D'après ses créateurs, Tarr Chronicles est "un jeu d'action spatiale doté d'éléments de RPG". Si vous trouvez ces derniers, appelez-nous, car ils ont apparemment disparu de notre version... Bref, passons, il faudra se contenter de l'action, l'essentiel est de savoir à quoi s'attendre. Passons aussi rapidement sur le scénario guère passionnant. Le background est pourtant relativement fourni, avec ses différentes races, son histoire galactique, et le Mirk, un étrange fléau semant la destruction. Mais à cause d'une narration assez succincte et passablement soporifique, on a du mal à se sentir réellement impliqués dans les événements. Reste donc l'action et là on va être servis.

En effet, Tarr Chronicles est un shoot spatial tout ce qu'il y a de plus basique. Ici, inutile de chercher à parcourir l'espace librement pour mener une carrière de marchand, de pirate ou autre. Ce n'est pas un reproche mais il faut savoir à quoi s'en tenir. Le jeu est donc beaucoup plus proche d'un Wing Commander par exemple : des missions qui s'enchaînent en proposant essentiellement du combat. Ces missions ont bien des objectifs variés, comme détruire un champ de mines ou un générateur, escorter un vaisseau pour le protéger durant une évacuation, etc. Mais au final, le gameplay se résume toujours à un unique élément : les nombreux dogfights.

Le pilotage est assez simple : on dirige son vaisseau à la souris, la molette servant à accélérer ou ralentir et les boutons à tirer. Une poignée de touches du clavier sont utilisées pour pivoter ou locker une cible, mais rien de vraiment complexe à prendre en main. Théoriquement le joystick est géré, mais à mon grand regret je ne suis pas parvenu à le faire fonctionner. Après une lecture de divers forums, il apparaît que je ne suis pas le seul à avoir des problèmes récurrents pour utiliser ce type de contrôleur. Dommage, ça aurait été un gros plus pour l'immersion. Les combats en eux-mêmes sont assez nerveux. On est toujours accompagnés par quelques vaisseaux alliés, les ennemis font de même en attaquant en groupe. Il n'est donc pas rare de voir une bataille entre une douzaine d'appareils, qui explosent joliment au fil des tirs de lasers ou de missiles, le tout étant soutenu par les commentaires radio incessants de vos équipiers. Parfois, une limite de temps vient même s'ajouter pour accomplir la mission, renforçant l'ambiance d'urgence désespérée qui se dégage. Les séquences d'action, prédominantes, sont donc réussies, le problème c'est que le gameplay devient tout de même vite répétitif.

Pour pallier à cet inconvénient, les développeurs ont mis en place un système de customisation des vaisseaux assez poussé, qui permet d'obtenir un appareil vraiment personnalisé via un passage au garage entre chaque mission. Il n'y a que trois modèles : intercepteur, chasseur et corvette, du plus petit au plus gros, chacun ayant évidemment ses forces et ses faiblesses en vitesse, blindage ou armement. Sur cette base viennent se greffer différents éléments. Inutile de les acheter, il n'y a pas d'argent, ils sont automatiquement débloqués au fur et à mesure de la progression dans la campagne. On trouve en vrac des moteurs, des coques, des boucliers, des canons, des missiles... On fait sa petite composition en tenant compte de deux critères à ne pas dépasser : le poids et l'énergie. Un système de craft basique est également présent. A chaque interlude, on peut désassembler trois pièces dont on ne se sert pas pour récupérer cinq ressources, qu'on peut ensuite recombiner pour obtenir des dispositifs apportant de précieux bonus. Une bonne idée, qui aurait sans doute mérité une meilleure exploitation. Enfin, le dernier paramètre à prendre en compte dans votre vaisseau est la jauge de surchauffe. Une fois en vol, l'utilisation d'armes énergétiques, de nitro ou la régénération des boucliers consomment de l'énergie, il faut donc veiller à gérer ces dépenses avec parcimonie sous peine de faire exploser la température.

Tout ça fait de Tarr Chronicles un petit jeu sympathique, agréable à jouer, mais qui montre vite ses limites. On reste dans le moyen, alors qu'un peu plus d'ambition aurait pu en faire un titre bien supérieur. Dommage, car le jeu n'a pas à rougir de sa réalisation graphique. On déplore en revanche un certain nombre de bugs malgré les patchs : confusion entre azerty et qwerty, sous-titres parfois décalés, souris qui reste inversée dans les menus, et même le menu principal qui est resté une fois en surimpression en pleine partie... Rien qui rende le jeu injouable mais un bon coup de polissage aurait été appréciable.