Après un premier essai amusant mais qui laissait rapidement entrevoir ses lacunes et défauts, Ubisoft revient à la charge avec une suite à Blazing Angels qui cherche à peine à corriger les erreurs de son grand frère. C'est mal.
Retour dans les cieux encombrés de la Seconde Guerre mondiale, toujours à bord de ces vieux coucous qui ont fait la gloire de l'aviation militaire. Si tout ceci sonne comme un vieux souvenir, c'est probablement parce que Blazing Angels 2 a de faux airs d'add-on et non de suite. On renoue donc rapidement avec le gameplay du jeu qui compte toujours autant sur l'action au détriment de toute forme de réalisme complexe, une approche purement arcade qui colle de toutes façons fort bien au jeu. Pour rappel, toutes les acrobaties les plus folles sont possibles sans avoir à craindre de décrocher et de s'écraser comme un flan. Quant à la fonction de lock qui verrouille la caméra sur la cible la plus proche ou la plus importante (selon le jeu) elle vient comme autrefois accentuer ce caractère spectaculaire en engendrant des prises de vue cinématographiques. Que l'on nettoie le ciel de chasseurs ennemis ou que l'on parte bombarder des unités au sol, l'effet se veut saisissant.
Autre héritage du volet original, l'assistance des ailiers que l'on contrôle à l'aide de la croix directionnelle, couverture, attaque, provocation ou mode « Je suis un dingue j'vais tous vous exploser » sont donc des ordres qu'il faudra parfois penser à employer afin de mener à bien nos objectifs. Des objectifs un peu plus variés que dans le précédent volet il est vrai. Certes, on mitraille encore à tout va de façon classique mais certaines missions tentent de nous surprendre, exigeant de nous d'attaquer des points très précis sur un dirigeable ou de faire feu sur du matériel parachuté. On citera l'infiltration dans le ciel de Paris à bord d'un avion ennemi avec pour premier objectif la neutralisation des patrouilleurs à l'abri des regards indiscrets. Il arrivera même que l'on se retrouve simplement aux commandes des mitrailleuses d'un bombardier. De bonnes idées, bien que parfois un peu surprenantes voire carrément perturbantes (l'infiltration de Paris notamment) mais qui ne sont que de petites variantes sur le thème de Blazing Angels. Les nouveautés et évolutions sont en effet bien rares.
C'est bien gentil d'avoir ajouté un système de customisation des avions basés sur l'accumulation de points de prestige mais on aurait sans doute préféré un lifting de l'I.A. Par ailleurs, certains défauts du premier volet n'ont pas été corrigés, comme la longueur qui sépare parfois deux checkpoints en cours de missions, un large fossé qui augmente artificiellement le niveau de difficulté. Pire, certains problèmes inédits font leur apparition, comme le système de lock devenu complètement fou. Ce dernier se permet toutes les libertés, refusant de cibler les objectifs prioritaires pour aller se figer sur des cibles bonus dont on n'a cure ou pire, s'amuse à verrouiller des appareils se trouvant hors de la zone de combat ! On aura beau appuyer sur A pour changer de cible, rien à faire, impossible parfois de pointer une cible pertinente. C'est fort pratique lors des missions d'escortes de constater que le lock refuse de se fermer sur le minuscule danger à 300 mètres pour se focaliser sur un char à 3 kilomètres.
Du coup, Blazing Angels 2, c'est Blazing Angels 1 tout juste remodelé, avec les mêmes qualités et les mêmes défauts. On mentionnera toutefois quelques évolutions esthétiques, au niveau du sol en particulier où les environnements ont été bien mieux travaillés pour cette suite. Une petite remise à niveau qui entre dans le cadre du minimum syndical pour une suite mais qui reste la bienvenue. D'autant que le reste de la réalisation n'a pas subi de grosses modifications. On conserve donc des éléments d'ambiance visuelle et sonore encore perfectibles mais qui suffisent à plonger dans l'action. En somme, si vous avez apprécié le premier, vous devriez accrocher cette fois encore, comme on peut accrocher à un add-on sans surprise.
- Graphismes15/20
Avec des environnements au sol plus détaillés et des effets maintenus au goût du jour, Blazing Angels 2 réitère la performance de son aîné : ce n'est pas une tuerie mais c'est fort efficace.
- Jouabilité12/20
En ajoutant un peu de dynamisme aux missions, cette suite pallie un tantinet au côté trop redondant et facile des combats de la série. Mais un tantinet, ce n'est pas beaucoup et le gameplay s'essouffle vite entre combats trop simples mais trop longs, checkpoints trop espacés et système de lock dans les choux.
- Durée de vie15/20
Certaines missions peuvent s'éterniser et le mode multi est toujours là pour prolonger encore la rentabilité temporelle du produit.
- Bande son16/20
Les dialogues alliés, les effets sonores et les musiques sont de très bonne facture, mais pourquoi s'obstiner une nouvelle fois à coller des doublages ennemis en anglais surligné d'accents étrangers ridicules ?
- Scénario10/20
On sent comme un vague prototype de scénario dont on se fiche comme d'une guigne malgré sa présentation façon roman-photo qui finalement sombre dans le rigolo plutôt que dans le dramatique. C'est bien d'avoir fait l'effort en tout cas.
Sortir une suite avec les mêmes défauts et qualités que le jeu original, ça marche si la balance s'équilibrait à peu près au départ, ce qui n'était pas le cas de Blazing Angels. Du coup, ce Secret Missions Of WWII fait plus figure d'add-on de luxe et sans surprise que de suite supposée pousser le concept plus loin. Si vous avez pu passer outre les défauts du grand frère, vous pouvez toujours tenter votre chance avec le cadet de la fratrie qui a cru bon de se pourrir son verrouillage de caméra. Les autres, puisque vous n'avez rien de mieux à faire, allez donc à la pharmacie et ramenez-moi des chewing-gums à la nicotine. Allez, plus vite que ça !