Déjà disponible dans sa version US, le nouveau Trauma Center remplit toutes ses promesses et on espère que celui-ci ne mettra pas autant de temps que son aîné à nous parvenir. Si le précédent volet pouvait décevoir les plus exigeants par son côté remake, Trauma Center : New Blood ne propose cette fois-ci que du contenu inédit, avec en bonus la possibilité de faire toutes les missions en coopération. Le rêve pour tous ceux qui ne décrochent plus depuis qu'ils ont découvert la série sur DS !
Situé après les événements de Trauma Center : Second Opinion, New Blood laisse de côté le docteur Derek Stiles pour s'intéresser à la carrière prometteuse de deux brillants chirurgiens. Après avoir fait leurs preuves dans un coin perdu d'Alaska, Markus Vaughn et Valerie Blaylock rejoignent le prestigieux hôpital Caduceus. Epaulés par l'infirmière Elena Salazar, ils forment un trio soudé que vous aurez la chance de suivre durant toute la durée du jeu. L'une des principales nouveautés de cet opus réside d'ailleurs dans la possibilité de sélectionner le médecin de son choix à chaque briefing de mission. Et s'ils semblent à première vue posséder les mêmes aptitudes, ils se démarquent surtout dans la façon dont se traduit leur don de guérir, la fameuse "healing touch" qui peut s'activer une fois par opération en traçant un pentacle à l'écran. Dans le cas de Markus, les mains miraculeuses sont les mêmes que celles de Derek et permettent de ralentir le temps pendant une durée déterminée. Avec Valerie, le temps ne ralentit pas mais l'électrocardiogramme du patient se fige, vous permettant d'intervenir sans vous préoccuper de la santé du malade durant quelques instants.
Trauma Center : New Blood se démarque également en proposant des opérations plus variées, plus nombreuses, et en abordant des sujets qui couvrent de manière plus large le domaine de la chirurgie. N'oubliant jamais de placer en toile de fond des questions d'éthique et d'offrir des réflexions intelligentes sur le monde de la médecine, le soft est servi par une narration passionnante et un design qui rappelle parfois celui de Phoenix Wright, en plus sérieux toutefois. On plonge donc avec plaisir dans l'univers fictif de cet épisode qui nous confronte parfois à des cas improbables mais qui ne s'éloigne finalement pas tant que ça de la réalité. Les opérations sont de toutes sortes, alternant fractures, lacérations, tumeurs, anévrismes, appendicites, blessures par balles, mais aussi des greffes de peau ou d'organes et des interventions à la chaîne dans des endroits défavorisés. Plus nombreuses également sont les missions où vous aurez à tourner la Wiimote pour orienter correctement un tissu à greffer ou un fragment d'os à replacer. Si le premier Trauma Center tournait autour de la TAC (GUILT), cet opus met en scène une nouvelle arme biologique nommée Stigma, et évoque ses répercutions dramatiques sur l'humanité toute entière. Nos deux chirurgiens vont devoir payer de leur personne s'ils veulent éradiquer cette maladie et neutraliser les chercheurs indignes et immoraux qui en sont à l'origine.
Comme promis, ce nouveau volet fait la différence en nous offrant la possibilité inédite de jouer en coopération, et même de faire toutes les missions du jeu à deux sans avoir à les débloquer une première fois en solo. Chacun dispose de sa propre bague d'outils et de son propre pointeur d'action, ce qui rend possibles les interventions en simultané. Une idée qui devrait trouver son impact auprès des joueurs de tout niveau, les débutants pouvant simplement assister les habitués en se limitant aux tâches les plus simples. Et si les deux joueurs sont expérimentés et maîtrisent bien le gameplay de Trauma Center, on peut assister à des opérations passionnantes à condition de se parler pour oeuvrer efficacement sans entraver les actions de son collègue. Forcément plus faciles et plus fun qu'en solo, les missions en coopération sont une idée de génie qui relance d'un coup l'intérêt de la série. Il faudra quand même se méfier des phases de jeu nécessitant une parfaite synchronisation entre les joueurs, comme lorsque vous serez amené à utiliser le défibrillateur ou à effectuer des massages cardiaques...
Si comme moi vous êtes fan de la série depuis ses débuts, vous serez d'accord pour admettre qu'un Trauma Center sera toujours beaucoup trop court pour nous contenter. On constate tout de même avec bonheur que cet opus dispose de pas mal d'arguments pour rallonger sa durée de vie à long terme. Plus long et plus complet que son prédécesseur, New Blood offre un total de sept chapitres comportant au moins cinq ou six interventions chirurgicales chacun. Les phases narratives précèdent systématiquement chaque opération et ne représentent jamais des étapes à part entière. Elles sont indispensables à la mise en place du contexte narratif du jeu mais peuvent être zappées ou accélérées si besoin. Les scores sont pris en compte de manière distincte selon le niveau de difficulté choisi, selon le médecin joué et selon que vous jouez en solo ou en coopération, ce qui incite à les recommencer plusieurs fois pour inscrire ses scores dans chaque catégorie. Les rangs sont toujours là pour évaluer nos performances, et il faut sérieusement s'entraîner pour mériter les rangs les plus élevés. Le classement Wi-Fi motivera d'ailleurs la plupart des joueurs à se surpasser pour entrer dans les tableaux de scores mondiaux, encore une nouveauté bienvenue dans cet opus. La progression est également entrecoupée de plusieurs challenges optionnels relativement difficiles qui ont parfois la bonne idée de faire référence aux différentes formes de TAC vues dans le précédent volet. Enfin les missions X accessibles en fin de partie se destinent aux joueurs les plus endurants et permettent d'achever l'aventure dans les règles de l'art. Que vous dire sinon qu'il s'agit encore une fois d'un véritable coup de coeur et qu'on ne remerciera jamais assez Atlus pour avoir imaginé un concept aussi fantastique ?