Après nous avoir enchanté sur Xbox 360, les adorables Pinatas viennent faire un tour sur les jardins virtuels de nos PC. Un jeu enchanteur et envoûtant pour les rêveurs professionnels et autres écologistes du clavier. A condition que le soft accepte de fonctionner...
Commençons donc par tenter la classification de Viva Pinata. Les premiers moments nous aiguillent sur la voie du God Game. Vous contrôlez la situation de haut par le biais d'un curseur omnipotent. A chaque fois que celui-ci passe à proximité d'un objet, PNJ ou Pinata, les héros en peluche que je vous invite à découvrir plus loin, un lock se déclenche entre votre cercle de sélection et l'item. La prise en main est d'emblée assez agréable et instinctive même si l'on est surpris par le positionnement assez rase-motte de la caméra, même en dézoom maximum. En haut à droite de l'écran, les actions disponibles apparaissent. Tout fonctionne donc sur le principe des zones et actions contextuelles comme dans un Black And White.
Mais le dieu, ici, est un jardinier. Votre terrain de jeu est une parcelle de terre sauvage à défricher puis à cultiver. Vos outils : une pelle, un arrosoir et un sac de semi-gazon. Chaque instrument a son panel de fonctions, dont la bonne utilisation vous mène à une première ébauche de jardin. La pelle pour battre la terre et la rendre cultivable. Le sac de semi pour recouvrir une bonne partie de la zone d'une verte pelouse. L'arrosoir pour mener à maturité vos premières plantes issues de graines fournies par un certain PNJ ou achetées directement au magasin Costolot. Le stock de cette boutique est essentiel, il représente le gros des améliorations que vous pourrez apporter à votre jardin. On y trouve un nouveau semis, un nouvel arrosoir, de l'engrais, de la déco et des barrières. Là ça sera les fruits, là les arbres, là un petit enclos pour tel ou tel type de Pinata, là un petit lagon... que vous aurez préalablement creusé grâce à la pelle, elle aussi sujet à des évolutions. En fait, à chaque enrichissement de votre jardin, qu'il s'agisse de paysagisme ou de Pinatas, vous augmentez votre expérience d'un niveau. Ainsi apparaissent des boutiques supplémentaires, les fonctions avancées de votre pelle et l'élargissement de votre terrain de jeu. Le passage des niveaux en début de jeu est presque trop rapide et les nouvelles informations et dispositions s'enchaînent de manière assez abruptes, hachant continuellement le rythme. A contrario on s'étonne, après plusieurs heures de jeu, de devoir encore se satisfaire d'une aire très réduite. Concrètement, il vous faut atteindre le niveau 15 pour enfin obtenir vos premiers lopins de terre additionnels. Mis à part ces deux revers, la montée de niveau est assez régulière et donc plutôt agréablement menée.
Sans tarder, parlons Viva, parlons Pinata. Intéressons-nous pour l'instant à leur rôle dans le gameplay. Comme indiqué plus haut, la richesse de votre jardin dépend aussi de ces créatures, sauvages par défaut, et qui logent donc à l'extérieur de votre espace vert. Vous obtenez des points d'expérience sur trois étapes. Avant tout, il faut attirer de nouvelles Pinatas dans votre jardin en atteignant des objectifs précis. Ensuite, vous devrez remplir d'autres conditions pour qu'elles décident de devenir résidentes. Les requêtes en question sont généralement alimentaires : la Pinata doit satisfaire son besoin de dévorer un congénère d'une autre race ou un élément végétal spécifique (plantes, fruits, légumes). Autre condition possible : aller acheter dans la boutique de Willy Builder un habitat pour votre petit protégé, chaque race possédant un abri affilié. Enfin, après en être arrivé là pour deux Pinatas de même race, il conviendra de devenir un entremetteur, et d'obtenir une progéniture de ces deux zozos. Pour ce faire, chaque Pinata doit d'abord être apte à tomber amoureuse, ce qui n'est pas une mince affaire. Une fois qu'elles se sont isolées dans leur abri pour se courtiser, une ultime étape sous la forme d'un mini-jeu de type Frogger, vient symboliser la phase d'approche. Retour au jardin. Livré par une bonne fée-cigogne, un oeuf éclora rapidement pour donner naissance à la progéniture des amoureux.
