Certainement l'un des plus gros succès du 9ème art en France, Lanfeust est adapté sur DS sous l'égide d'Atari. Ce projet s'inscrit parfaitement dans la politique de cet éditeur consistant à proposer des jeux développés sous licences et destinés à un public jeune (même si dans le cas présent, ce ne sont pas que des enfants qui lisent les aventures de Lanfeust parues chez Soleil).
Quand on leur demande pourquoi avoir choisi la DS, les responsables d'Atari participant à la présentation n'y vont pas par quatre chemins : "Tout simplement parce que c'est la machine la plus présente auprès du grand public". Une philosophie commerciale tout à fait légitime qui se concrétise dans le jeu par une construction du scénario à la fois parfaitement indépendante des BD et, pour satisfaire les fans mais aussi ceux qui ne le sont pas encore, un univers très respectueux des albums. Mais quoi de plus normal quand on apprend que les auteurs de la BD se sont investis dans le développement du jeu ?
Justement, le scénario de cette adaptation prend place entre les deux cycles de la saga dessinée, donc entre "Lanfeust de Troy" et "Lanfeust des Etoiles". Dans ses grandes lignes, Lanfeust le jeu est un hack'n slash, c'est-à-dire un titre où tout ce qu'on vous demande, c'est d'éliminer tout ce qui se présente devant vous avec des intentions belliqueuses. Première bonne nouvelle pour les fans, dès le début du jeu, on peut choisir d'incarner Lanfeust ou Hebus le troll. Et si ce dernier peut compter sur sa force physique pour venir à bout de ses adversaires, Lanfeust devra avant tout se fabriquer une épée pour rester en vie. Donc, en choisissant ce personnage-ci, on se retrouve immédiatement obligé de fuir face à Thanos qui s'est emparé de son arme. Un peu déroutant mais intéressant. Si on arrive entier au village et plus précisément à la forge de Lanfeust, on est balancé dans un mini-jeu où il s'agit, en faisant des cercles sur un bout de métal, de le chauffer pour le battre et, ensuite de le refroidir en soufflant sur le micro de la console. D'autres mini-jeux comme apporter des soins à un blessé ou le tir à l'arc émaillent l'épopée de Lanfeust qui ne tardera pas à partir au secours de ses amis, la pulpeuse Cixi et Nicolède, le magicien. Aux deux tiers du jeu, les quatre personnages seront réunis, offrant au joueur la possibilité de passer de l'un à l'autre en fonction des besoins et de son style de jeu.
Graphiquement, le pas terrible côtoie l'excellent. D'un côté, on reste moyennement convaincu par les personnages et certains décors qui ont une apparence très anguleuse trahissant l'amas de polygones qu'ils sont par définition. C'est sans doute un peu normal dans la mesure où l'on parle ici d'un jeu sur console portable donc, de puissance graphique limitée. De l'autre, on ne peut que saluer l'utilisation ingénieuse de l'écran supérieur de la DS pour rendre l'environnement. Tous les éléments verticaux du décor (arbres, maisons...) s'élèvent sur les deux écrans et bougent en fonction des déplacements du personnage qu'on dirige, ce qui renforce l'immersion. Mention "Bien" également pour le rendu des zones sur lesquelles on doit jouer du stylet pour accomplir les épreuves imposées par le scénario. C'est clair et on s'y met rapidement, sans avoir à trop réfléchir. En tout cas, avec une bonne douzaine d'heures de jeu dans un univers si cher au coeur de beaucoup, ce Lanfeust a tout de l'adaptation réussie.