La Xbox 360 est souvent considérée comme la machine des jeux d'action et des FPS tant elle propose un vaste choix sur ces micro-marchés particulièrement prisés. Mais sa ludothèque est aussi faite d'une mine de jeux de courses, quel que soit leur genre, simulation, arcade ou entre deux eaux. Ce dernier genre accueille un énième larron avec la suite du tout premier jeu de caisses sorti sur la machine de Microsoft, le quatrième depuis les débuts de la série.
Project Gotham Racing n'est plus à présenter. Pas vraiment simulation mais pas franchement arcade non plus, le bébé de Bizarre Creations s'appuie toujours sur un gameplay qui lui est propre, celui de la glisse en virages, quasi-imposée pour réussir sa carrière. Rien à voir cependant avec un Ridge Racer ou un Sega Rally puisque tout un tas de paramètres plus ou moins bien reproduits entrent en compte, du rapport poids/puissance de la voiture à son système de transmission en passant par sa tenue de route ou les conditions météorologiques. De leur côté, les éternels Kudos sont une fois encore votre monnaie dans l'univers PGR, glanés qu'ils sont, entre autres, à chaque dérapage réussi. Dans la forme, les habitués de la série auront donc tout un tas de repères dès les premiers essais, dans la continuité du troisième opus. Dans le fond en revanche, PGR s'est un peu diversifié et s'ouvre désormais à un mode carrière un peu moins rectiligne et prévisible.
En effet, la Carrière Gotham n'impose plus vraiment au joueur de suivre une trajectoire toute tracée. D'ailleurs, les variantes proposées vont de paire avec la difficulté clairement revue à la hausse (à condition de faire l'impasse sur le mode facile, sans réel intérêt) du titre, qu'il s'agisse des performances de l'IA ou des véhicules à débloquer. Si en quelques petites heures de jeu, n'importe quel utilisateur pouvait déjà conduire avec des monstres de puissance et d'efficacité dans PGR 3, le chemin qui mène aux sommets est plus long dans ce volet. Cette fois, il va falloir cravacher plus ardemment et faire davantage de choix puisque le calendrier des courses est établi de sorte à ce que le joueur puisse progresser doucement mais sûrement ou tenter de titiller les meilleurs pilotes dès qu'il le sera possible. Le tout dans le but de grimper au classement mondial des pilotes, fait de 72 rangs à gravir un à un, de sorte à passer du statut d'amateur à professionnel puis à crack pour finir par être catalogué comme "As". Cette progression au classement est votre passe d'accès à des courses et championnats toujours plus relevés et à terme, à de nouveaux modèles de voitures, en fonction du continent sur lequel vous sévissez. Ce qui augmente sensiblement l'esprit de compétition, un brin absent des précédents volets, même si la stagnation n'est pas vraiment possible puisque vous gagnez obligatoirement quelques points à la fin de chaque épreuve.
Les autres modes de jeu sont évidemment moins gonflés, l'essentiel des heures passées sur le soft le seront par l'intermédiaire du mode carrière, de ses garages interactifs, modes photo et vidéo et autres éditeurs de peintures. Le mode arcade est constitué d'une soixantaine de défis aux objectifs variables comme doubler un certain nombre de véhicules en un temps imposé ou passer le plus rapidement possible devant des radars, sans oublier les célèbres défis-cônes. Le contre-la-montre de son côté permet d'apprendre à connaître chacune des portions des circuits de Las Vegas, New York, Londres, St Pétersbourg, Shanghai, Tokyo, du Québec, de Macao ou du mythique Nürbürgring. Ce qui nous amène à parler de la liste de voitures et motos, constituée d'une centaine de modèles, des vieilles anglaises aux taureaux américains en passant par les japonaises sportives. Les plus grandes marques sont évidemment au rendez-vous, c'est pourquoi nous n'en listons aucune et préférons vous renvoyer au site officiel de Bizarre Créations, en charge du développement du jeu, qui épluche chaque catégorie en citant l'intégralité des modèles. Le multijoueur quant à lui est assez complet, des parties en écran partagé ou en liaison multiconsole en passant par un Xbox Live évidemment indispensable, permettant au passage de s'échanger des images de pilotes ou des photos prises grâce au mode prévu à cet effet.
Le gameplay de son côté n'a donc pas singulièrement changé. Si ce n'est que l'impression de conduire sur des oeufs semble accrue tant une moindre pression sur une direction ou un freinage mal agencé peuvent conduire au tête-à-queue irrémédiable si votre bolide n'avance pas une tenue de route hors pair. PGR 4 est en réalité un mélange finalement très équilibré entre simulation et arcade puisqu'en dépit de son orientation "tout en glisse", il impose le freinage en ligne puis de jouer avec les sticks analogiques pour embrasser la meilleure courbe et sortir convenablement du virage. Le tout consiste donc à transférer la vitesse d'entrée en vitesse latérale afin de virer rapidement mais sans risque de couler vers l'extérieur et les rails de sécurité. La vraie nouveauté de ce quatrième épisode est la prise en compte de conditions météo qui rendent certaines épreuves peu accessibles si on ne maîtrise pas le véhicule, notamment sur pluie (route mouillée, simples averses ou violents orages) verglas ou neige. Le brouillard s'invite lui aussi régulièrement à la fête. Notons également que les deux roues font leur première apparition dans la série et sont jouables dès les premières courses mais semblent particulièrement inadaptées au gameplay de base du jeu. Mais là, avec un peu d'expérience et de dextérité, un joueur confirmé parviendra à stabiliser sa moto. Ou pas...
- Graphismes16/20
Techniquement parlant, on ne pourra reprocher qu'un léger aliasing sur les contours latéraux des véhicules en vue poursuite. Mais PGR 4 se déguste avant tout en vue intérieure et parvient à donner vie aux différents décors utilisés pour personnaliser les capitales touristiques qui accueillent les courses. Si le mode photo est un vrai bonheur, on regrettera que la modélisation des dégâts se confine à un aspect assez timide.
- Jouabilité15/20
Le gameplay partagera les avis. A mi-chemin entre simulation et arcade, il contentera les habitués mais pourra dépayser les néophytes, certainement surpris par la difficulté récurrente à maintenir le véhicule dans l'axe de la piste en sortie de virage. Ayez donc conscience qu'un bon doigté de pilote initié vous sera d'un grand secours, à moins que vous optiez pour le niveau de difficulté le plus faible.
- Durée de vie16/20
Bizarre Creations a su redonner un intérêt sur le long terme au mode carrière en abandonnant le schéma carré et linéaire des précédents opus. Parallèlement, la difficulté revue à la hausse nous permet de confirmer le constat selon lequel PGR est plus long à terminer qu'auparavant. D'autant que le multijoueur assure de son côté une rejouabilité qui devrait vous permettre de tenir au moins douze mois.
- Bande son16/20
Gros progrès effectués sur les sonorités des moteurs et la tracklist qui s'affirme comme la meilleure de la série. Une bande-son qui assure l'essentiel.
- Scénario/
Sans trop innover en matière de gameplay, Project Gotham Racing 4 se renouvelle comme on l'attendait. Une centaine de modèles sous licence, la prise en compte des conditions météo, un mode Carrière revu et amélioré, une bande-son de haut niveau... Autant d'atouts qui en font une suite à conseiller aux fidèles. Les autres devront tester la bête avant de l'adopter.