Le dernier Disney est sur le point de débarquer dans tous les cinémas de France et de Navarre, et pour ne rien changer aux bonnes vieilles habitudes, Disney Interactive a veillé à ce que toutes les consoles disposent de leur adaptation. Et si rencontrer la famille Robinson vous tente, nous ne saurons que trop vous conseiller de jeter un oeil aux quelques lignes qui suivent.
Soyons honnêtes, les adaptations vidéoludiques d'un film d'animation ne sont généralement pas destinées à tourner très longtemps dans nos machines. Les enfants s'y amusent deux ou trois semaines après la sortie du long métrage, puis les délaissent sans la moindre pitié, au même titre que l'adorable cochon d'Inde, qui vénéré au début, finit par perdre son attrait comme une star de la télé vieillissante. On pourra certes le ressortir à l'occasion de la sortie en DVD, mais cela ne change rien au fait que la plupart de ces softs sont par nature assez dispensables. Ce n'est pas à dire qu'ils sont tous foncièrement mauvais, certains se révèlent même être d'agréables surprises, mais leur rôle consiste avant tout à divertir les plus jeunes pendant que la vague engendrée par le film déferle sur le monde.
Bienvenue Chez les Robinson est l'exemple parfait de ce type de produits. Amusant sans être fascinant, agréable à l'oeil sans pouvoir être qualifié de beau, le soft a tout ce qu'il faut pour se faire aimer des jeunes joueurs, le temps de quelques heures. Le jeu reprend dans une large mesure le scénario du film, même s'il semble se distinguer de ce dernier sur plusieurs aspects. Premièrement, le personnage qu'on incarne n'est pas le principal héros du film. Lewis, le petit orphelin, génie de son état, ne sera donc pas le point d'ancrage de cette aventure vidéoludique. On y incarnera en fait Wilbur Robinson, le jeune garçon roublard venu du futur et qui tombera finalement sur le pauvre Lewis. Le bonhomme dispose en effet d'une machine à voyager dans le temps dont il se sert pour étoffer sa collection de photos de personnages célèbres. Manque de bol, à peine de retour chez lui, Wilbur oublie de fermer la porte du garage et la machine disparaît, emportée au loin par un homme mystérieux dont la principale caractéristique est de porter un chapeau melon à la volonté propre. Wilbur, partagé entre son désir d'aventure et la peur de se faire gronder par ses parents, décide bien entendu de retrouver le malfrat. C'est véritablement là que commence l'aventure temporelle de notre forte tête. Et si tous les niveaux du jeu se basent sur le scénario du film, ils tendent à lui donner plus d'ampleur, à combler ses lacunes et à fournir quelques petites explications sur ce qui ne semblait pas toujours très clair. En cela, Bienvenue Chez les Robinson agit comme un parfait complément du long métrage, et ce n'est certainement pas les fans qui s'en plaindront.
Le jeu en lui-même se présente sous la forme d'un jeu d'aventure et d'action où s'entremêlent phases de plates-formes et mini-jeux. On progresse dans chaque niveau, généralement peuplé par les personnages du film, en trouvant des solutions à quelques petites énigmes et en vaporisant des palanquées d'ennemis belliqueux. Vu le public ciblé, Bienvenue Chez Les Robinson cherche avant tout à se montrer accessible, à première vue tout du moins. C'est ainsi que la plupart des sauts sont gérés automatiquement et qu'il ne sera donc pas nécessaire d'appuyer sur le moindre bouton pour bondir par-dessus un précipice. En fait, la plupart des actions qu'il sera possible d'effectuer dans le jeu sont contextuelles, ce qui veut dire qu'il suffira généralement d'appuyer sur le bouton indiqué à l'écran pour voir Wilbur se coller à un mur et longer une corniche. Le jeu intègre même un système semi-automatique de lock des ennemis, fort énervant il faut l'avouer, mais suffisant pour se tirer de la plupart des situations.
