La Cité de la Mort Rose prend donc place dans l'univers de Trolls de Troy, la série écrite par Christophe Arleston et dessinée par Jean-Louis Mourier, qui ont d'ailleurs participé à la création du jeu. On reconnaît bien le style visuel de la BD et les lieux qui la composent comme Phalompe, Klostope, Rantine ou encore Panydore. Tous les principaux personnages sont également présents : Teträm, Waha, Pröfy, le vieux sorcier... Mais ce sont les enfants, c'est-à-dire Gnondpom et dans une moindre mesure Tyneth, que le joueur va incarner pour tenter de mettre fin à la terrible menace qui plane sur leur village. En effet, les humains semblent bien décidés à en finir une bonne fois pour toutes avec les trolls en les expédiant, horreur, dans un monde imaginaire rose et fleuri !

Tout commençait pourtant bien : Waha avait sa première mouche et les trolls s'apprêtaient à fêter l'événement comme il se doit, autrement dit en festoyant avec force vin et morceaux humains. Cette première partie permet de se familiariser avec le fonctionnement du jeu. Rien de bien compliqué, il s'agit d'un jeu d'aventure classique : on clique pour déplacer le personnage, ramasser ou utiliser des objets. La prise en main est donc immédiate. On note cependant de gros problèmes de pathfinding. S'il y a une table ou un tonneau entre votre personnage et l'endroit où vous souhaitez qu'il se rende, il va buter dedans, totalement incapable de contourner à moins de lui indiquer le chemin à parcourir en plusieurs étapes ! De nos jours ce genre de problème n'est pas acceptable...

On trouve aussi quelques ajouts au système point & click habituel, comme un système de quêtes qui permet de ne pas perdre de vue les prochains objectifs à accomplir. Pratique, cette fonction rend le titre accessible aux plus jeunes, qui est d'ailleurs le public visé si on en croit l'extrême facilité de la progression. Dans La Cité de la Mort Rose en effet, pas d'énigmes compliquées, d'objets diaboliquement cachés ou de combinaisons farfelues. Tout est extrêmement simple. Les rares puzzles sont tous bâtis sur le même modèle, un casse-tête voisin de l'âne rouge et du taquin qui permet de débloquer les stations de métro. Bien utile, celui-ci permet d'éviter de faire à pied les inévitables allers-retours, quand on ne monte pas à dos de pétaure ou de dragon.

En revanche, on se serait bien passé des combats. A plusieurs reprises, on va être amené à affronter des humains à la force des poings. Le système consiste bêtement à maintenir le bouton droit enfoncé pour charger une jauge, puis à cliquer pour donner un coup au bon moment. Ces phases n'étaient pas franchement indispensables. Heureusement on peut récupérer des points de vie en dévorant quelques sfroumptchs ou bien sûr de l'humain, la nourriture favorite des trolls. On gagne aussi un peu d'expérience au fil de l'histoire, ce qui permet de taper plus fort et donc d'abréger les combats plus rapidement vers la fin du jeu. Une fin qu'on aperçoit d'ailleurs trop rapidement. Trop court, facile, plombé par des soucis de pathfinding et des phases lourdingues, que reste-t-il donc à Trolls de Troy ? Son scénario plein d'humour et de personnages attachants qui, pour peu qu'on aime cet univers, font passer un moment agréable. Ca ne suffit pas à pardonner ses nombreux défauts, mais ça sauve le jeu du naufrage.