Depuis le début des années 2000, THQ continue quasiment à lui seul de faire le bonheur des rares amateurs de cet art qu'est la simulation de violence. Et c'est avec une joie non dissimulée que nous nous équipons d'un slip moulant bien ridicule et d'une voix naturellement pleine de virilité avant de faire un énième tour sur le ring virtuel de WWE. Les corps de comédiens bodybuildés vont se mélanger devant les yeux ébahis d'un public qui ne cesse d'en redemander...
WWE Smackdown Vs Raw 2008Les années se suivent et se ressemblent irrémédiablement pour la série WWE Smackdown Vs Raw. THQ et Yuke's Media Creation tranquillement installés sur un marché très peu concurrentiel profitent de la renommée de la franchise pour proposer une grosse mise à jour qui saura attirer l'oeil avisé des amateurs de catch. Ce qui ne veut pas dire que cette noble pratique faite de provocations et de coups spectaculaires ne plaira pas aux moins concernés par la discipline. La preuve, en dépit de mes connaissances plus que limitées en la matière (remontant en réalité aux bribes d'oppositions diffusées sur Canal+ il y a de cela quelques années, en fin d'après-midi, en discutant les restes d'un copieux quatre heures), le plaisir de jeu est là. Et ce, malgré des temps de chargements longuets pour ne pas dire interminables et parfois superflux, entre deux entrées de catcheurs. Imaginez le temps qu'il faut pour accéder à un combat mettant en scène 6 brutasses, la plupart du temps chevelues, si l'on prend le temps de respecter la saynète qui va les mener au ring, au beau milieu d'une salle en fusion...
Une fois de plus, le contenu du titre justifie l'intérêt que l'on peut porter à une telle mouture. Vous retrouverez ainsi de nombreux modes de jeu, eux-mêmes sujets à se diviser en sous-modes de sorte à atteindre une durée de vie réellement conséquente. Des matches Exhibition au 24/7 (l'équivalent d'une Carrière qui combine cette année les modes Saison et Manager Général des opus précédents) en passant par les Tournois, le Hall Of Fame ou les innombrables possibilités de création (de mouvements, d'équipes, des catcheurs/euses, d'entrées ou de championnats), le joueur pourra s'adonner à sa passion sans modération. D'autant qu'en exhibition, les possibilités sont réellement dantesques avec pas moins d'une soixantaine de combinaisons de matches possibles, à deux, trois, quatre ou six, selon les règles officielles de la fédération de catch. Ajoutons à ceci une présence en force de l'ECW avec ce que cela comprend de Superstars, d'arènes et d'armes en tout genre, boostant considérablement l'intérêt du jeu. Ce contenu additionnel ne se débloque cependant qu'après avoir vu le bout du 24/7 en Légende. Mais le jeu en vaut la chandelle car si vous êtes du genre sadique à cramer les cheveux de votre adversaire avec une dose de violence inouïe, la défunte ECW devrait vous convenir à merveille.
Sur PSP, le gameplay se veut à la fois proche et différent des autres supports. Proche dans la mesure où le rythme de jeu est le même, assez lent, et les réactions de l'IA identiques en tout point, au même titre que les coups et prises réalisables. La variation se situe au niveau des déplacements, assurés ici avec les croix directionnelles et des prises, déclenchées avec la touche rond. Et le changement n'est pas forcément idéal, l'absence d'un second stick analogique se faisant cruellement ressentir. Le format PSP n'est donc pas aussi ergonomique que ses homologues et peine à proposer des sensations similaires, complexifiant régulièrement des actions apparemment banales. Toutefois, la variété des coups, l'animation et l'intensité des combats ne sont pas moins au rendez-vous. En duel, à quatre, ou à six, les affrontements conservent ce côté très spectaculaire et profitent des mêmes angles de caméra que sur consoles de salon, pour profiter de la violence des coups, de la mise en scène de certaines prises et de la douleur physique affichée par les visages des protagonistes. En résumé, la PSP tient là un vrai bon jeu de catch mais qui bute sur d'éternels problèmes d'ergonomie, difficilement améliorables puisque directement liés à la machine en elle-même plus qu'au titre.
- Graphismes13/20
En dépit d'une animation fort convaincante, WWE Smackdown Vs Raw 2008 pèche par un certain manque de finesse, des salles grossièrement modélisées et un public carrément hideux. Ce qui ne l'empêche pas d'être globalement réaliste et bien en phase avec le sport qu'il simule.
- Jouabilité14/20
L'absence d'un second stick analogique est préjudiciable à la maniabilité générale du jeu, parfois imprécise. Mais les coups et prises sont suffisamment nombreux pour passer outre ces soucis liés en grande partie à la machine.
- Durée de vie17/20
Le contenu solo et multi est gonflé et extrêmement complet, de quoi suffire jusqu'à l'opus 2009.
- Bande son14/20
Certains effets retranscrivent parfaitement la violence des coups distribués sur le ring. Quant à la foule, elle est bien présente jusqu'à la fin mais connaît quelques coups de mou pendant les combats.
- Scénario/
Un peu moins jolie et clairement moins maniable que sur d'autres supports, cette version PSP a suffisamment de marge pour s'imposer comme un jeu de catch attrayant pour quiconque y voue une attention particulière. Le Wireless à 4 fait partie des atouts qui légitiment un investissement. Mais encore une fois, il faut être vraiment fan.