Loin de leur traditionnel confort urbain, les Sims échouent aujourd'hui sur une île perdue au milieu de nulle part. Entre Robinson Crusoé et Koh-Lanta, ils devront faire l'expérience de la survie et c'est à vous qu'incombe la lourde tâche de les y aider.
Renouvelant la série à succès qui commençait à s'essouffler, les Sims 2 : Naufragés a le mérite de proposer une idée de départ originale. A la suite d'une tempête, votre Sims, et éventuellement cinq autres membres d'équipage que vous aurez le loisir de customiser à votre goût, se retrouve sur une île sauvage. A partir de là, il s'agit de mettre en oeuvre tous les moyens possibles pour subvenir aux besoins élémentaires de chacun et chacune. Matérialisés comme d'habitude, par des jauges, ces derniers s'avèrent toujours aussi contraignants. On sera souvent obligé d'abandonner une partie de pêche ou l'exploration d'une grotte pour courir aux toilettes ou aller se coucher. Pas de doutes, nous sommes bien dans un épisode des Sims. Si l'on ne parle à personne pendant vingt-quatre heures, notre Sims sombre dans la dépression. Si l'on omet de prendre sa douche quotidienne, c'est le drame, etc. Sachant que l'action se situe au beau milieu de la jungle, le réalisme en prend un coup mais après tout les Sims, c'est surtout une vision délirante de la vie quotidienne.
Afin de survivre dans un milieu aussi hostile, il vous faudra ramasser, fabriquer ou collectionner des centaines d'objets qui ont tous une utilité précise. Votre avatar deviendra tour à tour explorateur, forestier, botaniste, lorsqu'il s'enfoncera dans la jungle pour y chercher de nouvelles plantes et de nouveaux matériaux. Il se prendra pour Mac Giver, canif à la main, fabriquant une lunette astronomique avec deux bouts de bois et des tessons de verre. Il sera un peu artiste en jouant avec les instruments de musique qu'il aura a inventer ou en peignant. L'habillage de son Sims a toujours eu une place importante dans la série. C'est encore le cas ici sachant que, cette fois, les costumes semblent tout droit sortis du cerveau exalté d'un Jean-Paul Gaultier en plein trip écolo. On pourra au choix revêtir un corsage en feuilles de palmier, un short en liane unisexe ou une ravissante jupe chlorophylle, qui se dégraderont si vous traversez un roncier par exemple. Il y a des dizaines de vêtements à confectionner, tous plus farfelus les uns que les autres et, pour peu que l'on se prenne au jeu, on aura fort à faire à essayer toutes les tenues disponibles.
Si l'originalité du titre réside dans sa dimension "survie" ne comptez pas cependant partager l'angoisse des aventuriers de Koh-lanta ou de Tom Hanks dans Seul au monde. Ici, la jungle regorge de fruits, d'arbres et de légumes tandis que le moindre point d'eau grouille de poissons. On trouve également du bois et des matières premières en abondance. Se nourrir et confectionner des objets est donc un jeu d'enfant. Dans le même ordre d'idée, on découvre rapidement que l'île n'est en fait pas si déserte que cela. Si la solitude et le manque d'affection nous poussent dans un premier temps à devoir sympathiser avec de simples chimpanzés au point de les prendre régulièrement dans nos bras, on rencontrera bien entendu d'autres Sims au fur et à mesure du déroulement de la partie. Il deviendra alors possible de fonder une tribu pour pouvoir contrôler chacun des membres et non plus seulement notre Sims de départ.
Venons-en enfin au gros point noir du jeu : la réalisation. Les graphismes sont grossiers et les animations sont sommaires. Les temps de chargements entre chaque aire de jeu sont bien trop longs quand on doit faire des allers-retours. La navigation dans les menus est ardue. Nos Sims se dirigent intégralement au stick analogique, contrairement aux autres épisodes où l'on devait utiliser un pointeur. La plupart des actions s'effectuent d'un simple clic mais on ne peut s'empêcher de déplorer la lenteur avec laquelle obtempèrent les personnages. On voudra souvent accélérer le jeu, c'est-à-dire appuyer sur le haut de la croix directionnelle tout en maintenant la touche L : une manipulation peu ergonomique. Il arrive régulièrement que les Sims se plantent bêtement devant leur établi ou un arbre sans rien faire alors qu'on vient de leur donner un ordre. Ils ont d'ailleurs souvent un temps d'arrêt plus ou moins long avant d'effectuer une action.
L'accumulation de tous ces défauts ruine complètement l'expérience de jeu. C'est dommage car cette l'idée de départ était sympa et cette expérience au soleil avait tout pour être agréable.
- Graphismes8/20
Malgré la touche exotique et la variété des milieux, l'ensemble est franchement désagréable à regarder en raison de textures laides et d'animations souvent chaotiques. De plus, la caméra est capricieuse.
- Jouabilité8/20
On dirige désormais intégralement ses Sims au stick mais leur manque de punch et leur stupidité latente risquent d'en irriter plus d'un. L'accélération du temps nécessite une manipulation fort peu pratique. Enfin, les temps de chargements entre chaque aire de jeu sont exaspérants.
- Durée de vie13/20
Malgré un concept accrocheur, la redondance des tâches et l'absence notable de difficulté gâchent l'expérience. On pourra toujours collectionner la multitude d'objets, d'outils et de vêtements pour se consoler.
- Bande son12/20
Les différentes ambiances sonores sont correctes et participent à l'atmosphère du titre.
- Scénario/
Dès les premières minutes de jeu, le plaisir de retrouver les Sims 2 dans un décor exotique et une situation inédite, est terni par une réalisation peu reluisante et un aspect survie mal exploité. Même les fans auront bien du mal à avaler la pilule.