Les jeux d'élevage d'animaux sur DS, on commence à vraiment les connaître. On adopte un animal, on le nourrit, le caresse, on joue avec lui puis on se lasse, on n'en peut plus de ses cris lorsqu'il a faim et on décide de le laisser dépérir, juste pour voir ce que ça fait. L'Ile aux Dauphins fait partie de ces jeux, mais troque les animaux de compagnie classiques pour des dauphins, des orques, des tortues de mer, des manchots, des flamants roses, des raies et même des requins. On est loin des boules de poils pleines de puces, et dans un sens, L'Ile aux Dauphins se pose comme un grand bol d'air frais dans la gamme. Reste à savoir si le titre se montre aussi amusant que de son ambiance ensoleillée peut être alléchante. Et c'est malheureusement là où ça coince.

Tout débute par l'arrivée sur l'Ile aux Dauphins de deux enfants Greg et Mila, le frère et la soeur venant passer deux mois en compagnie de leur oncle Bob, directeur d'un futur parc aquatique. Mais les vacances tournent court lorsque les deux enfants sont embauchés dans le parc et sont chargés de s'occuper des animaux, de les nourrir, de nettoyer leurs bassins et éventuellement de les soigner en cas de blessures. Pour le joueur, cela se traduit par quelques manipulations à faire au stylet. Pour l'alimentation, il faut mémoriser une séquence de poissons et la reproduire afin de remplir un seau. Le nettoyage demande quant à lui de ramasser les déchets et de les attirer dans un filet. Enfin, les soins demandent de donner suffisamment de vitamines à chaque pensionnaire par un jeu de réflexes où il faut rapidement toucher les cachets lorsqu'ils apparaissent à l'écran. Cette phase peut aussi vous pousser à nettoyer les blessures en badigeonnant un produit sur les plaies. En soi, chaque séquence fonctionne bien et on se surprend même à faire le tour des bassins pour veiller aux jauges de santé, moral et nourriture de chacun afin de remédier aux éventuels problèmes qui ne manquent d'ailleurs pas de se poser. Cependant, à part une phase de dressage plutôt limitée pour les orques et les dauphins dans laquelle il suffit de reproduire au stylet les schémas sur l'écran, l'Ile aux Dauphins n'a rien de plus à proposer. Et c'est bien là son défaut.

La progression du titre suit un scénario découpé en journées. Après une petite séquence de parlotte matinale entre les différents personnages, on nous demande de réaliser une action bien spécifique. Suivant la date, cela peut être de soigner la nageoire de l'orque ou de préparer l'arrivée d'un nouveau pensionnaire. Quelle que soit l'activité du jour, qui ne prend généralement que trente secondes à réaliser, on nous demande ensuite de prendre soin du parc en veillant aux fameuses jauges indiquées plus haut. On termine alors la journée pour en commencer une autre qui ressemblera inévitablement à celle que l'on vient de quitter. Bref, L'Ile aux Dauphins s'emprisonne dans un gameplay bien trop répétitif. Les premiers instants sont donc bien trompeurs, eux qui laissent entrevoir un titre varié par l'apparition régulière de nouveaux animaux, et l'introduction très progressive des quelques façons de s'en occuper. Du coup, si on saluera le côté écologique de l'affaire qui distille un message éducatif tout au long du scénario, on reste clairement dubitatif sur l'intérêt purement ludique de la cartouche. Il aurait fallu plus d'interactions avec les animaux et plus de manières différentes de s'en occuper pour maintenir notre intérêt de bout en bout.