Suite ou nouveau départ ? Tournant le dos à La Seconde Guerre mondiale qui avait servi de toile de fond au deux premiers volets de la série, Codename Panzer : Cold War nous entraîne dans une situation fictive prenant racine dans la réalité. Le genre d'histoires dont on sait où elles commencent mais pas où elles pourraient finir...
Avec son titre qui évoque un blindé utilisé par l'armée allemande durant La Seconde Guerre mondiale, il était normal que la série des Codename Panzer se soit jusqu'alors cantonnée à cette triste période de l'Histoire. Avec ce troisième jeu, les Hongrois de Stormregion sortent de cette période vue et revue pour nous proposer une extrapolation sur ce qui aurait pu se passer si ce qu'on a appelé "La Guerre Froide" s'était brusquement réchauffée. Et comme le montre la séquence d'introduction du jeu, il n'aurait pas suffit de grand-chose. Un Mig soviétique qui houspille d'un peu trop près un avion de transport américain, les deux qui finissent au tapis et c'est reparti comme en 40...
Prenant comme base le contexte de l'époque, Codename Panzer : Cold War brode à plusieurs niveaux. Déjà en ce qui concerne son scénario puisqu'on sait que les événements qu'il raconte n'ont jamais eu lieu. Il se montre également imaginatif au sujet des unités proposées. En effet, certaines d'entre elles existent ou ont existé mais pas forcément dans la période 1949-1952 durant laquelle se déroule l'histoire. Pour justifier ces anachronismes, les développeurs de Stormregion qui nous ont montré le jeu dans leurs locaux expliquent que, la guerre ayant repris, les projets ont été poussés et sont arrivés à leur terme bien plus rapidement que dans notre réalité. Les créateurs du jeu vont même très loin dans la fiction puisqu'ils imaginent un scénario dans lequel le gangster John Dillinger n'a pas été abattu par la police dans un cinéma américain mais a trouvé refuge auprès de Staline pour servir l'Armée Rouge.
Les missions se déroulent selon différentes étapes qui vont de l'objectif principal, celui qu'il est essentiel de réussir pour passer à l'opération suivante, à l'objectif secret, celui sur lequel on tombe quand on se donne la peine d'explorer la carte, en passant par les objectifs secondaires qui sont surtout là pour vous faire gagner des points de prestige. Ces points servent à sélectionner des unités lors de la préparation de la mission suivante. Plus on en a, plus on débarque sur le terrain avec du monde mais, bien entendu, un tank coûte plus cher qu'un escadron de fantassins. Certains choix peuvent également se montrer très tactiques comme la demande d'intervention de chasseurs bombardiers capables de détruire des objectifs en un seul passage pour peu que vos troupes au sol se soient occupés des batteries antiaériennes. Il faut les prévoir à l'avance et attendre qu'ils rechargent après un raid mais ils ne coûtent aucun point de prestige.
Certaines options spécifiques au principe général de Codename Panzer : Cold War participent fortement au déroulement des missions. Citons tout d'abord le fait de pouvoir équiper les véhicules de différentes options parfois très utiles. Si, par exemple, vous devez traverser une rivière, il vous suffit de monter sur les tanks qui peuvent recevoir les dispositifs les transformant en véhicules amphibies. Comme vous l'aurez compris, il s'agit d'équipement, pas d'améliorations. La différence, c'est qu'on peut les démonter à l'envi pour en monter d'autres comme des boosts du moteur qui les rendront plus rapides ou un camouflage qui leur donnera l'avantage d'être plus difficilement repérables. Autre option dont on pourra tirer parti afin d'être le maître du terrain : la disposition à la demande de caméras de surveillance qui vous permettront de garder à l'oeil un point donné de la carte. Si vous venez de vous emparer d'un héliport, essentiel pour vous faire livrer des troupes fraîches, il suffit de planter une de ces caméras afin de savoir si l'ennemi tente de le reprendre. Dès que la caméra est plantée, le jeu affiche un écran dans l'écran en haut et à droite du moniteur. Cela peut revêtir une importance cruciale car, rappelons-le, le nombre des unités qu'il est possible de déployer sur le terrain est limité. Il faut donc pouvoir intervenir rapidement et de manière très utile. Précisons également qu'on dispose d'une dizaine de ces caméras et qu'il est possible de passer de l'une à l'autre très facilement.
Puisqu'on parle de tactique, sachez qu'il faut gérer le stationnement des soldats. Un type abandonné au beau milieu d'une place publique aura bien plus de chance de ne pas voir la fin de cette guerre que celui que le joueur positionnera derrière des sacs de sable ou dans un bâtiment. Logique. Le moral, géré par l'ordinateur, intervient lui aussi sur la capacité de combattre des troupes. En ce qui concerne les influences qu'on peut subir, citons également la météo. La pluie réduit les performances des unités et les développeurs ont même prévu des orages d'une telle intensité qu'ils finissent par gêner le joueur lui-même ce qui est une idée très intéressante.
Pour son équipe de développement, Codename Panzer : Cold War est l'occasion de montrer son nouveau moteur graphique : le Gepard 3. Celui-ci fait des merveilles dans la gestion des liquides (les flaques d'eau sont superbes), des sources de lumières et des particules (incendies, fumées...) ou des reflets. Toutefois, la version à laquelle nous avons pu jouer nous a semblé subir quelques gels passagers de l'image alors que la machine que nous utilisions était équipée d'un Core 2 Duo à 2,6 GHz avec 4 Go de mémoire vive et une carte graphique 8800 Ultra. Ne pas être totalement fluide alors qu'on dispose d'une configuration qui ferait fantasmer la grande majorité des joueurs est l'un des points noirs que nous avons relevés durant notre passage chez Stormregion. Evidemment, dès que nous nous en sommes étonnés, les développeurs nous ont assuré que cette version était loin d'être optimisée et finale. On pourra juger sur pièces au printemps 2008 puisque c'est à cette période que Codename Panzer : Cold War devrait sortir.