Ce contact avec le prochain Burnout nous a laissé les cheveux dans le vent, les yeux écarquillés et les doigts longtemps crispés dans le vide comme autour d'une manette. Il y a des rencontres qui marquent.
Avant d'explorer en détail Burnout Paradise, il faut bien assimiler un élément essentiel à savoir que cet opus n'est pas construit comme les précédents. On sait qu'on vous rebat les oreilles avec ça depuis que ce chapitre a été annoncé mais il faut le rappeler car tout le reste en dépend. Il ne s'agit plus d'une enfilade de courses auxquelles on accède en fonction de ses réussites ou des médailles d'or emmagasinées. Burnout Paradise est une gigantesque aire de jeu totalement accessible dès le début de la partie. On peut d'emblée se balader la calandre au vent jusqu'au bout de la carte. D'ailleurs, pour avoir une idée précise de sa superficie, sachez qu'il ne faut pas moins de sept minutes pour la traverser et ce, à la vitesse maximale qu'on atteint en faisant rugir le fameux turbo qui participe tellement au principe des titres de cette série, soit virtuellement un petit 300 km/h.
Les éléments qui vont vous aider dans votre nouvelle vie de pilote se trouvent éparpillés dans tout ce bac à sable et ils apparaissent sur la mini-carte sous la forme de taches de couleur selon leur nature. Il y a par exemple les points bleus qui représentent les courses classiques ou les points verts indiquant où se trouvent les défis Stunt Drive. Mais nous reviendrons ultérieurement sur les différents types de courses. Sur le radar, on trouve également des stations-service qui se distinguent en trois catégories spécialisées : réparations, changement de peinture et remplissage de la barre turbo. Mais, au-delà de ces points précis, il y a tout ce qu'on découvre en se baladant : les sauts uniques à réussir pour engranger des points en traversant des affiches et, bien entendu, les indispensables raccourcis qui peuvent vous faire passer de la dernière à la première place d'une course pour peu que vous les négociiez avec intelligence. En tout, ce sont six cents éléments dont cinquante supersauts qui vous attendent. Les voitures elles aussi ont été revues et corrigées même si certains modèles sont au niveau de leurs lignes les descendants directs de ce qu'on avait vu précédemment. Toutefois, next-gen oblige, il n'y a pas de comparaison en ce qui concerne le nombre de polygones qui les composent. Les carrosseries des bolides qui traversent les artères de Paradise City peuvent subir plusieurs types de dégâts, de la simple griffure au concassage intégral à la César. Les plus observateurs d'entre vous pourront même se focaliser sur des détails incroyables comme le fait que les roues soient indépendantes, que certaines peintures changent d'aspect en fonction de la lumière et que, sous certains angles, on peut apercevoir le moteur quand le permet l'angle d'une roue qui n'est pas dans l'alignement à cause d'un accident ou parce qu'on fait un dérapage sur la carpette. Et si vous cherchez encore plus la petite bête, sachez que ledit moteur semble se tendre sur le châssis quand vous faites monter les régimes.
Mais, on le sait bien, le destin d'une voiture de Burnout n'est pas de finir ses jours toute rutilante dans la vitrine d'un musée. Il faut que ça saigne, que la tôle hurle et que les pare-brise volent en éclats. C'est d'ailleurs en pratiquant le délicat exercice du Takedown (ou pour ceux qui ne connaissent pas l'argot de Burnout en envoyant votre adversaire valdinguer dans un mur ou une voiture qui vient en face, au choix) que vous pourrez récupérer certains véhicules spéciaux qui se promènent dans la ville en attendant que vous les défiiez. Si vous y parvenez, votre nouvelle possession vous sera livrée dans une casse sous la forme d'une épave. C'est assez logique car, pour vous l'approprier, vous venez quand même de la détruire entièrement... Sachez que dans Paradise City, les voitures se divisent en trois catégories : les Stunt Cars qui sont les moyens termes entre vitesse et résistance, idéales pour réaliser des cascades, les Agression Cars, peu rapides mais très résistantes, donc parfaites pour envoyer les concurrents dans le décor et les Speed Cars très rapides qui laisseront les adversaires sur place mais se briseront au moindre choc.
