De prime abord, Age of Conan : Hyborians Adventures ne paraît pas avoir connu de grands changements fondamentaux depuis le mois de juin 2007, date où nous l'avions vu près de Londres. On peut tout juste parler d'ajustement avec, par exemple, le déplacement du choix de la classe du personnage. Alors qu'il était prévu précédemment qu'on ne puisse se décider qu'à partir du niveau 10, c'est plus traditionnellement avant de se lancer dans l'intrigue qu'il faudra opter pour le type de héros qu'on voudra devenir. Cela permet entre autres de disposer immédiatement de coups spéciaux. Mais, malgré cela, nous ne pouvions nous défaire durant ce nouvel essai d'un sentiment de déjà-vu assez gênant.

Il était d'autant plus difficile d'y échapper car nous avons débuté notre nouveau périple sur la même plage, sur la côte ouest de l'île de Tortage, un endroit où le personnage accomplira ses premières quêtes, jusqu'à atteindre le niveau 20. C'est sur cette grève que notre héros, comme tous ceux qui participeront à Age of Conan, est venu s'échouer suite au naufrage du navire de transport d'esclaves dont il constituait une partie de la cargaison. Pratiquement nu, seulement armé d'un gourdin rudimentaire, notre héros en devenir va vite porter secours à une charmante jeune femme qui, apparemment, souffre d'une grave allergie aux vêtements. Enchaînée et offerte comme dans un dessin de Frank Frazetta quand il dépeignait l'univers de Robert E.Howard qui a inspiré ce jeu, elle enjoint le personnage d'aller trouver son geôlier et de le vaincre pour récupérer la clé qui ouvrira ses menottes. D'ailleurs, la conversation laisse supposer de sa part une reconnaissance bien autre qu'une bourse pleine d'or ou une arme épique...

Il n'y a pas très loin à chercher pour dénicher le malfaisant qui a fait du mal à cette charmante enfant : il fait le kéké sur la plage voisine. Les présentations se font à grands coups sur le coin du museau avec la violence et le sang qui, depuis le début du projet, constituent les principales caractéristiques de ce MMORPG. Et, immédiatement, on fait connaissance avec le principal changement entre cette version et celle à laquelle nous avions joué en juillet. Le système de combat se déroule toujours en temps réel, il faut toujours accomplir des combinaisons en appuyant sur des touches du clavier en fonction des passes d'arme qu'on veut réaliser mais il est désormais essentiel de composer avec la défense des adversaires. Ceux-ci sont en effet flanqués de barres blanches placées à leur droite, à leur gauche ou au-dessus d'eux. Comme les touches du clavier définissent en fait le côté par lequel on va frapper, il vaut mieux se concentrer sur l'endroit de l'adversaire où il y a le moins de barres sous peine de voir l'impact et les dégâts générés par le coup diminués. Le plus intéressant, c'est que certains adversaires réagissent. Si vous vous acharnez sur leur flanc le plus vulnérable, il est clair qu'ils vont vite déplacer leur défense et que vous allez devoir changer de tactique.

A part cela, on ne peut pas vraiment dire que nous ayons été subjugués par d'éventuelles évolutions par rapport à juillet. C'est notamment vrai au niveau graphique. Comme dans notre précédent essai, les personnages se déplacent en courant d'une manière bizarre, les textures "flottantes" (cheveux, textiles...) sont loin d'être convaincantes car elles bougent encore en paquets et des bugs concernant les textures dans leur généralité nous laissent à penser qu'il y a encore un peu de travail d'ici le lancement. Citons par exemple un couple d'ivrognes chancelant dans les rues de Tortage et dont la femme apparaissait, lors de nos passages devant eux, plus ou moins dévêtue, tête couverte ou pas, avec des cheveux longs ou rasés. Mais les sympathiques membres de Funcom ont eu la bonne idée de nous faire visiter les locaux et, justement, nous avons pu voir sur le moniteur d'un développeur une version plus récente du moteur graphique. Comme devait nous le confirmer quelques instants plus tard Erling Ellinsen, le responsable de Funcom qui nous a toujours servi d'interlocuteur au sujet d'Age of Conan : "C'est cette version qui servira de base à celle du jeu final et non pas celle sur laquelle vous avez joué qui est déjà assez ancienne. ". Sa franchise nous permet d'espérer que ce qu'il dit sera suivi des faits.

Durant cette visite, nous avons également pu entrapercevoir le système d'artisanat ou l'arbre des talents qui, d'ailleurs, ressemble énormément à celui de WOW mais aussi le studio de prise de son, un élément essentiel du jeu et particulièrement soigné dans la version à laquelle nous avons pu jouer. Pour finir cette journée, les journalistes présents se sont affrontés dans une partie de "Capture the Flag" en multijoueur. Là aussi, nous étions très dirigés. Impossible de choisir sa classe de personnage, celles-ci se résumant aux gardiens (des gros balèzes champion du corps-à-corps) ou à des soigneurs et chaque machine ayant d'emblée un personnage attitré. Les tactiques étaient donc assez sommaires et les assauts répétitifs. On attend avec impatience de voir ce que ce mode pourra donner quand, par exemple, les furtifs et les personnages qui privilégient l'attaque à distance se joindront au combat. Dans l'ensemble, ce nouveau rendez-vous avec Age of Conan nous a laissés mi-figue, mi-raisin. D'un côté, on s'impatiente de pouvoir profiter des fonctions de haut niveau qu'ont fait miroiter les développeurs, démonstrations à l'appui, notamment en ce qui concerne les combats. Et ça, c'est malgré tout une bonne chose. De l'autre, on attendait un vrai pas en avant au niveau de la forme qui, hélas, n'est pas venu. Donc, à suivre.