L'entretien d'un jardin virtuel pourrait sembler lassant à la longue mais la richesse du soft est telle qu'il n'en sera rien. Certaines Pinatas, dites mauvaises, viendront par exemple mettre le souk dans votre verger. A vous de les en expulser, de les laisser réguler elles-mêmes la démographie de votre population, voire d'en faire des résidents à part entière. Vous pourrez vous lancer dans le plus grand élevage possible ou tenter de faire pousser de véritables plantes mutantes pour transformer vos Pinatas. Il sera possible de customiser à volonté le jardin et ses habitants à l'aide d'accessoires variés achetés dans les magasins. L'envie de découvrir de nouveaux types de Pinatas pousse clairement le joueur à exploiter à fond le potentiel du jeu. De plus, leur sédentarisation puis leur accouplement nécessitent de remplir un cortège de conditions qui tient parfois du casse-tête. Il n'est pas rare que l'on se surprenne à sauter de joie lorsque deux de nos petits protégés s'amourachent enfin l'un de l'autre. Notez au passage que les accouplements qui en découlent vous gratifieront d'une cinématique absolument tordante. On peut d'ailleurs dire que Rare est revenu aux affaires sur le plan du character design puisque chaque bestiole, sans exception aucune, est croquée avec un humour fou et un sens de la mimique qui renvoient immédiatement à Conker ou Banjo.
La version PC de ce titre sorti il y a tout juste un an sur Xbox 360, souffre de nombreux problèmes d'instabilité due au Windows Live. Nous avons été obligés de désactiver ce dernier pour avoir le privilège de jouer plus de cinq minutes à Viva Pinata sans que le jeu crashe. D'après les forums anglo-saxons, nous ne sommes pas les seuls à être dans ce cas. Il en résulte l'impossibilité frustrante et injustifiée de sauvegarder son jardin. Sachant qu'il faut des dizaines d'heures pour voir le bout d'une partie, autant dire que l'expérience de jeu est ruinée. En plus de cela, des bugs d'affichage, des ralentissements et des freezes peuvent noircir le tableau, selon la configuration de votre ordinateur. Côté réalisation, l'aliasing est très présent dans les jardins bien que les cinématiques restent encore très agréables à regarder. L'utilisation de la souris se révèle très pratique et gomme la plupart des reproches qui avaient été adressés à la version Xbox 360 au niveau de l'ergonomie. Même si l'on ne peut toujours pas sauter d'une créature à l'autre, un simple clic suffit maintenant pour sélectionner les bestioles colorées sans crispation. La navigation dans les menus est rendue un peu moins pénible par l'utilisation des touches de raccourcis. Toutefois, l'interface des magasins est toujours aussi vexante.
- Graphismes15/20
Le character design des Pinatas est une vraie réussite. Les cinématiques qui les mettent en scène sont toutes plus mignonnes les unes que les autres et l'on a hâte d'en débloquer de nouvelles. Cependant, le jardin souffre d'un aliasing d'assez mauvais goût.
- Jouabilité9/20
Les problèmes d'installation, de stabilité et d'optimisation du soft sur PC sont absolument honteux pour un titre édité par Microsoft. Ils font baisser la note de jouabilité de 6 points. Si l'on arrive à passer outre ces problèmes techniques, la souris soulage agréablement Viva Pinata de la plupart des problèmes d'ergonomie dont il souffrait sur Xbox 360. On regrette toutefois le nombre d'informations qui submergent parfois le joueur (surtout en début de partie) et le manque d'efficacité des menus des magasins.
- Durée de vie15/20
Pour peu que l'on accroche au concept novateur du titre, Viva Pinata propose un contenu d'une richesse admirable. Il y aura de nombreux défis à relever pour faire de son misérable lopin de terre en friche, un luxuriant jardin peuplé de créatures exotiques. Les possibilités de customisation permettent de personnaliser à l'envie le terrain de jeu et les créatures.
- Bande son16/20
Des doublages des Pinatas, aussi drôles qu'attendrissants, aux musiques d'ambiance aériennes, tout l'environnement sonore contribue à l'immersion du joueur.
- Scénario/
Il s'agit simplement d'entretenir un jardin et de prendre soin des créatures qui viennent s'y installer.
Difficile de retranscrire l'atmosphère bucolique et envoûtante d'un jeu aussi original que Viva Pinata. Destiné aux rêveurs, aux fans de Harvest Moon, ou simplement aux joueurs en quête d'une expérience nouvelle, ce soft magique est un véritable ovni. Avec leur design coloré, ces Pinatas qui en ont fait craquer plus d'un sur Xbox 360 sont toujours aussi adorables sur PC mais attention : d'une part, une connexion Internet est indispensable pour en profiter et d'autre part, des bugs majeurs dûs au Windows Live peuvent vous empêcher de jouer. Il serait donc plus prudent de vous renseigner auprès de Microsoft sur les compatibilités de votre système avant d'acheter ce titre. La note générale a été hélas abaissée de 3 points pour sanctionner les problèmes techniques graves que nous avons rencontrés.