Brunout Paradise propose en tout 120 épreuves de différents types. On trouve les courses classiques dans lesquelles on va d'un point A à un point B en essayant de passer la ligne d'arrivée en premier. Précisons toutefois que les indications sont précisées sur la mini-carte sous la forme d'une flèche qui vous montre la direction de l'arrivée à vol d'oiseau. Il est donc très difficile de trouver le bon parcours sans le connaître par avance et, croyant être sur la bonne route, on peut en avoir choisi une qui, au contraire, nous éloigne de notre destination. C'est rageant mais c'est aussi dans la logique de cette nouvelle structure qui veut privilégier l'exploration. Le jeu proposera également les Stunt Drive cités plus haut. Il s'agira de réaliser des cascades afin d'atteindre un score défini. Vous allez comprendre pourquoi les voitures sont enfin équipées d'un frein à main... Citons également le mode Marked Man où il vous faudra fuir devant une meute de pilotes bien décidés à vous faire goûter aux joies du Takedown. Enfin, durant cette présentation, nous avons pu voir le type d'épreuves appelé à remplacer le mode Crash et baptisé Showtime. Comme précédemment, le but est d'enchaîner les accidents pour accumuler les points. Les voitures que vous tapez vous font réagir comme une boule de flipper. Elles vous renvoient dans une autre direction et vous vous dirigez avec la manette pour tenter de trouver une nouvelle victime. Le plus beau, c'est que vous pouvez entrer dans ce mode à la volée en pressant un bouton de la manette, alors qu'une seconde auparavant, vous étiez tout gentiment en train de profiter du paysage. Et il en va de même pour tous les types de courses proposés par Burnout Paradise. Si vous êtes dans la zone adéquate, comme un gros carrefour pour les courses classiques, l'événement peut être déclenché en un clin d'oeil.
Enfin, si toutes ces courses ne vous suffisaient pas, sachez que, sur certaines routes, des records de vitesse ont été établis. Pourquoi ne pas tenter de les battre ? Comme avec les autres épreuves, en accumulant les points à la clé, vous pourriez progresser selon un système de permis classés d'Amateur à Elite et qui, bien entendu, aura son mot à dire quant au talent des concurrents que vous rencontrerez. Le détail qui tue, c'est que pour peu que vous soyez équipé d'une caméra reliée à votre console, Xbox 360 ou PS3, vous pourrez vous prendre en photo et insérer votre bonne tête de vainqueur sur votre permis. Reste enfin à aborder le multijoueur. Pour cela aussi, les développeurs ont eu une grande idée. N'avez-vous jamais ressenti comme une grande lassitude alors que vous venez de créer une partie à attendre de longues minutes pour que d'autres connectés vous aient rejoint ? Si oui, vous allez adorer ce que les créateurs du jeu appellent "Compete while waiting". C'est simple mais il fallait y penser : le lobby, cet endroit où normalement vous voyez les noms des participants s'additionner en une liste, existe comme partout ailleurs sauf qu'il tourne en tâche de fond et s'affiche dans un petit coin de l'écran. Vous ne sortez donc pas du jeu. Vous pouvez tout à loisir vous confronter à ceux qui sont déjà dans votre partie, les envoyer au Takedown ou continuer à vous promener en attendant les retardataires. Précisons également que ce nouveau volet sera livré avec un éditeur qui, s'il ne permettra pas de modifier la topographie des routes, autorisera la modification à l'envi des points de départ et d'arrivée. Vous nagez déjà en plein bonheur. Alors quand vous saurez que tout cela tourne avec une fluidité redoutable car, comme d'habitude, les développeurs de Criterion n'ont pas lâché leur bébé dans la nature avant qu'il ne s'affiche à au moins soixante images par seconde, vous serez d'accord pour dire avec nous que ce prochain Burnout a effectivement comme un avant-goût de paradis...