L'année dernière, Vivendi avait tenté de relancer la série Spyro en changeant l'orientation plate-formique qui dominait jusque-là pour privilégier des combats contre des tonnes d'ennemis. Le dragon était alors devenu malgré lui le héros d'un stupide et brouillon beat'em all (littéralement "tape-les tous") perdant au passage tout le charme enfantin de ses débuts. Sur GBA, la transition s'est faite plus en douceur avec un titre effectivement plus sombre, mais qui avait su conserver l'aspect plate-forme des débuts. Cette suite reprend exactement la même formule, avec tout de même un peu plus de réussite.
Le scénario de Spyro : The Eternal Night reprend exactement là où s'arrêtait celui de New Beginning l'année dernière. Ce qui est tout à fait logique puisque Vivendi avait annoncé que New Beginning marquerait le départ d'une nouvelle trilogie, d'où le titre. Spyro a donc affronté Cynder à la fin du premier volet pour découvrir que la dragonne n'agissait pas de son propre chef mais avait été corrompue dès sa naissance par le Maître Noir. Notre lézard violet doit donc poursuivre sa quête et il lui reste encore bien du chemin à parcourir avant d'espérer venir à bout du grand méchant master in black. Sous les conseils de son mentor Ignitus, le petit dragon partira à la recherche du Chroniqueur, un ancien et sage dragon capable de lui venir en aide.
La recette n'a pas beaucoup changé depuis l'année dernière. Eternal Night reprend ainsi le concept commun à beaucoup de jeux GBA, à savoir celui de l'action plate-forme en vue de profil. Spyro devra encore traverser des niveaux infestés de monstres, réaliser quelques sauts périlleux par-ci par-là et réapprendre pour la trente-six millième fois le pouvoir des différents souffles (feu, terre, glace et électricité). On note tout de même l'apparition en haut à droite de l'écran d'une jauge de combo. Celle-ci se remplit lorsque le dragon passe à l'attaque mais commence à diminuer lorsque les coups s'arrêtent. Le but est de la garder le plus haut possible afin de récolter plus de gemmes en terrassant un monstre. L'idée c'est que chaque ennemi libère des gemmes en mourant. Plus la jauge est haute à ce moment-là, plus vous pourrez en récolter. Ces gemmes sont de différentes sortes et peuvent vous redonner de la vie ou encore de l'énergie pour utiliser les souffles spéciaux. Certaines permettent aussi d'améliorer la puissance des fameux souffles élémentaires. Il existe un quatrième type de pierres précieuses, plus rare, faisant monter la jauge de furie de Spyro pour libérer une attaque destructrice. Ce qui ne sera pas de trop pour venir à bout des quelques boss rencontrés.
La progression est régulièrement stoppée par des visions qui transportent Spyro à l'intérieur de temples. C'est là où le dragon apprendra à maîtriser ses nouveaux souffles. C'est aussi là qu'il pourra s'entraîner à placer de puissants combos en affrontant un mannequin inoffensif. Plus amusant à jouer, mais aussi bien mieux réalisé, le dragon rend une copie plus agréable cette année grâce à un système de jeu mieux maîtrisé. La jauge de combos et l'envie d'obtenir le niveau maximum pour chaque souffle élémentaire suffisent à nous motiver pour sortir de jolis combos dans les affrontements. Espérons que Spyro continue sur cette pente ascendante pour clore la trilogie dans de meilleures conditions qu'elle n'a débuté. Nous verrons cela l'année prochaine.
- Graphismes16/20
Largement plus soignés que l'année dernière, les décors gagnent en détails et on note plusieurs niveaux dôtés d'effets spéciaux (chaleur, ombres). Les animations sont aussi réussies et aucun ralentissement n'est à signaler. Du bon boulot, vraiment.
- Jouabilité12/20
Spyro poursuit sa crise d'adolescence en proposant encore une fois un gameplay faisant la part belle aux combats. On reste loin de l'excellence des débuts, mais cet épisode maîtrise déjà mieux son sujet par rapport au précédent volet.
- Durée de vie11/20
Comme New Beginning, cette nouvelle aventure n'est pas très longue, mais le niveau de difficulté assez relevé par moments vous ralentira dans votre progression.
- Bande son11/20
La bande-son reste très discrète, peut-être trop. Musiques et bruitages sont en retrait durant tout le jeu.
- Scénario12/20
Cet épisode poursuit exactement là où le précédent jeu s'était arrêté. Spyro doit retrouver un ancien dragon seul capable de l'aider à vaincre le Maître Noir.
Sans chercher à révolutionner le genre, Spyro : Eternal Night réussit à entraîner le joueur de bout en bout de l'aventure sans trop le lasser. Il y a bien quelques niveaux pénibles, notamment les temples qui ont tendance à se ressembler un peu trop, mais globalement l'envie de continuer à jouer est là. Ce qui est plutôt bon signe.