Dans son aspect, Kwari ressemble à beaucoup de jeux du même type. Des niveaux regorgeant de bonus divers, des couloirs métalliques, des cachettes, des endroits dégagés où on peut affronter ses adversaires de loin, un choix d'une dizaine d'armes à l'efficacité diversifiée et le tout, il faut le préciser, rendu par un graphisme un peu vieillot dans la version que nous avons pu voir. Précisons que les niveaux renfermeront également des pièges comme des lance-flammes qui se déclencheront quand vous passerez dessous. Autre détail important pour les puristes : les dégâts ne seront pas localisés. Qu'on lui tire dans la tête, dans un bras ou une jambe, un adversaire perdra la même part de sa barre de vie.

En marge de cet alignement de banalités, Kwari pourrait se démarquer de la concurrence et attirer l'attention par son principe qui imposera aux joueurs intéressés (dans tous les sens du terme) de déposer 10 euros sur un compte avant même de faire leur premier pas dans un de ses niveaux. Pourquoi cette somme ? Parce que 5 euros serviront à acheter 5000 munitions communes à toutes les armes et que les 5 autres euros alimenteront le compte courant du joueur. Sur celui-ci, on ponctionnera une certaine somme en fonction de ses défaites et on lui ajoutera des crédits s'il gagne un partie ou fait des victimes durant celle-ci. Selon le mode de jeu choisi, les victoires seront de plusieurs natures. Sur une grande carte pouvant accueillir jusqu'à 64 joueurs, il faudra simplement être le dernier connecté encore debout. La partie s'affolera quand il ne restera plus que huit joueurs en lice. Dès cet instant, l'argent en jeu apparaîtra à l'écran et tous les connectés pourront tenter de s'en emparer... Si leurs adversaires leur en laissent l'occasion, bien entendu. Autre mode de jeu, un deathmatch au cours duquel une boule apparaît à intervalles réguliers. Les joueurs devront s'en emparer et tenter de la conserver, le vainqueur donc celui qui gagnera le plus d'argent étant le participant qui l'aura gardée le plus longtemps. C'est un mode que nous avons essayé et, à titre indicatif, sachez qu'en gardant cette boule environ cinq minutes dans un niveau complètement vide de concurrents, notre compte a été crédité de 76 dollars. La finalité sera d'engranger de l'argent, du vrai, en créditant un compte dont on pourra réclamer le solde par Paypal, organisme bien connu des utilisateurs d'eBay et qui est l'un des deux choisis par les développeurs de Kwari. Et puisqu'on parle devises, les responsables de Kwari nous ont également précisé que les joueurs de la zone "euro" comme les autres bénéficieront d'une interface s'affichant dans la monnaie du cru, le calcul du change étant fait d'après les cours du jour.

Comme il est question d'argent, la sécurité constituera l'un des points les plus importants de Kwari. Ainsi, pour éviter par exemple toute coalition de joueurs réunis physiquement dans une seule et même pièce et se retrouvant au sein d'une partie, ce qui augmenterait grandement leurs chances par rapport aux joueurs solitaires, on ne pourra pas choisir le serveur auquel on se connectera. On ne pourra que demander un certain type de partie et chaque joueur sera envoyé sur un serveur choisi au hasard mais répondant à sa demande avec, à la clé, une surveillance renforcée des adresses IP. Précisons également que les joueurs seront rassemblés sur les cartes selon un critère de niveau personnel. Sur le papier, cela devrait éviter à un débutant d'être la victime facile d'une bande d'habitués. Quant à la mise en pratique de ce point, nous n'avons pas pu nous faire une idée précise de la qualité de la sélection dans la mesure où les seuls serveurs ouverts à l'heure actuelle sont utilisés par les membres de l'équipe de développement.

On pourrait espérer que les créateurs de Kwari aient effectivement pensé à tout pour imposer leur concept original. Toutefois, il leur reste une difficulté de taille à surmonter : la législation française sur les jeux d'argent en ligne. Interrogé sur ce point lors de la présentation de Kwari, le directeur du marketing Al King nous a déclaré que les avocats de la société avaient déjà étudié le problème et qu'il n'y avait rien qui puisse s'opposer à l'exploitation de Kwari en France. Pour notre part, cette déclaration nous surprend, même si King ajoute qu'il ne faut pas confondre Kwari avec une partie de poker en ligne dans la mesure où le poker est un jeu de hasard (NdlR : ça se discute...) alors que Kwari est un jeu qui "met en avant le talent". En effet, les projets de décrets annoncés début 2007 et portant sur les jeux d'argent en ligne en France sont tout sauf permissifs. Ils interdisent par exemple aux organismes bancaires de créditer sur les comptes de leurs clients des sommes gagnées sur internet. Si ne n'est évidemment pas la raison invoquée par le gouvernement, l'apparition de sites permettant de jouer au poker en ligne et autres casinos virtuels met en danger le monopole de La Française des Jeux et du PMU sur les jeux d'argent dans l'Hexagone. Vous remarquerez que dans la phrase précédente, il n'est pas question de "jeux de hasard"... La situation prohibitive qui en découle devrait évoluer puisque début juillet 2007 la Commission Européenne a enjoint la France à ouvrir ce monopole à la concurrence, se mettant ainsi en conformité avec le traité de l'Union Européenne, plus précisément avec l'article concernant la libre circulation des services. Mais, de toutes façons, le cadre législatif dans lequel va se lancer Kwari pourrait lui être très négatif. Pourquoi ? Tout simplement parce que pour être dans le cadre de la loi française et sans parler de projets de loi, de débats ou de leurs évolutions, à l'heure actuelle, un joueur qui pratique les jeux d'argent sur le net doit être majeur et déclarer ses gains sur sa feuille d'impôt si ceux-ci deviennent sa principale et plus régulière source de revenus (ce qui exclut un éventuel gain au Loto, par exemple).

L'arrivée prochaine de Kwari, dont la sortie est prévue pour décembre 2007, sera donc un événement à suivre de près. Pour vous faire une première idée sur le jeu en lui-même, les sessions de bêta devraient débuter courant octobre.