En tant que digne rejeton d'une famille d'inventeurs, Wilbur pourra également disposer d'un bon nombre de gadgets plus délirants les uns que les autres, comme le Désassembleur, qui permet de démanteler les objets présents dans les niveaux pour en récupérer les composants. Composants qu'on utilisera ensuite dans des machines spéciales afin de créer d'autres gadgets, des bonus ou même des codes de triche. Vient ensuite le scanner, qui sert à analyser tous les objets et personnages qui se trouvent à l'écran, un peu à la manière de Samus dans Metroid. L'objet décèle la présence de zones cachées, décrit les points faibles des ennemis et donne parfois quelques indices sur la marche à suivre lors de certaines énigmes. On citera également le gant de Chargeball qui permet de lâcher des boules électriques sur les ennemis et les mécanismes à déclencher. Un autre type de gant permet de produire des ondes de choc et de se déplacer sous terre.
Tout cet arsenal devra être mis à contribution pour résoudre les nombreuses énigmes du jeu. Et là franchement, on se dit que les développeurs ont fait preuve d'un petit peu trop de zèle, car ces dernières risquent sans doute de laisser sur le carreau la plupart des jeunes joueurs. Trop alambiquées, exigeant pas mal de coordination et rendues plus difficiles qu'il ne le faudrait à cause du fameux système de lock auquel je faisais référence précédemment, ces épreuves desservent clairement le soft. Parents, sachez donc qu'il vous faudra probablement intervenir régulièrement pour tenter d'aider votre ou vos rejetons. Notons enfin que les mini-jeux proposés, assez sympathiques, ne pourront malheureusement pas être pratiqués en multi. Un choix très discutable puisque certains auraient facilement pu convenir à des confrontations amicales entre apprentis voyageurs du temps. Reste, un titre solo extrêmement classique mais qui a le mérite de se montrer fidèle à l'oeuvre dont il s'inspire.
- Graphismes12/20
Le jeu est tout à fait dans l'esprit du long métrage et se montre tout aussi coloré. Les animations de Wilbur sont volontairement exagérées et nous donnent l'impression de diriger le véritable gaillard. L'atmosphère du film est donc bien retranscrite et parviendrait presque à faire oublier la pauvreté des textures et les limitations techniques inhérentes aux softs multi plate-formes.
- Jouabilité11/20
Bienvenue Chez Les Robinson s'avère trop déséquilibré pour son propre bien. Amusant au début, le titre devient nettement plus frustrant lorsqu'il cherche à faire travailler les neurones du joueur. Les énigmes, sans être insurmontables, risquent en effet d'agir comme un repoussoir pour les plus jeunes tant elles leur sembleront délicates. D'autant que le système de lock imposé par le jeu est loin d'être performant et nous complique souvent la tâche. Dommage, car le reste des contrôles apparaît comme très fonctionnel et intuitif.
- Durée de vie12/20
L'aventure n'est pas très longue mais se trouve soutenue par quelques mini-jeux rigolos. On regrettera cependant de ne pas pouvoir pratiquer ces derniers avec un ou plusieurs potes
- Bande son14/20
Les compositions de Danny Elfman, directement extraites du film, s'avèrent malheureusement assez insipides. On pourra cependant se consoler sur les voix et les bruitages qui sont eux, très réussis.
- Scénario14/20
Le jeu reprend l'histoire du film et se permet même de combler quelques zones d'ombres. Nul doute que les petits fans du long métrage auront plaisir à découvrir cette version longue des aventures de Lewis et Wilbur.
Bienvenue Chez Les Robinson ne se distingue pas vraiment des nombreuses adaptations de films qui l'ont précédé. Globalement, l'aventure se montre divertissante mais certaines séquences s'avèrent un petit peu trop difficiles pour le public visé. Le soft souffre en outre de quelques problèmes d'ergonomie qui le rendent souvent frustrant. Mais on aura tout de même plaisir à évoluer dans l'univers du film, même si le plaisir en question risque d'être de courte durée.