôt terne, à mille lieux des véhicules réels aux couleurs flashy et bigarrées. De plus, lorsque vous aurez appris à maîtriser toutes ces voitures, il vous arrivera fréquemment de partir premier et de faire la course en tête. Le challenge se résumera alors à prendre un tour aux plus lents, et à nettoyer régulièrement votre visière couverte de boue. Bref, le moins qu'on puisse dire, c'est que Sprint Cars n'est pas un jeu sexy. A l'instar d'une simulation de Nascar, il ravira les fans mais plongera les autres dans l'ennui le plus profond.
- Graphismes9/20
Des véhicules jusqu'aux décors, la réalisation graphique fait preuve d'une austérité en net décalage avec l'esprit fun et spectaculaire qui caractérise la discipline. Quelques effets de carrosserie n'auraient pas été superflus.
- Jouabilité12/20
Difficile de juger de la maniabilité des voitures, qui dépend du niveau de difficulté choisi. Mais Sprint Cars n'usurpe pas son titre de simulation : le drift est obligatoire pour négocier les virages, et il faut prendre l'aspiration des véhicules qui vous précèdent pour pouvoir les doubler. Le stick analogique n'étant pas l'outil idéal, préférez un bon volant à retour de force.
- Durée de vie12/20
Les différentes possibilités de jeu, dont un mode carrière très complet, devraient vous procurer de nombreuses heures de plaisir, pourvu que vous n'ayez pas lâché l'affaire dès la deuxième course.
- Bande son8/20
Le bruit des moteurs s'apparente davantage au ronflement d'un moustique qu'au vrombissement de 800 chevaux sous le capot. Le commentateur est quant à lui beaucoup trop discret. Seuls les thèmes musicaux des menus, très entraînants, rattrapent un peu le coup.
- Scénario/
Simulation honnête mais manquant cruellement d'éclat, Sprint Cars Road to Knoxville peinera à convaincre sur la durée les amateurs de courses dynamiques et spectaculaires. Le jeu ne manque toutefois pas d'arguments pour séduire le public de connaisseurs auquel il s'adresse.