Descendante lointaine des Rollercoaster Tycoon, la nouvelle série des Thrillville accueille son premier épisode sur DS. Confiée aux développeurs de DC Studios, cette version cherche bien évidemment à s'inscrire dans l'optique grand public récemment adoptée par les créateurs de la série. A mi-chemin entre jeu de gestion et compilation de mini-jeux, Thrillville : le Parc En Folie DS prend néanmoins le pari de modifier sensiblement la recette afin de mieux s'adapter à son support tactile et à un public encore plus large. Et c'est finalement là qu'on se dit qu'il vaut mieux ne pas changer une formule qui gagne.
Si les amateurs de Thrillville peuvent se jeter sans hésiter sur les deux versions PSP disponibles actuellement, on pourra plus difficilement leur recommander cette version DS, simpliste et nettement inférieure aux autres dans la plupart des domaines. Le concept de base pourtant, reste pratiquement inchangé et catapulte le joueur au poste de "gérant" d'un parc d'attractions. Aidé du sympathique et délirant professeur Mortimer et de son double robotique, il devra alors tout faire pour rendre le lieu rentable et performant. Il lui faudra par exemple construire de nouvelles attractions et boutiques, veiller à la propreté et à la sécurité du parc en embauchant des techniciens et des nettoyeurs, prendre la température en interrogeant directement les visiteurs et remplir quelques petites missions afin de contrecarrer les plans machiavéliques des parcs concurrents.
Mais commençons tout d'abord par souligner les éléments qui distinguent cette version de Thrillville de ses sympathiques congénères portables. Ici, point de graphismes en 3D mais une vue isométrique qui rappelle les classiques tels que Theme Park, une impression que le contenu même du jeu risque bien de dissiper rapidement. Plus encore que les autres versions du Parc En Folie, Thrillville DS n'a plus grand-chose à voir avec un jeu de gestion tant les mécanismes de management ont été simplifiés de manière outrancière. On y croit pourtant, lorsqu'on découvre pour la première fois l'écran supérieur, avec son plan du parc, ses menus de gestion et son compteur de pépettes. Mais très vite, on s'aperçoit que rien ne nécessite de réflexion ou de planification particulière et que la gestion du parc est presque totalement automatisée. En gros, la seule chose que vous aurez à faire en temps que "gérant" consiste à construire de nouvelles attractions et à regarder vos revenus augmenter de manière exponentielle sans que vous ayez à fournir le moindre effort. En dehors de l'acquisition de nouvelles attractions, rien ne vous coûte de l'argent, pas même le personnel qui une fois engagé, n'aura même plus besoin d'être payé. Mieux, si des manèges tombent en panne, les réparations ne vous demanderont pas un kopeck. Du coup, on se demande bien ce qu'on peut bien faire pour passer le temps dans un environnement qui marche déjà très bien sans vous. Le jeu ne permet même pas de créer vos propres montagnes russes comme dans les autres versions, puisque les parcours sont presque intégralement prédéfinis.
Dépité, le joueur se concentre alors sur l'écran du bas, qui lui, permet de faire évoluer notre avatar au sein du parc afin qu'il teste lui-même les divers stands et attractions. Les déplacements, qu'on effectuera au stylet, ne sont d'ailleurs pas très agréables. Il faudra en effet pointer un point précis de l'aire de jeu pour que notre bonhomme s'y rende, sans qu'il soit possible d'interrompre le mouvement. Ce n'est donc pas comme dans Zelda, où Link suit admirablement bien vos gestes et cesse de se déplacer lorsque vous levez le stylet. Dans Thrillville, on se retrouve souvent à pointer des manèges alors qu'on comptait seulement discuter avec un visiteur. Rien de vraiment rédhibitoire, d'autant que le jeu intègre un système de téléportation instantané relativement pratique, mais on aura parfois à subir quelques problèmes de prise en main de cet ordre. Quoi qu'il en soit, vous finirez bien par vous essayer aux quelques mini-jeux présents sur la cartouche - une petite dizaine - alors que les autres versions en comptent plus de trente. Tous se montrent en plus relativement classiques et font appel au stylet pour quelques jets de ballons de basket dans un panier ou dans d'autres stands classiques. On devra également trier des poissons en fonction de leur couleur, ou "former le personnel" en nettoyant le plus rapidement possible une allée du parc.
On ne peut pas dire que ces petites activités soient ratées, mais elles apparaissent tout de même un petit peu pauvres en comparaison des autres versions de Thrillville qui semblaient pourtant moins bien disposées à briller dans ce domaine que la DS. On notera de plus que ces jeux sont tout de même très faciles à maîtriser et qu'on n'y reviendra pas forcément après seulement quelques tentatives. Et ce n'est pas la présence d'un mode multi jouable à quatre qui changera la donne. Bref, sans être franchement désagréable, ce Thrillville : le Parc en Folie, sous prétexte de vouloir démocratiser encore un petit peu plus la formule, se montre trop simpliste et limité pour convaincre.
- Graphismes13/20
Il eut été difficile voire impossible de modéliser les parcs en 3D et on découvre donc une vue isométrique qui permet d'afficher plusieurs environnements de qualité à l'atmosphère très différente. Les personnages en revanche ressemblent étonnamment aux protagonistes de MySims, en nettement plus laids et écrasés.
- Jouabilité10/20
En dehors de quelques petits soucis lors des déplacements, le jeu ne souffre pas de problèmes majeurs en termes de prise en main. Non, le principal défaut de Thrillville est d'être trop simpliste, de n'offrir aucune forme de challenge et de reléguer le joueur au rôle de spectateur.
- Durée de vie9/20
Les cinq parcs du jeu se débloquent à la vitesse de la lumière et fonctionnent très bien après seulement quelques ajouts de manèges et de boutiques, on en fera donc rapidement le tour. Reste une dizaine de mini-jeux classiques et faciles que les moins exigeants apprécieront sans doute le temps de quelques parties.
- Bande son13/20
Musiques foraines sucrées et bruitages mignons constituent le fond sonore de cette petite cartouche. Rien d'exceptionnel, mais rien de fondamentalement déplaisant non plus.
- Scénario/
On ne pouvait légitimement pas s'attendre à ce que la cartouche DS nous offre un copier-coller parfait des autres versions du jeu, mais cette simplification outrancière d'un concept déjà très accessible enlève malheureusement beaucoup d'intérêt à l'aventure. Rien de ce qui fait le charme de Thrillville n'a survécu à la transition : on ne gère pas vraiment son parc, on ne peut pas créer ses propres montagnes russes et on doit en plus se contenter d'une petite poignée de mini-jeux. Un titre à louer plutôt qu'à acheter.